Chapitre 20 : Réveillon au Chemin de Traverse

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Un soleil d'hiver réchauffait ses bras et sa nuque. Harry était tombé endormi contre la table dans une position inconfortable mais au moins les vertiges s'étaient calmés. Son corps semblait aussi moins lourd. En cherchant de quoi préparer un petit-déjeuner, il découvrit le sac de course de la veille abandonné par terre.

Évidemment.

Son bras droit toujours plâtré dans l'écharpe, il entreprit d'en ranger le contenu. En ramassant un sac de farine, une idée lui vint et il mit de côté de quoi faire des crêpes. Des flocons virevoltaient de l'autre côté de la fenêtre lorsqu'il posa une pile de crêpes au beurre fondu sur la table. Il en savoura une puis ramassa la petite assiette, mais hésita une fois devant la porte de la chambre.

Il toqua. Seul le silence répondit alors il entra.

La pièce était plongée dans la pénombre. Il se guida vers la table de chevet grâce au filet de lumière, calcula la distance et l'assiette se fracassa contre le bois qu'il croyait plus bas. Draco rejeta les couvertures à la recherche de sa baguette, le vit et retomba contre les oreilles en grognant.

– Qu'est-ce que tu fiches ici, Potter ?

– Déjeuner.

Entre la longue préparation des crêpes et le stress que provoquait toujours la présence de Draco, les vertiges se frayaient leur chemin de retour.

– Tu espères me faire avaler ta tambouille moldue ? Je prendrais mes repas sur le Chemin de Traverse.

– Fais ce qui te chante, marmonna Harry en le laissant seul avec l'arôme sucré qui se dégageait des crêpes.

Draco sortit de la chambre quelques minutes après et inspecta la pile de crêpes puis l'assiette de spaghettis froids en rajustant sa chemise.

– Tu me donnes le plat le plus difficile à cuisiner et tu ne le manges même pas ?

– Ce n'est pas difficile de faire cuire trois légumes et deux pâtes, Malfoy.

Draco plissa les yeux.

– Dans ce cas tes instructions étaient mauvaises, répliqua-t-il. Si j'en avais des correctes, mes crêpes auraient meilleure allure que les tiennes.

Il attrapa celle en haut de la pile, la tenant entre deux doigts comme s'il s'agissait d'un mouchoir imbibé de morve.

– Oh vraiment ? dit Harry.

Cinq secondes avant, il critiquait sa « tambouille moldue » et maintenant Harry se retrouvait à lui dicter la recette en détail. Tout ça pour prouver qu'il pouvait faire mieux que lui.

– Ne reste pas ici, dit enfin Draco en relisant son parchemin. Tu vas me gêner.

Il s'attendait à ce que Draco l'arrête quand il se dirigea vers la chambre, mais celui-ci était déjà absorbé par sa préparation. Harry se laissa tomber sur le lit avec délice. Comparé au dallage froid et aux chaises dures de la cuisine, il flottait sur un nuage.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'avait pas l'impression d'avoir dormi. Il resta allongé sans bouger, profitant de la tiédeur du lit bercé par des bruits sourds... Des bruits sourds ?

Ça venait de la cuisine.

Il bondit hors du lit et fit irruption au milieu du champ de bataille ; de la pâte salissait les étagères et le sol, quelques gouttes ayant même atteint le plafond, le plan de travail était recouvert de farine et les ustensiles qui ne trouvaient pas de place dans l'évier reposaient un peu partout.

Draco se tourna vers lui, son visage et sa chemise maculés de taches.

– Tu es mort, Potter. Qu'est-ce que c'est que ça ?

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