Chapitre 37 : La rupture

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🐰🐰🐰

Tu vas bien ? La voix d'Himawari caressa avec tendresse le bout de son oreille. Il jeta un œil à sa vedette, elle était plongée dans le mouvement du métro, accrochée à la barre pour ne pas basculer à droite, à gauche. Le véhicule était presque vide, quelques silhouettes étaient posées sur les douceurs des sièges mais rien d'extravagant.

J'ai peur. Réussit à articuler Izuku, son expression était tremblante, presque pleurante. La commissure de ses yeux semblait briller, signe de prochaines larmes. Il accrochait la barre avec la force d'une personne sur le point de rencontrer la faucheuse.

Je peux t'accom-

Non. J-je d-dois.... La phrase resta en suspend, la fin ne vint jamais. Il contrôlait sa respiration, tentant de chasser la peur qui prenait d'assaut chaque cellule de son être. Il était terrifié, voulant fuir loin de la confrontation qui l'attendait, voulant se cacher sous les couettes de son lit, ne pas faire face à ce qui le rongeait depuis tant d'années.

Écoute. Je sais que tu as peur... À ta place, je serai pareil. Mais, pour cette fois, juste pour cette fois, disons que la peur est un super-pouvoir.

Izuku leva un sourcil, le doute dansait sur les traits de son visage. Il ne comprenait pas les mots de sa compère.

Aujourd'hui, juste aujourd'hui, ta peur est un super-pouvoir. Elle te rend plus sensible, plus intelligent, plus vif... La jeune Negaï posa une main sur les mèches de son compagnon, elle joua avec les bouts de cheveux, nouant et dénouant les bouts de mèches sauvages...et avoir peur n'est pas mal. Aujourd'hui c'est un super-pouvoir, c'est un compagnon, quelque chose qui a toujours été là et qui sera toujours là... Et ce n'est pas une mauvaise chose. Hier tu avais peur, aujourd'hui tu as peur, demain tu auras peur, et c'est bon, ce n'est pas un péché. Aujourd'hui, ta peur est le super-pouvoir qui fait de toi un héros... Alors...

Les portes du métro s'ouvrir, laissant le flux d'humains retrouver le mouvement de la station et quitter le statique du véhicule. Himawari poussa son pseudo professeur vers la sortie, avec les pas d'Izuku résonna les derniers mots de notre héroïne :

Alors... Vas y, très cher héros, je serais là à ton retours.

Izuku quitta la cabine, il se tourna vers l'intérieur et lança un sourire, plutôt fébrile, à sa compère. D'une voix plutôt vacillante il répondit :

Merci, très cher roi-démon.

Les portes se fermèrent sur la figure de la vedette, l'emportant vers son logement, vers son abri. Izuku navigua un instant parmi le mouvement mécanique de la station, il finit par retrouver la fraicheur du ciel et l'empressement de la ville.

La pluie tapait avec véhémence contre la terre, l'eau couvait chaque courbe urbaine sous un voile flou et froid. Entre les passants et passantes faisant danser leurs parapluies marchait notre cher Izuku, il avait le regard fixe, une certaine ambition dansait sur les traits de son visage. D'un geste simple, il ouvrit son parapluie et finit par s'engouffrer dans le froid. Après de longues minutes de marche, Izuku aperçu l'ombre de sa destination.

Il scruta les courbes de l'appartement avec une intensité particulière, comme si un monstre se cachait dans les entrailles du béton. Sa prise sur le manche de son parapluie se raffermit, les gouttes qui roulaient sur l'imperméable semblaient agresser son abri. La commissure de ses lèvres tremblait, pour arrêter les tremblements, il se mordit. Une goutte rouge roula le long de son menton.

D'un coup, il avança dans le froid de la pluie, traversant parapluies et trottoirs pour se planter devant la tanière de sa peur. Il était face avec la porte, d'un geste hésitant, presque tremblant, il toqua par trois coups. La porte s'ouvrit dans un craquement sec et pressé, un geste vif qui laissa apparaître la figure de Doku. Elle semblait être parfaitement normale, aucune inquiétude ne rongeait ses yeux, aucun remords ne tachait sa moue, elle était dûment ordinaire, menant une vie tranquille.

Il était une fois..( Various Au Izuku X Various Au Oc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant