ÉPISODE 4

1.8K 123 37
                                    

SAMEDI SOIR, soirée chez Miller à l'occasion de l'anniv' de Prudence

Je gare ma voiture sous un arbre, près de toutes les autres. Je sais pas si c'est autorisé, mais bon, bats les couilles un peu. J'regarde ensuite par les vitres ; la grande baraque de Karl brille dans la nuit et la musique est audible jusqu'ici. Heureusement, y a pas de voisins dans les environs. En vrai, ce quartier est quasiment dépeuplé. La cause ? Bah, elle est simple. Faut être millionnaire pour s'acheter une maison dans ce coin.

J'sais bien – tout le monde le sait – que les darons de Karl sont pétés de thunes, mais à tel point ? Genre j'ai pas les mots pour décrire sa baraque. Mais elle est immense frère, voire luxueuse. J'suis pas habitué aux soirées pareilles, moi.

Je sors de la voiture, perturbé, avant de faire claquer la portière derrière moi. Bilal est déjà devant le portail, mais deux grands hommes l'empêchent d'entrer. Ils sont tatoués et sérieux là, ils font flipper wesh. Je soupire.

— C'est Lucas Perret j'suis un ami à Karl. Et c'est mon pote, dis-je en désignant Bilal, le con à côté. 

Ils vérifient mon prénom sur la liste et nous laissent finalement entrer. Oh putain. La maison est littéralement gigantesque, cernée par de grands arbres. Lumières et néons se propagent de sources que je n'arrive pas à trouver. Y a même un bar qui s'étale plus loin. L'intérieur de la maison est ouvert à tous, bien évidemment. Miller est le fils d'un chef de mafia ou c'est comment.

J'marche parmi invités. Il caille dehors, surtout que moi, j'me suis contenté de mettre une simple veste par dessus un haut noir léger. Au moment où je me tourne pour dire un truc à Bilal, il avait déjà disparu. Ah le con. J'oriente directement mon regard vers le bar et pas étonnant, il y est. Il commande une boisson, en parlant à une meuf blonde.

C'est moi ou c'est toujours des blondes qu'il pécho ? Bon.

Devant une sorte de préau, je remarque que y a Karl et d'autres gens. Le bouclé me fait tout de suite un signe pour que j'vienne les rejoindre. Flemme.

— Lucas ! Salut, ça dit quoi ? Ça va ?

— Mouais et toi, je marmonne.

— Bon alors voici Carla et Jolly. Tu t'souviens d'Jolly hein ? On avait pas fait les présentations dans la voiture ! Et Carla du coup, sa petite-amie.

Carla, une grande fille brune très fine, me sourit de toutes ses dents et me tend sa main. Je la lui serre – malgré moi – pendant un quart de seconde. Wo, ses faux ongles rouges, là, sont horribles. Comment on peut aimer ça, juste. Son mec a mauvais goût, en tout cas.

— J'te sers un truc Lucas ? Vodka, c... ?

— Euh non non, j'conduis. Faut pas abuser. Mais écoute j'prendrais quand même un peu genre...

— Ok ! dit-il, avant de s'éloigner pour m'en chercher en à peine trente sec'.

— Merci mec, je dis en prenant le gobelet rouge.

C'est alors qu'une fille sortie de nulle part le tire par le bras, l'invitant à aller danser sur la piste. Quand je regarde les deux autres toujours plantés devant moi, je soupire et m'éloigne d'eux. Je les connais pas et je sais pas d'où ils sortent donc. Je vais pas traîner avec eux. Non.

Bilal est toujours à la même place, devant le bar, mais cette fois, il drague une autre fille. Il caresse sa taille et elle, bah elle fond littéralement sur lui, en rigolant comme un tchoin. À la seconde suivante, ils se roulent une pelle digne de ce nom. Putain. Du calme. Bilal la serre davantage contre lui et ses mains remontent sur sa nuque, qu'il caresse avidement.

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant