Moi, c'est Lucas. J'ai rien à dire sur ma vie, parce que y a rien qui m'intéresse. À part me défoncer et boire comme un trou lors des soirées, bah faut dire que j'fous pas grand-chose en fait.
Puis un jour, y a ce mec. Au début j'aimais pas son pré...
attention, point de vue écrit sous le point de vue de jolly (pas obligé de lire)
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MERCREDI, 17 : 30, paris
— Mm... j'vais prendre un... gin tonic... ? Jolly, what do you want ?
La voix de ma grande sœur, Hazel, me parvient jusqu'aux oreilles et ses yeux me fixent avec insistance. Ouais, quoi ? Ah oui. Je dois choisir quelque chose à boire, mais j'sais toujours pas quoi. La carte étant posée sur cette table carrée, j'vois flou les mots inscrits dessus. Une bière vas-y. Parmi toutes ces boissons grave originales et variées, bah j'arrive encore à opter pour une simple bière. J'm'en bats la race, c'est pas mal aussi une binouze hein.
— Une bière, je dis au serveur qui hoche simplement la tête, ayant noté nos commandes dans un coin de sa mémoire.
— Tu devais goûter le mojito... it's so good here !
— Yeah...
Ma sœur passe une main dans ses cheveux blonds, ses boucles d'oreille remue au rythme de ses mouvements. Pour sortir en ville en la compagnie de son p'tit frère préféré - aka moi ! - elle a porté un pull en laine, jaune claire, avec un jean oversized troué au niveau des cuisses. Des colliers en perles pendent sur son cou, et wesh ils me font de l'œil ceux-là... j'ai envie de lui en piquer un. Avant de retourner à Reims, faut que j'le fasse. T'façon, elle en a beaucoup, elle va pas s'apercevoir qu'il en manque dans son tiroir. Du coup, je suis safe.
En attendant nos deux commandes, on parle d'banalités et tout. Genre on s'marre quoi, sur nos histoires de merde là et nos aventures pas très intéressantes - voire pas du tout quoi. C'est quand même cool qu'on soit réuni sur Paris après des mois. Des fois, j'suis grave nostalgique de l'époque où on vivait ensemble, c'était bien, j'vivais trop ma meilleure vie. Soirées de malade dans les pubs du centre, les potes, etcétéra. C'était trop le feu.
Mais bon, c'est fini maintenant. J'crois pas qu'un jour je reviendrais m'poser sur Paris, cette idée ne m'enchante plus comme avant.
J'ai changé, j'pense. Dans un sens, mes objectifs sont plus les mêmes, j'crois j'ai évolué, t'vois le bail. On grandit tous au final et la vie d'adulte s'impose, no choice.
C'est alors que nos boissons arrivent, mettant un terme à notre convo. Le gin de ma sœur est décoré par des quartiers de citron et des glaçons flottent à l'intérieur du verre. Moi bah me voilà avec ma bière, j'bois une première gorgée, avant de check mon portable.
Il est 17 : 48. Putain le temps passe pas ou quoi, c'est fou. J'ai l'impression que non, il passe pas et ça m'soule. J'attends grave que l'écran affiche les 18 heures.
— Comment va ton mec ? me demande alors Hazel, avant de porter son verre à la bouche.
À l'évocation de ce sujet, un smile vient immédiatement orner mes lèvres. Voilà un sujet qui m'intéresse. Mon mec, ouais. Il va bien. J'me racle la gorge, avant de me hisser sur cette chaise en bois.
