Qu'est-ce que l'amour

Chapitre 13

Je me suis levée avant le chant du coq. J'ai les yeux fermés mais je ne dors pas, j'entends absolument tout. Même mes cousines qui viennent d'entrer en douce dans ma chambre en chuchotant.

-je vous entends hein.

Elles expriment fortement leur déception en râlant. L'une allume la lumière et je vois que leur plan était de m'arroser avec du champagne.

-bon on recommence. Je fais semblant de dormir, ressortez.

Toutes joyeuses elles ressortent de la pièce en éteignant la lumière. Amusée, je me recouche les yeux fermés. La porte s'ouvre aussi discrètement que possible et des pas légers entour mon lit.

POUFF ! fait la bouteille de champagne.

DEBOUT !!! C'EST TON JOUR !!!

-oh ! Vous m'avez fait peur. je feins la main sur la poitrine.

On éclate de rire et l'une d'elle m'asperge de la boisson. Une autre me tend une coupe posé sur un plateau en argent et la dernière filme le tout.

-il paraît qu'il y a une future mariée ici ! c'était la voix d'Oremi qui nous parvenait du salon.

Et ainsi avait débuté ma journée. Un petit-déjeuner copieux pour toutes avant l'arrivée de la coiffeuse-maquilleuse. Le photographe arrive alors que je sors à peine de la douche. Les choses s'enchaînent, la maison se remplit. La cérémonie aura lieu dans la maison que Junior a hérité, fraîchement rénovée pour le décès de maman. Maman... j'imagine sa joie de donner son dernier enfant en mariage. Car j'étais la seule qui « vivait dans la fornication » pour reprendre ses mots. Oremi n'est pas allée devant le Maire, mais elle est dotée.

Je n'ai que deux robes et je les trouve juste splendides. J'ai moi-même dessiner le modèle, la couturière n'a fait que faire jouer sa magie.

Je ne peux qu'entendre ce qui se dit dehors. De là où je suis, aucune visibilité sur la cours. Je pourrais aller guetter par la fenêtre du salon, mais non. Je préfère attendre en rigolant avec Oremi et mes cousines.

-c'est l'heure ! Madame est attendue.

Le stress est remonté d'un coup. Devant la terrasse, le tipoye m'attend. J'y prends place en camouflant mon visage. Les porteurs parcourent une bonne distance avant de me faire descendre et je poursuis mon chemin en dansant sous les acclamations de la foule. Plus j'avance et plus mon cœur bat. Je m'assoie sur mon petit tabouret et grâce à un petit billet dans mon panier, je leur autorise à voir mon visage.

-on peut être belle comme ça ? demande mon oncle qui fait office d'orateur.

La foule réagi positivement. Mon regard n'est rivé que sur une personne : mon futur mari.

-Kaya ? Voici des gens qui viennent de loin, ils sont venus les bras chargés, disant qu'ils sont venus te chercher. Tu les connais ?

-oui. j'avoue timidement.

-tu acceptes leurs présents ? Si oui, va remettre cette fourchette à ton frère. Si c'est non... ah !

Pendant que la foule rit, je prends la fourchette et me dirige vers Junior. Devant lui je m'agenouille. Tout le speech que j'avais préparé, envolé avec le stress.

-ya Junior. Tu as toujours été plus qu'un grand frère pour moi. Tu es pour moi un ami, un confident, un frère mais aussi un père. Cependant, malgré tout l'amour que tu me témoigne, il y a des rôles que tu ne pourras jamais remplir dans ma vie. Ces rôles, j'ai trouvé quelqu'un qui pourrait les assumer pleinement. Cet homme c'est Armand et je l'aime, c'est pourquoi je te demande de prendre cette cuillère afin de valider ce mariage.