ÉPISODE 58

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MARDI, 18 : 00, arrêt de bus en attendant Jolly

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MARDI, 18 : 00, arrêt de bus en attendant Jolly

Jolly m'a envoyé un texto pour m'affirmer que le bus est sur le point d'arriver à sa destination.

Aujourd'hui, on est mardi, il est aux alentours de dix-huit heures. Dans moins de trente minutes, j'ai un foutu rendez-vous avec la conseillère d'orientation. Madame Bergerac. Je peux pas décrire comment j'ai grave la flemme cet après-midi. Une seule envie obsède mon esprit : celle de rentrer chez moi, dormir, dormir, dormir. Juste ça. Mais c'est impossible actuellement. Je peux pas non plus annuler à la dernière minute, c'est con. Puis Jolly il va jamais accepter que j'fasse une chose pareille. Quel chieur, lui.

Une fois à l'arrêt de bus, des étudiants sont là, attendant que le véhicule pour qu'ils rentrent tous. Les veinards ceux-là, j'ai la rage. Je veux bien être à leur place vas-y. En attendant le mec en question, j'me crame une clope et tire dessus, dégageant beaucoup de fumée. J'ai pas vu Jolly depuis quoi ? Deux jours. Ouais, deux jours. Mais même si ce nombre est petit, bah, j'ai hâte de le voir, de le retrouver. La dernière fois, c'était le weekend. Ah bordel, c'était cool ce weekend mais franchement les weekend avec lui, c'est la base.

Ptêtre on n'a pas foutu des masses de choses. Samedi soir, j'avais vraiment envie de lui, mais on est finalement resté sage. J'sais plus pourquoi, mais bon, c'était quand même bien de profiter de sa présence chez moi. Comme un gamin attendant impatience son meilleur pote, j'ai hâte de voir – pas mon meilleur pote – mais ma personne préférée. Ouais, parce qu'il l'est.

Mon vœu se réalise quelques minutes plus tard, lorsque le bus se gare. Des gens sortent, aucun n'est Jolly. Allez, allez. Il est où ? T'es où Jolly ? Limite je bouillis d'impatience. Sourcils froncés, je tire sur ma clope, examinant tous les passagers un par un, jusqu'à apercevoir celui que j'cherche. Ah, il est là yes. Un bonnet sur la tête, une mèche en ressort, et il porte un hoodie rouge foncé, oversized. Je lui lance un signe de main et il me voit, s'avance vers moi avec une certaine énergie.

— Salut beau gosse, me dit-il, avec son habituel sourire. C'est lui le beau gosse hé.

— Yo. Ça va ?

— Au top et toi ?

Je réponds pas, entamant un premier pas en avant. On va à la fac, maintenant. Go. La marche est plutôt chiante dans la neige et c'est ma cigarette qui me donne un peu de chaleur. Jolly grelotte, ayant sûrement froid et en même temps, il porte r. Genre un hoodie et un pantalon, sérieux lui ? Il doit faire attention, sauf s'il veut pas choper un rhume.

— Tu portes rien wesh, tu veux ma doudoune ? je lui propose, en regardant ses dents claquer légèrement.

— Quoi ? Non. Pourquoi ?

— T'as froid.

— Ouais mais... tranquille. C'est pas grave. Garde ta doudoune. Ah. Mais c'est gentil de proposer. C'est... cute. T'sais quoi tu peux m'la donner si t'as pas besoin. Si t'as pas besoin hein.

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant