ÉPISODE 46

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— T'sais que si j'commence, j'arriverais pas à m'arrêter, pas vrai ?

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— T'sais que si j'commence, j'arriverais pas à m'arrêter, pas vrai ?

Je l'sais déjà, ça. Je sais aussi que c'est pareil pour moi, qu'une fois les limites des gestes « sages et innocents » dépassées, bah y a plus marche arrière. On devient incontrôlables, complètement. Pourtant, voilà que je m'arrête pas. Sa bouche est emprisonnée dans la mienne, je goûte encore et encore et encore chaque parcelle qui forme ses lèvres. Et à force d'être maltraitées sous mes dents, elles deviennent pulpeuses, gonflées et humides. Puis j'aime ça, j'aime lui faire ça, j'aime le voir sourire quand je l'embrasse, amusé, j'aime ouvrir ma bouche contre sa bouche, j'aime nos langues qui veulent plus se lâcher.

— Soit tu restes sage, soit mmm... dit-il, ses mains écrasant mes deux joues et ses yeux se plantent dans les miens. Mes palpitations se stoppent quelques secondes, avant de reprendre un rythme beaucoup trop irrégulier.

— Soit ? je lui demande d'une voix faible.

J'veux bien savoir la seconde option, mais j'pense savoir de quoi il parle. 'Fin c'est évident. Sauf que j'veux l'entendre. Des idées se bousculent dans mon esprit, m'imaginant des trucs bizarres qu'on pourrait foutre dans cette bagnole. Sur le siège arrière, ah... Des tas d'choses.

Après, j'le regarde à lui. J'espère sincèrement qu'il a remarqué le mouvement d'mes yeux. J'espère qu'il m'comprend, j'ai pas envie de parler.

Des étoiles brillent dans ses iris à lui, cette couleur bleu-océan où j'me perds. Pourquoi il m'regarde comme ça, sans rien dire ? C'est vrai que j'ai tendance à avouer que ce mec est grave bizarre, que sa gueule ne saurait s'fermer, mais j'aime bien quand il parle aussi.

Je lui souris légèrement, levant un sourcil vers le haut pour lui indiquer mon incompréhension. Pourquoi il m'regarde comme ça, hein ? J'ai envie d'lui donner une tape sur le front, histoire de le tirer de sa rêverie.

— Quoi ? je lui pose la question, comme ça, c'est plus direct.

Du bout des doigts, il caresse mes joues, mon menton. Sur son passage, il étale des frissons, pas seulement sur mon visage, mais partout. Finalement, il me lâche, en soupirant. J'voulais encore, moi, eh.

Je mate ses gestes, ses mains attrapent son sac jeté sur le sol de la voiture et il le pose sur ses genoux, pour fouiller à l'intérieur. Des bruits d'objets qui se cognent parviennent à mes oreilles, je sais pas trop ce qu'il fabrique ou ce qu'il cherche.

Alors qu'il grognait des jurons, je détaille les différents badges accrochés sur son Eastpak. Un logo des AC/DC, un autre en forme de guitare, d'autres groupes musicaux tels que Pink Floyd ou alors, Nirvana.

J'commence à le connaître, en vrai. Ce qu'il kiffe, ce qu'il kiffe moins. Ces petites lubies comme ça, ouais. Et puis... j'aime bien le découvrir de plus en plus.

Je souris. Un peu. Puis j'décide de retirer ce sourire. Bon. Je m'éclaircis la gorge, soupirant juste après.

— Ah voilà... marmonne-t-il.

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant