J'ai senti le vent, je n'ai pas bougé. J'ai entendu le tonnerre, je n'ai pas bougé. Les premières gouttes de pluie ont commencé à me toucher le visage, mais je n'ai toujours pas bougé. Encore moins quand des gouttes plus grosses, plus nombreuses, plus froides ont commencé à me tomber dessus. Je suis restée allongée sur la tombe de mon bébé.
Puis j'ai entendu des voix, deux hommes sous des parapluies, c'était Armand et son père. Armand m'a soulevée sans un mot pendant que son père lui tenait le parapluie jusqu'à la sa voiture. J'étais toute trompée, il m'a délicatement posé sur le cuir de sa banquette arrière avant de refermer la portière.
Sa mère était près de la voiture. Peut-être qu'elle pensait que je dormais, peut-être qu'elle pensait que la portière fermée et le bruit de la pluie étoufferaient sa voix. Elle s'est mise à parler.
-mon Dieu Armand ! Pourquoi tu ne nous as pas dit que c'était grave à ce point. Elle ne va pas bien limite elle va devenir folle ! Seigneur ! Pourquoi garder ça pour vous ? Et les enfants ? Seigneur ! Tu veux que je vienne passer quelques jours avec vous ?
-ça ira maman. Merci.
-arrête Armand. Tu as toi-même dit être dépassé par la situation. Ne prends pas tout ça à la légère, beaucoup de couple ne survivent pas à cette épreuve. Vous avez besoin d'aide.
-je sais maman. Écoute je vous appelle quand je rentre. Le gardien viendra récupérer sa voiture. Merci de m'avoir appelé.
-Armand si ça ne va pas parle. Vous n'avez pas à traverser tout ça seuls.
-merci maman.
Il s'installe derrière le volant et démarre. En une vingtaine de minutes nous sommes arrivés à la maison. Il m'ouvre et me demande si je peux marcher. Je peux, mais je veux qu'il me soulève. Il comprend ma pensée et fait exactement ça.
Il me conduit dans la cabine de douche. L'eau chaude sur mon corps me fait du bien. Dans le silence, il prend mon gratte corps et mon gel douche. Il me lave avec minutie. Me lave même la kekette et les fesses. Je le regarde faire le cœur lourd. Vraiment lourd. Il me passe la pommade, me met un pyjama et me borde.
-je te sers à manger ?
-non.
-la soupe de maïs que tu buvais. Je vais le réchauffer.
Après avoir mangé, je m'endors dans ses bras. Le matin les garçons ont reçu l'ordre de ne pas me déranger car je suis malade. Amaël décide alors de prendre son kit de coloriage et son cahier de dessin pour venir s'installer dans mon lit. Il dessine silencieusement à mes côtés en me demandant de temps à autre si je n'avais besoin de rien. S'il y a bien une chose dont je suis fière, c'est d'avoir donné Armand comme père et model à mes enfants. Elles seront chanceuses ces filles la qui deviendront mes belles-filles.
-où est Lilian ?
-il fait la dictée avec papa. il me répond sans arrêter sa tâche.
Armand ouvre la porte en pensant que je dormais. Comme ce n'est pas le cas, il demande à Amaël de nous laisser deux minutes.
-il y a quelqu'un qui veut te voir. Donne-lui dix minutes s'il te plaît. Ensuite si tu ne veux pas elle ne reviendra plus jamais.
Je m'assoie intriguée.
-c'est qui ?
-le Docteur KOUMBA. Je la fais entrer ?
-oui.
Je suppose que c'est sa psy de couple. Quoi qu'un psychologue n'est pas un médecin, pourquoi il l'appelle Docteur ? Ou elle a un doctorat en psychologie ? La dame entre dans la pièce pendant que je me pose ces différentes questions.
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Qu'est-ce que l'amour
Non-FictionL'histoire de Kaya et ses tumultueuses relations amoureuses. Kaya qui veut comprendre comment fonctionnent l'amour et les relations amoureuses.