ÉPISODE 24

2.1K 117 116
                                    


LUNDI, 15 : 00, fac, dans les escaliers avec les potes

Je sors de l'amphi accompagné de mes potes, complètement crevé de cette longue journée, mais qui n'est malheureusement pas encore terminée. Même si j'ai plus la force, il faut que j'assiste au dernier cours, avant de me casser à 16 heures. Je marche dans le long couloir, fixant mes chaussures, bras croisés.

— Putain sa mère c'est trop cool, téma les gars, nous lance Bilal, en montrant l'écran de son portable.

— Tu vas faire ça ? lui demande Sami, en désignant le tatouage sur la photo. 

— J'trouve ça grave stylé, genre une flèche comme ça sur l'épaule... 

Le soupir bruyant qui s'échappe de mes narines attire l'attention de Sami. Celui-ci me demande si y a un souci ou quoi. Y a rien particulier, mais depuis c'matin bof. J'ai sommeil. N'empêche, le gars il me regarde bizarre à cause de cette grande gueule que je tire. 

— Ça vous dit ce soir tout l'monde chez moi ? Alors ? nous propose Sami et je secoue directement la tête.

— Moi j'peux pas mec, j'ai un truc méga important, dit Bilal.

— Ouais pareil, je dis à mon pote qui soupire.

— Roh les gars sérieux vous êtes pas drôles là !

— Mais vas-y t'auras la soirée pour toi et ta meuf seulement, t'veux quoi d'mieux hein ? dit celui aux cheveux noirs, en posant sa main sur l'épaule de Sam. 

C'est dead d'avance, son plan. Alors que je descendais tranquillement les marches de l'escalier, un type précipité heurte violemment mon épaule. Wesh, c'est quoi son problème à ce sale connard. Il est où ? Il est où je veux voir sa gueule. Le voilà. Je le mate de haut en bas. Même pas il s'excuse ou quoi, non il continue de faire sa vie. Alors qu'il était bloqué devant une fille, j'en profite pour lui balancer :

— Hé tu regardes devant toi en marchant gueule de con.

A l'entente de ma phrase, il se tourne rapidement vers moi, avec une expression choquée. Regard noir de ma part. Ouais il a bien entendu. Manquait plus qu'un mioche en L1 me rentre dedans. Dégage vas-y. Son regard se radoucit en voyant que je le dépasse de deux mètres. J'entends mes potes ricaner à mes côtés, amusés par cette situation.

— C'est bon mec, relax, est tout ce que trouve à me répondre ce crétin. 

— Nan moi j'aime pas les gros cons qui m'rentrent dedans, t'as saisi ou pas ?

— C'est ça fais pas l'con non plus toi.

Il ricane devant mes yeux, oklm. Ah là il me teste lui. Très bien. Je serre les poings, avant de m'approcher dangereusement d'ce type. Une droite et j'le remets à sa place, easy. Mais y a Sami qui m'attrape par l'épaule, m'empêchant de continuer ce que je m'apprêtais à commettre. Bilal l'aide, au lieu de me soutenir. 

— C'est qui qu'tu traites de con sale merde ?! Répète un peu vas-y répète ? je gueule presque dans les escaliers, mais bats les couilles fort là. 

Bilal explose de rire. Y a plein de gens qui nous matent en mode gros relous. Carrément je m'affiche là. 

— C'est bon bro, relax, j'suis désolé... s'excuse le pauvre type, d'une voix nerveuse.

Ouais il a raison de flipper. Ses joues rouges, il se casse bien vite hors de ma vue. 

— Faut que tu t'calmes des fois mon pote, rigole Sami, alors que nous continuons de descendre les escaliers comme si rien s'était passé à l'instant. 

LUCAS, l'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant