Chapitre 16 : Fleur Morte

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L'eau ruisselait le long du lavabo, glissant entre la blancheur de la céramique et la figure de notre jolie fille. L'air ne passait pas, elle était plongée dans la fraîcheur, mémorisant chaque sensations, chaque mouvements, chaque ressentit. La froideur glissait sur son faciès, elle balayait la moiteur du café, le collant de la sueur et la douleur de l'inexpressivité. Sa gorge brûlait, cherchant désespérément la chose précieuse appelée oxygène. Secrètement elle fit durer la brûlure, s'amusant à décrire cette sensation, à la décortiquer, à l'observer, à la ressentir. Enfin, elle reprit ses esprits, délaissant son étrange passe temps et émergeant de l'onde. Une inspiration cassée par l'effort et le besoins s'engouffra dans sa trachée, Himawari avait la drôle d'impression de se noyer dans l'air. Ses poumons brûlants s'appaisèrent dès que l'air chatouilla son être, tout allait bien, elle respirait. Sa frimousse dégoulinait d'eau, les gouttes coulaient le long de sa peau, tachaient ses vêtements avant de s'écraser brutalement sur la lisseur du sol. 

Encore une fois, un café avait été malencontreusement renversé sur sa silhouette. Cet harcèlement commençait à devenir une habitude, elle devrait peut être flâner avec des lingettes ? Ce serait plutôt pratique... Un gain de temps considérable. Mais, elle ne pourrait plus goûter à la sensation de la brûlure. Non, c'était mieux de ne pas changer les choses, cette sensation était l'une de ses préférées. Le sentiment de brûler sans être enveloppé de flammes. Un illogisme effrayant mais terriblement exquis.

Himawari jeta un œil à la fenêtre qui semblait pendre au dessus de sa tête, la pluie battait la terre avec férocité, les gouttes semblaient tenir une rancœur personnelle contre le monde. Sa journée était terminer, elle pouvait quitter l'entreprise et retrouver la chaleur de son domicile.

La fana de sensations fit quelques pas vers la porte, elle pensa un instant. Qu'elle émotion porter ? La colère ? Non, son personnage était beaucoup trop effacé pour exploser. La haine ? Non, son rôle était trop soumis pour une telle intensité. La peine ? Oui, c'était parfait. La profonde et insondable mélancolie. Celle qui était cachée derrière des faux sourires. Pourquoi pas un brin de peur ! La terreur de l'autre, l'envie de disparaître, de ne plus être utiliser. C'était parfait, sans perdre un instant elle prit une légère inspiration et créa son masque. Un visage livide, marqué par une pointe de peur, un tremblement saupoudré de honte, des prunelles baissées vers le sol, soumises aux rires d'autrui.

La jolie fille navigua entre les regards insistants et les sourires narquois. Bien vite, elle prit les quelques affaires de son bureau et quitta son lieu de travail. Une fois dehors, l'évidence frappa ses veines. Elle n'avait pas de quoi fuir la pluie. Himawari fut tenter de sentir la froideur, de sentir son corps devenir gelé, de sentir son touché devenir brouillé par l'eau.

Sa réflexion se brisa avec la venue d'un parapluie. Doucement, tout doucement, la jeune femme suivit les courbes de l'objet, elle effleura du regard les baleines, le tissu imperméable puis tomba sur la figure de son cadre. Sans mentir, Himawari avait du mal à cerner le jeune Midoriya. Il dégageait quelque chose de différent... Ses sourires portaient quelque chose de différent, elle avait la drôle d'impression de se tenir devant un autre rôle. Un autre acteur. Il cachait sa véritable nature sous un masque de sourires. Cette révélation embrouillait notre chère héroïne. Elle savait comment agir avec la norme, mais tout ce qui était en dehors du monde était plutôt difficile à analyser. Face à un sociopathe, qu'elle était la bonne réaction ? Fallait il se laisser submerger par l'effroi ? Fallait il rire aux éclats ? Fallait il se laisser dévorer par la fureur ? Personne n'avait de réponses à lui donner, ainsi, elle préférait s'éloigner des choses extra normales.

Negaï san ? Tu vas bien ?

L'appel broya ses interrogations, elle suivit le scénario habituel. Une femme maladroite, butant sur les mots avec un regard orné de peur.

Il était une fois..( Various Au Izuku X Various Au Oc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant