Chapitre 22 : Vengeance

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Le noir caressait chaque parcelle de son être, couvrant les formes d'un épais voile, brouillant les alentours dans un décors vide, collant à ses rétines un monde unique et infini. Seule une petite lumière s'élevait dans l'ébène, une lampe clignotante qui baignait les pièces brisées du Conteur D'émotions dans un halo doré. La source lumineuse effleurait à peine la figure du sofas et, figée sur la douceur, la silhouette de notre héroïne. Elle scrutait l'objet de sa peur, l'objet de son désir, l'objet de son être. Tout était vide, tout avait disparu. La curiosité, les petites piques d'émotions qui l'avait caresser, tout semblait disparaître. La seule chose qui habitait encore son être était un troue, parfois, elle faisait glisser ses doigts sur son cœur, vérifiant qu'une crevasse béante ne s'y trouvait pas.

Cela faisait bien 3 jours qu'elle n'avait pas quittée son domicile, répondant à peine à ses besoins primaires. Préférant passer chaque secondes de chaque journée à scruter, comme si, par une magie fabuleuse, les pièces allaient se recoller. Elle savait, bientôt, Izuku allait devenir suspicieux. Iels ne se voyaient pas tous les jours, n'échangeaient pas tous les jours. Mais, il était rare qu'iels passent une semaine sans se donner, au moins, une nouvelle. Bientôt, il allait savoir. Quel serait sa réaction ? Serait il déçue ? Serait il furieux ? Serait il dégouté ? Elle ne savait pas, elle donnait peu d'importance à cette pensée. Tout ce qui l'obnubilait était son Conteur, une obsession maladive, une pression qui craquelait petit à petit chaque morceau de son humanité. Les sensations devenaient secondaires, le présent devenait futile, elle était plongée dans son vécue.

Depuis l'incident, depuis son effroyable peur, elle avait oublié son passé. Préférant ignorer ce qui s'était gravé dans sa chair, préférant détourner le regard du traumatisme qui dévorait son âme. Néanmoins, maintenant que l'objet représentant son vécue, son traumatisme, sa peur, était brisé, elle n'était pas soulagée. Non, c'était comme si la chose qui lui permettait d'ignorer s'était cassée, comme si la chose qui lui permettait de fuir avait disparue. Son seul désir, la seule envie qui faisait battre son sang, était de combler le vide. Pour vivre dans le présent, faut il affronter son passé ? Elle ne savait pas, elle se contentait de fixer les morceaux de son souhait décorer maladroitement la table, sous le halo doré.

3 autres jours passèrent, 72 heures à scruter les miettes de son rêve mourir sur le bois de la table, près du sofas, sous le halo doré. Avait elle encore un corps ? Avait elle encore un esprit ? Avait elle encore une once d'humanité ? Elle ne savait pas, le vide semblait avoir rongé plus de la moitié de son être. Tout devenait brouillé, tout devenait flou, tout devenait inutile. Son goût pour la vie devenait obsolète, c'était terrible. Être plongé dans un vide continue, rien n'importait, rien ne contait. Parfois, une idée dangereuse se faufilait dans les parois de sa tête, devait elle disparaître ? Si les couleurs du monde avaient disparus, si les sensations devenaient engourdies, si les émotions n'étaient plus, que lui restait il ? Toutes les fibres de son corps criaient à l'unisson : RIEN. Elle n'avait rien, elle n'était rien, elle ne ressentait rien.

Enfin, après 86 400 autres interminables secondes à rester planter devant les morceaux de son Conteur, la porte de son domicile s'ouvrit.

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Izuku fut agressé par un noir intense, c'était comme si tout son être se retrouvait enveloppé dans un voile dense et profond. Ses deux flammes lui permirent de trouver son chemin dans l'antre de sa compère. Éclairant ses pas d'une légère lueur, lui traçant une route dans le noir.

Negaï ? Qu'est ce que tu fou ? Ta semaine de vacance est terminé, tu sais. Tu dois reprendre le télétravail un jour, enfin on va bientôt pouvoir retourner là bas en présentiel, l'enquête a été abandonnée. Même si, personnellement, je vais quitter ce boulot. Tu devrai... Negaï ?

Il était une fois..( Various Au Izuku X Various Au Oc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant