ÉPISODE 44

2.3K 101 80
                                    

LUNDI MATIN, 8 : 00, chez Jolly 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

LUNDI MATIN, 8 : 00, chez Jolly 

Au matin, y a que le silence. Mes yeux me brûlent, j'ai l'impression qu'ils sont très lourds et j'crois que c'est parce que je suis encore très fatigué. J'arrive pas à me réveiller et j'ai grave envie de dormir. Pour toute une journée.

Je suis pas chez moi. Ça c'est sûr. Une chaleur parfumée flotte dans les draps, dans lesquels j'suis profondément engouffré. C'est si bien, ici. Je sens un souffle s'affaler dans mon cou et quelque chose me chatouiller le torse. Aucun vêtement ne me protège. Mes sourcils se froncent légèrement, alors que mes paupières s'ouvraient à l'obscurité de la pièce. 

Je suis chez Jolly, puisque j'ai dormi avec lui. On n'a pas vraiment dormi, nan. Des images de la veille reviennent à ma mémoire et voilà que j'me rappelle des p'tits détails.

Mes pensées me réveillent entièrement et la première chose que j'fais, c'est baisser mes yeux. Il est là, lui. Je vois pas son visage, parce qu'il est enfoui dans mon cou et ses doigts caressent doucement la peau de mon torse. Il a toujours pas remarqué que ça y est, j'suis debout et que j'peux le regarder désormais. Je me demande s'il a dormi dans cette position toute la nuit. Ah mais, parce que le mec est avachi sur moi. C'est pas que je suis gêné par son corps, mais... je sais pas. 

— Ah désolé j't'ai réveillé... dit-il soudainement, en s'éloignant doucement de moi, lui et sa chaleur.

Non. Je soupire. En vrai, je voulais qu'il la garde, sa position. C'était pas mal et puis, c'est pas lui qui m'a réveillé. J'crois. Un bâillement sort de ma bouche, et j'me gratte mollement les yeux. 

— T'as bien dormi ? il me demande, de sa voix cassée du matin.

— Mmm...

— Ça s'voit t'as bien dormi, rit-il légèrement, près de mon oreille.

Ouais, j'ai bien dormi, mais quoi ? Après tout, c'était pas comme si on avait beaucoup fermé l'œil tous les deux. Déjà que nous étions rentrés tard. Puis, pas la peine de préciser ce qu'on a foutu sur ce lit même, pour ensuite s'embrasser pendant des heures. 

Mon torse se soulève, soupirant un grand coup et j'le regarde enfin, à Jolly. Je me positionne lentement sur le côté, pour être en face de lui. Ah et ça m'énerve, d'être incapable de pas penser à hier. 

J'ai envie de recommencer. Recommencer la même chose, reprendre depuis le début et peut-être en mieux. Genre dans cette seconde, j'veux qu'on recommence quoi. C'est grave tentant, surtout quand son regard sur moi est aussi intense, aussi pétillent, comme s'il me transmettait un message que j'capte pas. Ses doigts viennent caresser mon bras, patinant tout au long de ce dernier. Ils laissent sur leur passage quelques picotements agréables.

— C... C'était bien... hier... non ? je lui demande, hésitant et j'doute qu'il m'ait entendu.

Pourtant, il a le réflexe de planter ses yeux dans les miens et j'crois que si, il m'a bien entendu. Merde. J'aurais peut-être pas dû exprimer le fond d'ma pensée, 'fin ça sert à r de lui poser cette question, là. Je soupire et rejette quelques-unes de mes mèches en arrière, grattant ensuite mon crâne. 

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant