XXXIX

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Je vous préviens, ce chapitre est (très) niais, veuillez m'en excuser 🤣😭😅

   Si nous n'étions dans un monde post-apocalyptique, je dirais que la vie est belle. Les cheveux aux vent, les yeux fermés, bercée par le bruit des vagues contre la coque du bateau. Ouais, la vie est belle. Je nous imagine déjà, sur une plage abandonnée, loin de tous les problèmes que WICKED voulait nous faire résoudre. Comment veulent-ils que des gamins de 10 ans éradiquent une pandémie, sérieusement ?!

- T'observes la vue ? Ca change de tout ce qu'on a pu voir jusque là, crois-moi... Surtout la Terre Brûlée.

   Un grand sourire prit place sur mon visage.

- La Belle au Bois Dormant [référence à moi-même... 😂😅] s'est décidée à sortir de son sommeil ?! Ca va faire deux jours qu'on t'as pas vu.

- Hum... Chope-toi la Braise et on en reparlera. En attendant, tant que je suis beau, ça me va !

   Je rigolai en tournant mon regard vers lui. Il ne va peut-être pas aimer mais il a vraiment mauvaise mine... Mais en sachant la raison, on pourrait plutôt dire qu'il ne s'en sort pas trop mal. Ses veines encore noires trois jours plus tôt ont presque disparues, laissant quand même des traces violacées sur tout son corps. On pourrait croire qu'il s'était retrouvé sur un ring de boxe face à champion de la discipline et qu'il avait passé un sale quart d'heure...

   Une pomme dans une main et une chaine dans l'autre, Newt semblait en pleine réflexion intense, les sourcils froncés.

- J'hésite; dit-il avant de croquer dans le fruit, le regard toujours posé sur la chaîne de ce qui semblait être un collier; je le flambe en arrivant ou je m'en débarrasse maintenant ?

- Mais... Qu'est-ce que ce c'est ...?

   Il leva les yeux vers moi et me regarda pendant de longues secondes avant de faire retomber sa tête.

- Quand... Quand on était dans la Dernière Ville et que j'ai commencé à sentir les premiers effets de la Braise, j'ai voulu prendre les choses en main et préparer... ma fin. Je me suis dit que je pouvais pas vous laisser comme ça alors... Tant que j'étais encore un minimum lucide, j'ai écrit une lettre à Thomas. Et quand je t'ai revue, j'en ai écrit une aussi. Je les avais mises dans un médaillon que j'ai trouvé dans la Terre Brûlée. Je l'avais confié à Tommy quand je me sentais perdre complètement la boule... Mais maintenant que je suis sauvé, vous n'avez pas besoin de savoir ce que vous ai écrit.

   Oh. Si je m'attendais à ça... Il m'a cloué le bec.

   Comme pour justifier ce qu'il avançait, il ouvrit le petit tube qui pendait au bout de la chaîne et en sortit des feuilles en papier, minutieusement pliées.

   En relevant le regard vers son visage, je vis qu'il me regardait déjà, comme s'il attendait une quelconque réaction de ma part. Mais je sus pas quoi lui répondre. En même temps, que voulez-vous dire à quelqu'un qui vous avoue avoir rédigé sa lettre d'adieu !?

- Et bien... Commençais-je; c'est à toi de décider mais... T'es sûr que je peux pas savoir ce que tu m'a écrit ? T'as éveillé ma curiosité.

   Il esquissa un petit rire, plongeant son regard dans l'immensité de l'océan.

- Tout ce que j'essaye de te dire depuis... Très longtemps est réuni là-dedans. J'ai mis un temps fou à trouver les mots et j'ai dû déchirer au moins cinq feuilles... Mais tu sais quoi, t'as raison: lis-la, je crois que ça prendrait trop de temps si je devais tout refaire à l'oral...

   Il me tendit alors deux feuilles bien remplies d'une écriture soignées où quelques ratures étaient visibles.

   Attendez... Je me retrouve en la possession d'une lettre d'adieu, là...

   Le temps que je relève la tête, légèrement éberluée de la situation, Newt n'était plus devant moi. Je fis un tour sur moi-même et le trouvai plus loin, dos à moi, à fixer l'horizon. Bon... S'il ne veut pas être là pendant ma lecture, c'est son choix. Ce n'est qu'avec moi ou il est tout le temps aussi pudique ?

   Bref. Je pris place sur une chaise non loin et, après avoir pris une grande inspiration, dépliai la première feuille...

"Thea,

Pour être honnête, je ne sais même pas si tu liras cette lettre, c'est mon 6 essai. Ou peut-être même le 7e... Toujours est-il que je galère à trouver les mots mais que tu dois savoir. Surtout que, si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus là. Mais je t'interdis de pleurer ! J'ai certes pas eu l'existence la plus joyeuse de l'humanité mais si c'était à refaire, je le referais. J'ai rencontré tellement de personnes et vécu tellement de choses que j'aurai été déçu de ne pas avoir pu vivre ça. Et, en te concernant, j'aurai été très déçu de ne pas t'avoir rencontré. Mon seul regret serait de ne pas avoir de souvenirs de notre vie d'avant. J'aurai bien aimé me souvenir comment on s'est rencontrés. Pendant les longues nuits sur la Terre Brûlée ou au camp du Bras Droit, je me suis surpris plusieurs fois à m'imaginer plusieurs scénarios. Peut être que l'un d'entre eux est vrai, qui sait ? Pour moi, notre rencontre remonte au jour de ton arrivée au Bloc. T'avais l'air perdue et aucun d'entre nous ne savait quoi faire et quoi dire. Une fille ! Pour nous, c'était presque incroyable ! Mais, je préfère garder avec moi tout ce qui se disait dans ton dos, tu pourrais avoir peur... Je ne sais pas quand ni comment, mais j'ai su que tu n'étais pas comme les autres. Bien sûr, t'étais la seule fille, facile de n'être pas comme les autres. Mais j'ai la certitude que, même s'il y aurait eu d'autres filles, tu n'aurait pas été comme elles. Peut être est-ce à cause de l'amnésie, mais je n'ai pas su mettre de mots dessus. Combien de fois Minho et Noah puis Thomas ont tenté de me faire adhérer à leur théorie (seule et unique possibilité, selon eux), j'ai arrêté de compter depuis longtemps. Mais il est largement temps pour moi de me rendre à l'évidence : ils avaient raison depuis le début. Tu es quelqu'un d'exceptionnel, ne laisse personne te dire le contraire. Je ne saurais pas te dire ce qui me plaît le plus, chez toi. Peut être tout. Tes cheveux toujours plus longs ou tes yeux tellement bleus... Oui, tout chez toi m'a charmé.
Mais, maintenant que je ne suis plus là, je ne retiens pas, au contraire. Tu vas très certainement rencontrer plein de personnes avec les gens du Bras Droit, les résistants et les survivants. Tu rencontreras forcément quelqu'un fait pour toi. Quelqu'un destiné à vivre. La vie est courte mais elle vaut la peine d'être vécue, tant qu'on la vit à fond et qu'on s'entoure des bonnes personnes. Alors, entoure toi bien et vis ta vie, sans regrets. Quant à moi, ne te fais aucun soucis, je n'ai pas peur de mourir, on est tous destiné à avoir une fin, de toute façon. La mienne est juste arrivée un peu tôt, mais avec tout ce que j'ai vécu, j'ai déjà l'impression d'avoir eu mille vies ! Alors, n'ais pas peur d'avancer sans te retourner devant moi.
Avec tout mon amour, Newt."

Seule, ou presqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant