Moi, c'est Lucas. J'ai rien à dire sur ma vie, parce que y a rien qui m'intéresse. À part me défoncer et boire comme un trou lors des soirées, bah faut dire que j'fous pas grand-chose en fait.
Puis un jour, y a ce mec. Au début j'aimais pas son pré...
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— J'peux voir ?
Il me mate, attendant quelque chose de moi. Je sais pas comment je fais pour effacer toutes les photos que cette pétasse m'a envoyé. Genre en trois secondes. T'as vu, même pas j'suis curieux de mater des eins ou quoi, tellement cette nana ne m'intéresse pas. Je donne alors le téléphone à Jolly, qui le prend doucement, et il commence à lire la conversation. Ah ouais oklm quoi. J'sais pas au juste ce qu'il se passe dans sa tête là, mais y a pas à être vénère.
Je m'installe à côté de lui, jambes croisées et attends qu'il termine sa lecture. Sauf qu'il semble vraiment à fond, genre il lit même les messages envoyés ce matin. Trop la honte wesh. Je regrette de ouf mon comportement, mais je pouvais pas savoir qu'il allait s'incruster comme ça. Il finit son affaire et me rend le portable, sans me jeter un seul regard. Après, il s'allonge sur le lit, se glissant sous le drap. Ouais, bon voilà, t'as vu, y a r. Je le regarde, pour deviner genre qu'est-ce qu'il a, et lui, il s'étire longtemps, avant de me tourner le dos. Mec... sérieux là ? Il me fume à être aussi chelou.
— J'vais dormir, j'suis crevé, me dit-il, avant de bailler.
Bah non. Il est à peine 22 heures frère, c'est pas cool. Et puis on était bien là, j'ai grave envie qu'on continue ce qu'on avait commencé tout à l'heure.
— T'es vénère ou quoi ? je demande, avant de laisser échapper un léger rire.
Il me cala pas et garde la même position, c'est-à-dire, dos à moi. Je sais pas ce qu'il a, c'est quoi cette réaction conne. Je soupire et lui demande encore s'il fait la gueule ou pas.
— Mais non c'est bon mec.
— Ouais mais t'as quoi ?
— R, j'suis juste crevé.
Bon, j'le crois pas trop par contre. Genre tout d'un coup, il est crevé, alors que une minute plus tôt, il était bourré d'énergie. Je m'allonge aussi, en regardant son dos dénudé et le tatouage sur son épaule. Putain, comment j'vais dormir moi, s'il est si près de moi genre. Cette pétasse putain, tout ça c'est sa faute.
J'essaye en vain de trouver le sommeil, mais c'est peine perdue, parce que t'façon il est 22 heures 30 et j'suis encore dans la même position. Vas-y ignore-moi encore.
— Tu fais la gueule ? je demande pour la centième fois.
— Non, j't'ai dit.
— Alors pourquoi tu veux pas m'parler ?
— T'es un peu con.
Comment il abuse aussi. Il m'a fait pareil mercredi à la soirée.
— J'ai pas fait exprès d'lui envoyer un message, j'étais paumé mec, je lui explique sincèrement.
Il répond pas tout de suite, alors je m'approche doucement de lui, pour pouvoir sentir son parfum mêlé à l'odeur de shampoing.
— Genre t'as pas fait exprès ? il me demande avec ironie et d'une petite voix.
