Chapitre 33

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          ***Hearly***

L’une de mes sœurs connaissant le DRH de Toile d’araignée, elle a tout fait pour que je sois reçu au moins pour l’entretien. Maman m’a demandé de faire un effort le temps d’adoucir leur cœur. En plus je n’ai pas le choix car même dix francs je n’ai pas.

Ma sœur m’a prévenu que si j’étais en retard, ça ne servait à rien de m’y rendre car Kaya ne tolère pas les retards. Celle qui est un peu bête sur les bords à la maison est un vrai dragon au boulot.

Je suis donc arrivé avec cinq minutes d’avance. Élégamment vêtu et prêt pour l’entretien. On m’a fait entrer dans une salle dans laquelle se trouvait une dame. Kaya et le DRH sont rentrés juste après moi. Elle m’a vu, m’a parlé, mais personne ne pouvait imaginer qu’elle me connaissait. Elle est restée distante et professionnelle. Une meuf que j’ai baisé, deux fois en plus. Moi de même je suis resté naturel.

L’entretien a duré environ dix minutes. Puis ils m’ont laissé partir.  J’attends le DRH sur le parking, lui aussi prend tout son temps pour venir.

-je ne pense pas qu’on te rappellera, tu as eu un score de sept sur vingt.

-donc c’était noté ?

-oui. Mais en fin d’année, la PDG repêche souvent certaines personnes si leur histoire l’a touchée. Moi je ne peux rien faire, cette dame contrôle tout. Désolé frangin.

-c’est rien.

J’ai faim, je suis fatigué car je ne dors pas bien.

-dis-moi, je peux rencontrer la PDG ? Tu peux essayer de me prendre rendez-vous ?

-oh ! Frangin !

-je me dis que je peux mieux lui expliquer la situation vu qu’elle peut me repêcher.

-ce n’est pas possible.

-et si je travaille ici ? Je peux facilement la croiser ?

-tu as postulé pour être chauffeur particulier, tu seras chez ton patron. A la fin du mois l’entreprise verse simplement l’argent dans ton compte ou tu viens récupérer ton chèque à la paie. Tu peux la croiser mais ce n’est pas évident. Attends, tu as quel problème avec la femme de quelqu’un ?

-laisse tomber. Dis, tu peux me dépanner d’un vieux billet, je veux prendre un truc à grignoter.

Il me donne deux mille en me disant que c’est tout ce qu’il avait. Dépité, je marche à la recherche d’un taxi. Finalement je m’arrête dans un salon de thé manger et réfléchir à quoi faire. Évidemment maman me donne des sous depuis son départ, mais à peine vingt mille francs par semaine. Je fous quoi avec ? Ce qui m’énerve c’est qu’elle a trop peur de ses filles. Les autres mamans savent se faire respecter, non c’est non. Maman à cause de l’argent se laisse malmener comme une petite fille.

Je suis dans mon cogito quand une personne s’arrête devant moi, un arabe. Sa tête me rappelle vaguement quelque chose.

-tu ne te rappelles pas de moi ? Tu venais louer les voitures chez mon frère. C’est Ramish.

-oh ok ! Ça va ?

Je lui permets de s’assoir, on mange et il paie la facture. Puis il se propose de me déposer. Je monte dans son énorme voiture et il démarre. Il me demande ce que je deviens, pourquoi j’ai disparu, je lui raconte qu’après la mort de mon beau-frère c’est devenu difficile. Là il m’invite prendre un verre chez lui pour me parler business. J’accepte car je suis trop foiré même si je ne sais pas trop de quel business il peut bien vouloir me parler.

On roule jusqu’aux quartier chics. A l’aide d’une télécommande, il ouvre un portail vert qui cache une petite maison sans façon.

-ici c’est ma deuxième maison. Quand je veux fuir ma femme et mes enfants et recevoir mes gens.

Le clin d’œil signifie qu’il parle de ses maîtresses. Je m’en fiche hein.

Il m’installe et me sert de l’alcool. La maison est vide. Deux fauteuils et la télé au salon, le strict minimum dans la cuisine et dans la chambre que le lit. C’est vraiment petit alors qu’il y a de l’espace dans la cours.

On papote lorsqu’il se rapproche de moi et commence à me toucher la cuisse.

-tu sais Irly (il n’arrive pas à prononcer mon nom). Tu me plais depuis tu étais au lycée. Tu es beau. Moi tu me plais.

Je me lève et le pousse énervé. Il est malade ou quoi ?

-je vais te donner l’argent. Donne-moi seulement un coup. Je te donne cinq cent mille tout de suite. Regarde.

Il sort les billets de sa sacoche et me les montre.

-un coup seulement.

La tentation est trop forte.

-qui fait la femme ? Je veux dire, qui encule l’autre.

-comme tu veux. Je peux te donner les voitures, l’argent.

En même temps c’est son trou de balle qui sera impacté. Le trou c’est le trou non ? J’ai déjà enculé des filles. Le cul c’est le cul.

Me voyant réfléchir, il vient se mettre à genoux devant ma braguette qu’il prend le risque d’ouvrir. Un gros libanais avec le gros ventre. Qui l’aurait cru ! Il me taille une de ces pipe, meilleure que la plus part des filles que j’ai connu. Et il avale.

-tu me donnes un million.

-Irly si tu veux je te donne tout. Tu me plais trop.

Il m’a enfilé un perso, lui-même s’est lubrifier l’anus et ses couché sur le dos les jambes écartées. Les poils ! Beurk ! Je pense à toutes les bonnes meufs que j’ai connues, à tout ce que je ferai avec cet argent. Je le pénètre et le baise sans ménagement. Il gémit comme une pute et se masturbe en même temps. J’évite, j’évite vraiment de le regarder. Je me concentre sur un bon gros cul féminin présent dans ma tête, à moi au volant d’une voiture de luxe. Ça, ça m’excite et me fait jouir.

-mon argent.

-on va se revoir ? Tu m’appelles. Je vais te donner l’argent. Regarde, demain viens au magasin tu vas prendre une voiture. Tu me plais trop Irly.

Le connard essaie carrément de m’embrasser hein. Il est malade.

-je vais tout te donner Irly. Tout. Appelle-moi.

-me louer la maison ?

-tout Irly. Viens.

Il me tire à lui et me touche avec ses mains sales. Il me retire mon teeshirt.

-je vais tout te donner.

          ***Kaya***

-Orémi ne rigole pas. J’ai failli devenir folle en le voyant. Heureusement qu’il est bête et n’a pas eu un bon score à l’entretien.

Pendant qu’Orémi se marre, Otima arrive. Nous sommes dans un restaurant au centre ville.

-qu’est-ce qui vous fait rire ?

-rien. Un gars qui vient de passer devant nous. réponds Orémi.

-hum ! Kaya tu as bonne mine dis donc ! Y a quel nouveauté ?

-rien pourtant. Ou l’amour je ne sais pas.

-ah ! Tu es donc retournée dans ton foyer ?

Nos mâchoires restent scotchées.

-c’est moi qui vous ai éduqués. Vous tous. Je vous connais comme je connais mes enfants. Quand vous pensez me mentir, je vous regarde seulement. Ce n’est pas tout qu’on parle.

-comment ? Comment tu as su ? je bégaie.

-tu as pris les enfants de ta complice en vacances, et ils parlent. Même à demi mot, ils parlent entre eux. En tout cas je suis heureuse que toute aille mieux entre vous. Je l’ai croisé une fois en ville l’année dernière, il n’avait vraiment pas bonne mine. Je lui demande de tes nouvelles il me ment. Pitié !

Orémi se met à rire. Elle est bien heureuse aujourd’hui celle-là. Peu après notre belle-sœur complète le quadrio pour passer un après-midi à rigoler. A la fin on décide d’instaurer un système, une fois par mois on se retrouve toutes le quatre et une fois par trimestre on se retrouve tous avec nos enfants. Espérons que ça se fasse réellement.

Je rentre à la maison, où tout le monde m’attend. Je sens au visage des uns et des autres que quelqu’un a fait une bêtise. Et vu qu’on demande à Amaël de nous laisser, je devine que c’est Lilian le coupable. Je m’assoie au côté de mon époux en face de Lilian qui a la tête baissée.

-Lilian tu veux bien dire à ta mère ce que tu as fait ?

Il ne parle pas et se met à pleurer. La honte se lit sur tout son visage.

-bébé ? Qu’est-ce qu’il a fait ?

-je veux qu’il assume ses responsabilités comme un homme et parle. Qu’est-ce que tu as fait Lilian ?

Mon cœur ne supporte pas de le voir dans cet état.

-j’ai… j’ai… j’ai volé… j’ai volé l’argent.

-QUOI ???!!!

Je tombe vraiment des nues.

-à qui ? Combien ? Pourquoi ? je l’assomme de questions totalement perturbée.

-il a prit deux cent cinquante mille francs dans la caisse secours.

-pour quoi en faire ?

Comme le fils ne répond pas, le père le fait pour lui.

-il rencontre régulièrement Grégoire et ce dernier lui aurait demandé de l’argent.

J’ai l’impression que je vais devenir folle. Il fait quoi ?

-tu le rencontres pourquoi ? Qu’est-ce que vous vous racontez ? Et tu le fais dans notre dos. S’il t’avait fait du mal ?

-on va régler ce détail plus tard.

-non ! je vocifère. Si tu veux fréquenter cet homme, tu prends tes affaires et tu le suis. Par la même occasion tu oublies que je suis ta mère.

-Kaya arrête ! J’ai dit qu’on réglera ce détail plus tard.

Je croise mes bras sur la poitrine complètement remontée.

-pourquoi tu n’as pas demandé cet argent Lilian ? Et tu arrêtes de pleurer !

-maman allait refuser.

-donc tu le savais et tu l’as quand même fait ? Tu fréquentes quelqu’un qui t’apprend à mentir, à désobéir et voler ? C’est ça Lilian ?

-j’ai eu pitié de lui.

J’ai envie de rebondir mais Armand m’a demandé de me calmer.

-et ça prouve que tu es un garçon sensible, c’est une qualité. Tu es généreux, c’est une bonne chose. Mais tu sais très bien que tu as mal agi sinon tu ne l’aurai pas fait en cachette. S’il y a des règles c’est pour l’harmonie et la coalition des individus, si chacun devait faire ce qui lui plaisait, ça serait l’anarchie total. Tout acte conduit à une conséquence et tu seras puni. Puni non pas pour avoir aidé une personne mais pour avoir menti, volé, comploter dans le dos de tes parents. Je vais discuter de ta punition avec ta mère mais tu auras le droit de proposer une punition qui te semble à la hauteur de ton acte. Aussi je suis très mécontent et très déçu de toi Lilian. Très.

-pardon papa.

-si tu voulais voir cet homme, comprendre cette partie de ton ADN, pourquoi ne pas venir nous voir ? Pourquoi faire les choses comme un malhonnête Lilian ? Pourquoi ?

-je ne sais pas.

-si tu le sais. Si tu étais venu me voir, j’aurai trouvé le moyen de t’aider dans ce sens. Mais comme tu as été filou, j’irai porté plainte contre ce Monsieur et s’il s’approche encore de toi avant tes dix-huit ans, il fera la prison. Tu n’es pas digne de confiance, tu es manipulable et filou. Je ne reconnais plus le garçon que j’ai élevé. Je suis vraiment déçu. Je ne sais pas si ta mère veut ajouter quelque chose.

-disparais de ma vue pendant que j’ai peux encore me contrôler.

Il se lève et va je ne sais où. Dès qu’il part c’est maintenant moi qu’on gronde.

-tu as vu ce que tu as créé ?

Ma bouche reste grande ouverte. Qu’est-ce que j’ai fait ?

-cet homme est son géniteur, c’est un sentiment légitime de chercher à le rencontrer. Il a forcément des questions auxquelles selon lui, seul cet homme détient les réponses. C’est comme ça, c’est naturel et tu n’y peux rien.

-où est le rapport avec moi ?

-le rapport est que tu te braques dès qu’on aborde le sujet. Il a donc eu peur de venir t’en parler. S’il s’était senti libre de pouvoir se confier on en serait pas là.

Je reste sans voix. Donc c’est de ma faute ?

-tu sais où il habite ?

-non. je réponds sèchement.

--

Quatre jours plus tard, Armand n’a pas porté plainte mais demandé plutôt une ordonnance  restrictive.  Un avertissement car la prochaine fois, ça sera la prison. L’avocat lui a rappelé qu’il n’avait plus aucun droit sur Lilian.

-il faut faire vos enfants, c’est pas seulement prendre pour moi. Il est venu vers moi une fois, il reviendra encore parce qu’il sait que c’est moi son père. l’idiot se vante.

-M. veillez s’il vous plaît signer ici.

L’avocat lui donne un document qu’il prend la peine de lire.

-et si c’est l’enfant qui vient vers moi ?

-c’est vous l’adulte. Paragraphe huit du document que vous avez entre les mains.

-tout ça parce que quelqu’un n’est pas assez homme pour grossir sa soit disant femme.

Personne ne réagi à ses attaques. Il signe et l’avocat lui refait un résumé du document qu’il vient de signer. Il tente d’approcher ou appeler Lilian et c’est la prison.

A quelques pas de la retraite, il n’a toujours rien. N’est toujours rien. Aucune brique empilée quelque part. Dix-neuf gosses avec neuf mères différentes. La femme qu’il a mit dans sa maison pour le garder dans ses vieux jours à vingt-huit ans, ensemble ils ont sept gosses. Mais Monsieur est toujours dehors entre les cuisses de petites filles. Heureusement que je suis partie, quelle avenir mon enfant aurait-il eu ?

A la maison Lilian nous attend. Il a déposé tous ses appareils sur la table basse. C’est la punition qu’il a choisi. Pas d’appareil pendant un mois. Il nous a encore présenté des excuses.

-est-ce que tu veux que cet homme fasse partie de ta vie ?

Cette question m’écorche les lèvres mais je dois savoir.

-non. Je voulais juste savoir à quoi il ressemble, pourquoi il ne voulait pas de moi. J’avais plusieurs questions à lui poser. Maintenant j’ai toutes les réponses et lui aussi ne veut pas de moi. Il veut juste m’escroquer.

-tu es sûr ?

-oui maman.

-très bien. Je ne veux plus que tu agisses dans notre dos compris ? Et aussi tu vas rembourser intégralement la somme que tu as volé. Ton argent de poche servira à ça pendant les cinq mois à venir. On est d’accord ?

-oui maman.

-tu peux y aller.

          ***Grégoire***

Ils me font bien rire ces deux imbéciles. Le sang ne ment jamais. J’étais dans mon coin, c’est le petit qui est venu à ma recherche. Rien que la chaussure de cet enfant me nourrit pendant un mois. Je ne parle même pas de ses gadgets. Au moins un enfant qui va me sortir de la misère. S’ils pensent que leur papier me fait peur, je l’ai déjà déchiré.

J’ai acheté une puce sans l’enregistrer à mon nom. Avec cette puce j’ai composé le numéro de Lilian, MON FILS. Il m’a promis deux cent cinquante mille encore, il faut qu’on soit plus malin cette fois. J’appelle et ça sonne dans le vide. Cinq tentatives et toujours la même chose. Alors que je comptais sur cet argent pour le loyer, j'ai déjà trois mois d’arriérés.

Toute la semaine j’appelle avec différents numéros mais rien. Ses parents ont dû lui arracher son téléphone. Maintenant je fais comment ? Merde ! Le bailleur va sûrement passer ce samedi, je fais comment ? Il va sûrement me mettre à la porte. Merdeuh !!!

Qu'est-ce que l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant