ÉPISODE 18

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samedi matin, chez Jolly

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samedi matin, chez Jolly

Ça fait quelques minutes que je suis réveillé et je fixe le plafond dans le silence de la chambre. Où je suis déjà. Je me gratte les yeux et putain, achevez-moi. J'ai pas fermé l'œil de la nuit, vraiment, pas même une seconde et là... mes yeux se posent sur les alentours et je reconnais l'endroit c'est bon. Ouais, c'est pas dur de deviner. Je passe une main sur mon visage et frotte mes paupières que j'arrive à peine à ouvrir. Pourquoi je me sens bizarre comme ça. Je fronce les sourcils, paumé. Je m'sens... bizarre genre. Je comprends pas trop pourquoi au juste, mais j'ai vachement envie de disparaître ou me téléporter de là. Je baille longuement et renifle, mes yeux devenant humides.

J'suis chez Jolly. Ouais, chez lui, dans sa chambre, sur un matelas. Je jette un coup d'œil au lit et découvre que y a personne, du coup je soupire. Les draps sont froissés. Il s'est réveillé avant moi, je me demande il est quelle heure. La fenêtre est légèrement ouverte, sûrement pour faire partir l'odeur de la beuh d'hier. Putain hier.

Je m'assois sur le matelas et me gratte les paupières, paresseusement. Je me serais bien rendormi, mais le fait qu'il soit pas là, bah ça m'angoisse de ouf. Là je dois attendre qu'il se pointe, parce que je vais sûrement pas me lever et sortir, risquant de tomber sur ses darons. Je saisis donc mon téléphone posé sur la table de chevet derrière moi et ignore toutes mes notifications, ouvrant direct ma messagerie. Je lui envoie un message, à Jolly.

[ MESSAGE ], aujourd'hui à 9 : 34

Moi » t ou

Voilà. Fin il est sûrement en bas, mais il doit comprendre que je veux qu'il vienne. Je soupire et me lève, m'étirant de toutes mes forces. Oh putain. Il fait froid dans la chambre, je frisonne. Dans le cendrier de la veille, la beuh y est écrasée avec quelques autres mégots. Je me frotte le front avec la paume de ma main, comme si ça allait soulager ma migraine.

En vrai, cette journée, j'ai grave pas envie d'la faire. Genre si on pouvait zapper ou... du moins, skipper quelques trucs. Je voudrais me retrouver chez moi. Aucune motivation en moi. Je regarde un peu autour de moi, en me grattant la nuque. J'fais quoi maintenant putain. Il se pointe toujours pas ce gars. Je regarde bêtement les posters affichés sur les murs : Nirvana, The Beatles, The Rolling Stones et plein d'autres encore. Mon regard se pose sur le sol, là où sont posés les coussins de la veille. Là où... bref. La vérité est toute simple, franchement.

La vérité c'est que j'y ai beaucoup pensé, à hier. Plus que je ne devrais ? Bah non. C'était pas... normal. C'était pas prévu, c'était pas logique. Toute la nuit, j'ai cogité de malade et à cause de ça, j'arrivais même pas à dormir. Rien que d'y penser là, ça me... je pose une main sur mon front, le massant doucement. Je comprends même pas pourquoi on a fait ce qu'on a fait, comment c'est arrivé et pourquoi genre. C'est trop, j'crois. On n'était pas défoncés, et malheureusement, y a aucune putain d'excuse que j'pourrais sortir. Ouais vas-y, ça aurait été si facile de dire j'étais défoncé. Un frisson de froid me traverse le corps, alors je traverse rapidement la chambre, écrasant sur mon passage les coussins posés par terre. J'ouvre l'armoire à la recherche d'un truc que je pourrais enfiler. Un pull ou n'importe quoi.

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant