Qu'est-ce que l'amour

Chapitre 8

Mon moral n'a jamais été aussi bas qu'aujourd'hui. Je viens d'apprendre que mon CDD ne sera pas reconduit : "la crise" ils disent. Me voilà de retour au chômage alors que je prépare mon mariage. Et pour couronner le tout, avec un enfant dans les bras. J'ai tellement mal. Avoir cet emploi ne représente pas uniquement avoir un salaire, ce travail était une réelle motivation pour moi. Je suis tellement, mais tellement mal.

C'est le cœur gros que je soulève le carton qui contient toutes mes affaires avant de m'en aller. J'ai déjà dit au revoir la veille, là je n'ai pas envie de voir ou parler à quelqu'un. Je veux juste rentrer chez moi.

Je paie le taxi qui m'a déposée devant la maison et disparais derrière mon portail. J'ai envie de pleurer. Je sais combien d'années peuvent s'écouler avant de trouver un emploi décent dans ce pays.

J'éteins mon téléphone et m'enferme dans ma chambre. J'ai deux bonnes heures avant la sortie des cours de Lilian.

[TOC TOC]

-Kaya !!!

Je reconnais sa grosse voix autoritaire et quitte le lit pour aller lui ouvrir. Lorsque mon regard se pose sur lui, la première chose qui me vient à l'esprit c'est qu'il est diablement sexy. Il se penche pour me donner un baiser, sa paume chaude se pose sur mes fesses que ma chemise ne couvre pas assez. Je pose mes mains sur ses joues pour mieux savourer ce baiser.

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Assise entre ses cuisses, adossée contre son torse, il tripote ma poitrine. Personne ne parle, on se remet de nos émotions.

-qu'est-ce que tu sais faire ? Qu'est-ce que tu aimes faire ?

-c'est-à-dire ?

-ce système je ne le connais que trop. Des employeurs qui ne prennent que des stagiaires pour éviter d'embaucher, les CDD qui ne se transformeront jamais en CDI, je sais comment ça marche crois-moi. Il n'y a pas assez d'entreprises et l'Etat ne peut embaucher tout le monde. Je veux que tu lances ton affaire et s'il te plaît épargne-moi du commerce banal que tout le monde fait. Je parle d'une affaire qui met en exergue ton savoir faire, ta matière grise.

-tu me prends de court là.

-pourquoi pas poursuivre tes études dans un premier temps ? Tu peux te réorienter en fonction de ce que tu veux faire. Qu'est-ce que tu en penses ?

-c'est une très bonne idée. Je vais y réfléchir.

-on à combien de temps avant la sortie des cours du petit ?

-assez.

—

Armand et moi avons décidé d'aménager ensemble pour réduire les dépenses, surtout avec le mariage qui arrive. A ce sujet, je dois m'entretenir avec ma famille. J'ai demandé à Armand si on fera juste le coutumier ou les deux, il m'a répondu que tout dépendra de combien le coutumier va lui coûter. Je n'avais pas idée à quel point un mariage pouvait être aussi onéreux, et vu que je n'ai plus d'emploi, je ne sais pas comment ça va se passer côté cotisation. Je verrai un peu plus clair de ce côté aujourd'hui.

Mes oncles et mes tantes sont présents : des gens que je connais, d'autres que je n'ai pas vu depuis un bon bout de temps, et certains que je rencontre pour la première fois. Mes parents paternels qui n'ont jamais ne serait-ce qu'appeler pour nous réconforter, venir nous voir pour nous remonter le moral quand papa est parti ou quand il est mort. Les mêmes qui ont ouvert grand les bras à l'autre et dénigrer ma mère. Ils sont là, et je connais assez mon aînée pour savoir ce qu'elle en pense.