Seule, ou presque

XXII

   Cette voix... Ce visage... Je la connais !

- ... J'aimerai être là pour vous féliciter en personne mais il semble que les circonstances m'ait privées de ce instant. J'imagine combien vous devez être troublés en découvrant tout ça. Troublés et en colère. Effrayés, même. Mais ce que je peux vous dire, c'est que toutes les épreuves que vous avez vécues, tout ce que nous vous avons fait endurer n'est nullement le fuit du hasard. Vous ne vous en rappelez pas mais le Soleil a calciné notre monde: des milliards de vies humaines en proies au flammes, à la famine. Une souffrance planétaire. Les répercutions furent inimaginables. Mais le pire était à venir... On l'a appelé Braise. Un virus mortel qui attaque le cerveau, il est violent, imprévisible, incurable. Ou du moins, c'est ce que nous pensions... Avec le temps, une nouvelle génération est apparue qui est devenue résistante au virus. Dès lors, nous avons eu l'espoir de trouver un vaccin. Nous savions que l'entreprise serait difficile. Il fallait faire des essais sur de jeunes sujets, parfois les sacrifier dans un environnement hostile. Mais il fallait étudier coûte-que-coûte leur activité cérébrale, concentrer nos efforts pour comprendre pourquoi ces personnes n'étaient pas comme les autres. Comprendre pourquoi vous n'êtes pas comme les autres. Vous ne réalisez peut-être pas mais vous êtes d'une importance capitale. Malheureusement, vos épreuves ne font que commencer... Comme vous allez bientôt le découvrir, nos méthodes ne font pas l'unanimité. Nos progrès sont lents, les gens ont peur. Il est probablement trop tard pour nous, pour moi. Pas pour vous. Dehors, le monde attend. N'oubliez jamais: WICKED est bon.

[désolée pour ce pavé, j'ai dû recopier tout ce qu'elle disait, une vraie dictée 😅]

   Puis elle se tira une balle dans la tête et les images se brouillèrent. J'avoue, j'ai fermé les yeux. Mais toutes ces images, ces explications... J'ai cru perdre la tête sous tellement d'informations mais surtout sous tous ces souvenirs qui me sont revenus en même temps.

   L'éruption solaire, la Braise, WICKED, les expériences, leur histoire de vaccin... Je me souviens de tout... Ou du moins, du plus important, je pense.

- Ca va ? Me chuchota Newt, juste derrière moi.

   Je me passai une main sur le visage, encore un peu sous le choc et remarquai que si je tenais encore debout, c'est parce que j'étais limite affalée sur le blond.

- Oui, je... Désolée...

- Pas de soucis.

   Je remarquai ensuite que nous n'étions que tous les deux à être encore devant l'écran qui nous avait diffusé la vidéo d'Ava Paige. Tous les autres sont penché sur un cadavre, un peu plus loin.

   Je me détachai de Newt et les rejoignis, un peu intriguée. Arrivée devant, ma main se posa automatiquement sur ma bouche.

- C'est pas vrai...

   La blonde. La blonde folle qui apparaissait dans les 3/4 de mes visions, celle sur qui je venais de poser un nom: Ava Paige, directrice de WICKED. Elle est morte. Mais c'est une bonne nouvelle, non ?!

- Bon, sortons d'ici; dit Thomas en dirigeant vers une autre porte qui venait de s'ouvrir (je me demande sérieusement combien il y en a).

- Non !

   On se retourna tous vers la personne qui venait de crier. Gally. Il tenait un pistolet qu'il avait sûrement pris des mains d'un des morts.

- Vous ne sortirez pas.

- Gally; commençai-je; regarde: on peut sortir. C'est ce qu'on cherche à faire depuis plus de trois ans ! Viens avec nous !

- Thea; m'arrêta Teresa en me posant une main sur l'épaule; il n'est pas normal.

   Il semblait en effet bien plus énervé que d'habitude et au vu de ses vêtements en lambeaux, ça ne m'étonnerait pas qu'il se soit fait piquer.

- On n'a pas le droit de partir; continua Gally; on appartient au Labyrinthe... Pour toujours.

- Gally; tenta Thomas.

   Et la suite se déroula en un quart de seconde. Ayant remarqué que les doigts de Gally se rapprochaient un peu trop dangereusement de la détente, Minho lui lança sa lance dessus. Gally ne tint pas longtemps debout et s'écroula à terre. La mort de notre camarade en retourna plus d'un, dont moi et...

- Thomas...

   On détourna notre regard de Gally pour le tourner vers Chuck... Oh, non, pas lui...

- Chuck, non ! Fit Thomas en retenant son corps qui tombait à son tour par-terre.

   Gally avait donc réellement tiré avant de mourir lui-même. Et Chuck s'est mis en bouclier devant Thomas pour le protéger...

   Encore un qui ne mérite pas une telle fin... Combien de fois j'ai ri avec Chuck ? Il était tellement simple et naïf de par son jeune âge...

   Je me retourne, ne pouvant pas assister à une telle scène plus longtemps, ça fait beaucoup trop mal...

   Je faisais donc face à la sortie (la vraie et dernière porte, j'espère !) et j'entendis du bruit qui venait de l'autre bout du couloir. Qu'est-ce que c'est que ça ? Ca serait sympa que ce soit pas les gens responsables de tout ce carnage... Après tout ce qu'on a vécu, je pense qu'on mériterait de vivre encore un peu, non ?!

- Thea ? M'appela Newt.

- Je pense qu'on n'est pas tout seuls...

   Soudain, des hommes armés entrèrent dans la pièce et nous tirèrent vers l'extérieur, nous demandant (ou plutôt, nous ordonnant) de les suivre. Si c'est une prise d'otage, c'est pas cool.

   Ne voulant pas me faire buter, je suivis bien gentiment la personne qui me guidait jusqu'à l'extérieur. Une fois dehors, un vent d'une chaleur étouffante me souffla dessus. Autour de nous, du sable. Il n'y avait rien d'autre que du sable. Enfin, non, il y avait autre chose: un hélicoptère dont les hélices tournaient à vive allure. Les hommes nous poussaient vers la machine volante et je montai donc dedans, très méfiante. Newt, Noah et Teresa ne tardèrent pas à me rejoindre. On s'assit contre les parois et les derniers arrivant montèrent à leur tour. On dû se serrer un peu mais on rentra tous. Je me trouvais entre Noah et Newt. Ce dernier passa un bras sur mes épaule et, épuisée, je posais ma tête sur épaule. Soudain, l'engin décolla et on put voir par les hublots le Labyrinthe et le Bloc au milieu d'un étendue interminable de sable.

   L'homme assis en face de moi enleva son casque et nous regarda tous, un par un avec un léger sourire sur le visage qui se voulait rassurant:

- Ne vous inquiétez pas, les jeunes, vous êtes en sécurité, maintenant.

   Bien évidemment... Si tu crois que je vais gober ça...