Chapitre 5

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-ça m'énerve ! Quand on dit de bien choisir les pères et mères de vos enfants. Pff !!!

-heureusement cette fois tu as fait le bon choix. reprît-il en caressant mon ventre.

Depuis un moment il parle d'enfants. L'âge avance, il est financièrement et socialement stable, il veut un enfant. Sauf que pour moi c'est trop tôt.

-après trois jours Kaya tu sais ce que tu attends d'une relation. J'ai eu tout le temps de m'amuser, maintenant je veux une famille. De la stabilité.

-Lilian est encore trop petit et je suis encore en CDD. Plus, actuellement je suis en train de réorganiser ma vie.

Il soupire et ne répond pas. On aborde un autre sujet jusqu'à son départ. Moi je dois encore organiser notre départ. Je suis partagée : aller avec mes vêtements ou au contraire y aller avec une valise vide et faire du shopping sur place ? Après ce n'est pas comme si j'avais énormément d'argent à dépenser. Je pourrais demander à Armand mais lui et moi ne parlons quasiment jamais d'argent.

Finalement c'est avec une valise pleine que je quitterai le Gabon. Reste plus qu'à voir ma gynécologue pour une contraception. La pilule me fait grossir et me donne la nausée. Jusqu'à lors je comptais sur mon cycle réglé comme une horloge mais on sait tous ce que la période d'ovulation provoque en nous.

La gynécologue me présente le stérilet et je veux bien tester. Elle prend le temps de bien m'expliquer les avantages et inconvénients. Ma gynécologue est l'une des rares médecins qui sait écouter, conseiller, orienter, expliquer. Elle est dotée d'une telle patience qu'elle peut prendre toute son après-midi pour t'expliquer une simple phrase. Je parcoure des kilomètres pour venir la voir car avec elle je me sens en confiance.

Ma dernière corvée serait de faire les courses de Lilian pour ses vacances chez sa grand-mère. Par courses j'entends petit-déjeuner et goûter. Je laisserai aussi une enveloppe car mon fils ne doit manquer de rien. Une fois tout ça fait, je peux m'occuper de ma plastique. Me faire belle.



Armand me rejoint chez lui avec les passeports, je fais sortir nos deux valises qu'il range à la hâte dans le coffre du taxi qu'il a pris en course. Monsieur revient de sa clinique car il a décidé de travailler jusqu'à l'heure du départ, un vrai workaholic.

Je vérifie encore la bouteille de gaz, les portes et fenêtres et débranche tous les appareils sauf le frigidaire. On peut enfin y aller.

Je n'ai jamais quitté Libreville, même pas pour une ville ou village voisin. Je ne suis jamais venue à l'aéroport, alors je le laisse faire et regarde en retrait. On passe les gens qui font la queue et je m'abstiens de demander pourquoi. Dans la salle, il remet nos passeports et carnets de vaccination au Monsieur au comptoir qui fait passer nos valises sur un tapis roulant derrière lui, et ce dernier lui rend des coupons. Puis on va dans une salle propre et chic où il n'y a pas grand monde. Ma langue brûle et je pose la question : nous voyageons en classe affaire voilà pourquoi nous sommes privilégiés.

Peut-être que c'est dans l'avion que je verrai la différence. Armand commande à boire et on attend notre vol en discutant. Je ne manque pas d'appeler mon fils en vidéo en évitant de crier. Personne ne parle fort ici, ce n'est pas moi qui vais faire ma villageoise. Et une femme doit être discrète.

-on y va. annonce Armand en vidant son verre.

Je coupe l'appel et me contente de le suivre. J'observe tout ce qu'il fait en silence. Il y a des policiers, il leur remet encore nos passeports en répondant à leurs questions. Puis on passe au détecteurs de métaux. J'avance comme un enfant qui suit son parent. Je ne sais pas où je vais, je le suis simplement jusqu'à une hôtesse. Encore une fois on passe avant tout le monde.

Qu'est-ce que l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant