Chapitre 14 ( partie 2)

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Je revins finalement à moi, engourdi par le froid. Je toussai violemment, et crachai l'eau de mes poumons, tentant désespérément de reprendre mon souffle malgré ma gorge en feu. Je me tournai sur le côté, afin de m'aider, et m'aperçus que je me trouvai sur le sable, sur la plage. Je tremblai, sous l'effet du froid, mes muscles engourdi et rigide.

Mes yeux recouvrèrent peu à peu la vue, et je me rendis compte que quelqu'un était penché sur moi. Une femme.

— Mon Dieu Illian, mais qu'est-ce qui t'a pris de plonger dans l'océan alors que je te l'avais interdit ? Tu es complètement inconscient !

Naïa. Elle était venue. Elle m'avait entendu. Comme je l'avais prévu. Soudain, mon esprit s'éclaircit, et tout me revint en mémoire, tel un boomerang. Les Naïades, mes parents, la voix, l'océan.

— Je savais que tu viendrais, grommelai-je d'une voix rauque, en crachant sur le sable.

Son visage inquiet au dessus de moi, s'illumina d'une lueur de méfiance.

— Qu'est-ce que tu raconte ?

Je me redressai sur les coudes, et elle s'assit en tailleur à mes côtés. Elle était aussi trempée que moi, sa robe gorgée d'eau gouttait sur mes jambes. Elle me fixait, les sourcils froncés.

— Pourquoi tu m'a sauvé Naïa ?

Elle s'agita, mal à l'aise.

— Parce que je tiens à toi. Je ne tiens pas à te voir au fond de l'océan.

— Pourtant au fond de toi, c'est ce que tu veux n'est-ce pas ? M'offrir en pâture à cette chose.

Elle resta silencieuse d'un air prudent.

— Je sais tout Naïa. Je sais ce que tu es. Ne me mens pas une nouvelle fois, la coupai-je en la voyant commencer à protester. Peu importe le mensonge que tu vas me sortir, je ne te crois plus. Ça ne prend plus.

Son visage se fendit d'un sourire, et elle émit un petit rire. Si je n'étais pas aussi sûr de ma théorie, je l'aurais laissée m'amadouer ainsi. Mais je ne devais pas laisser mon désir pour elle m'influencer.

J'exhalai lentement, prêt à poser la fameuse fatidique.

— Naïa, est-tu une Naïade ?

Elle resta dans son mutisme, et son sourire disparut. Sa déclaration muette me cloua au sol. Je me redressai, enfouit mon visage entre mes mains. Il me restait encore cet espoir stupide que je m'étais trompé. Je m'étais attendu à ce qu'elle démente mes propos, proteste et me dise que j'avais tord. Mais il n'en était rien.

Je tremblai de tout mon corps, ce n'était pas à cause du froid.

— C'est pour ça que Théa m'a dit de m'éloigner de toi ? Que tu m'as interdit d'aller dans l'océan ? Tu savais ce qui m'attendait !

Elle secoua la tête, soudain prise de panique.

— Comment as-tu su ? Personne n'a jamais cru à cette légende.

— Mon père. Il a fait des recherches sur vous, sur les Naïades. Est-ce que c'est pour ça que vous l'avez tué ? Parce qu'il s'approchait de trop près de la vérité ?

Un éclair de colère illumina son visage, et j'eus un mouvement de recul.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles Illian, je t'interdis de t'impliquer davantage.

— Tu me dis ça à chaque fois, m'énervai-je. Mais là j'ai besoin de la vérité, tu me la dois.

— Je ne te dois rien du tout, cria t-elle.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant