Chapitre 4

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Je suis réveillée depuis un bon bout de temps mais j'évite au maximum de bouger. J'ai passé une nuit magnifique et ce matin encore mon corps en redemande. J'ai encore envie de ses caresses, de ses baisers, de son sex en moi. Seulement j'ai peur qu'il se fasse une mauvaise idée de moi. Maman m'a toujours dit qu'il n'est pas bon pour une femme d'avoir un appétit sexuel, c'est réservé aux filles de mauvaise vie. Propos soutenus par Grégoire.

Je croise fort mes jambes et prends une grande inspiration. Je compte jusqu'à dix dans ma tête pour me donner la force de quitter le lit. Mais à peine je me retourne que je sens le bras musclé d'Armand m'enlacer et me tirer à lui. Je sens son érection contre mes fesses et son souffle dans mon cou. Sa main se balade sur mon ventre et finit sur ma poitrine. Je me laisse faire, je m'abandonne totalement à ses mains d'expert confiante d'être satisfaite à la fin du voyage.

-bonjour Mademoiselle Kaya.

-bonjour.

Il me garde contre lui, on se remet de nos émotions.

Au début Grégoire aussi était doux, romantique. Il n'a pas mis la barre aussi haute qu'Armand -et non je ne parle pas d'argent- mais il était romantique.

Comme je l'ai dit, Grégoire était mon professeur. Il avait vingt ans de plus que moi. Le genre de vieux qui refuse de vieillir, qui met les pantalon jeans sous les fesses, etc. Je n'étais qu'une gamine, il a su me charmer avec son expérience. Il n'a même pas eu à faire trop d'efforts. Il a créé en moi ce désir de lui montrer que je n'étais plus une gamine mais une femme, seulement je ne savais pas c'est quoi "être une femme". Je me fiais à ses paroles que je buvais comme paroles d'évangiles. Qui d'autre pour me conseiller ? Ma famille n'allait jamais accepter cette relation, d'ailleurs seule maman avait fini par s'y faire lorsque je suis tombée enceinte.

Avec Armand c'est différent. Tout est différent. Il m'écoute, il me pousse à être moi-même, à ne pas avoir honte, etc. Je n'ai pas cette pression, cette peur de mal faire les choses. Je n'ai rien à lui prouver. J'ai le droit de faire des erreurs. Il m'aide à grandir, à reprendre confiance en moi, en douceur.

-à quoi pense Mademoiselle Kaya ?

-à notre retour sur Libreville.

-et qu'est-ce qu'il y a sur Libreville ?

"Toi dans une maison et moi dans une autre" j'ai envie de répondre mais ma bouche est plus sage

-le boulot, les responsabilités, tout ça.

-à qui le dis-tu ? soupire-t-il en se mettant sur le dos. Mardi déjà j'ai une lourde opération, on parle de cinq à six heures au bloc.

-et chez moi, le lundi est toujours éreintant.

-heureusement ton Prince charmant n'est pas loin et viens te redonner le sourire quand il peut à l'heure de la pause.

-ouais c'est ça !

Il faut bien quitter ce lit. Après tout, des gens ont fait ce voyage pour nous. Alors on rejoint ceux qui sont déjà debout pour le petit-déjeuner. Tout le monde est joyeux, détendu. On rigole jusqu'à l'heure du départ.

J'avais déjà oublié ce calvaire... Le chemin du retour était tout aussi pénible que l'aller. Les autres riaient de moi mais je ne les voyais même pas, ne les entendais pas. J'étais cramponnée au bras d'Armand. Et Dieu merci on arrive sains et saufs sur la terre ferme.

La solution la plus simple pour tous est que je prenne le même taxi que mes sœurs pour rentrer.

Les vacances c'est bien, mais revoir mon fils et pouvoir le tenir dans mes bras c'est tellement mieux. Je suis tellement, mais tellement heureuse de le retrouver, de sentir ses minuscules bras serrer mon coup si fort. Sentir ses petites lèvres sur ma joue et de sa petite voix angélique me dire "maman tu m'as manqué". Existe-t-il meilleur bonheur ?

Qu'est-ce que l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant