Le secret de Naïa

Chapitre 3 (partie 2)

Je fus réveillé subitement par des voix provenant de la cuisine. Encore ensommeillé, j'ouvris les yeux. L'obscurité m'accueillit, il faisait encore nuit. Un éclat de voix attira de nouveau mon attention, et je jetai un œil vers la cuisine. Il n'y avait pas de lumière, mais j'entendais des murmures paniqués et agacés. Ce devait être les sœurs de Naïa, qui n'ont pas l'air d'apprécier ma présence ici.

Je tendis l'oreille davantage, afin d'écouter la conversation feutrée par dessus les bruyants battements de mon cœur.

— Tu n'aurais pas dû le laisser ici, tu aurais dû le ramener chez lui, il n'a rien à faire là !

Cette voix était légèrement plus grave que celle de Naïa, mais tout aussi mélodieuse. Celle-ci répondit d'une petite voix en protestant dans un murmure, si bas que je ne pus entendre.

— Je suis d'accord avec Siriane, c'est une mauvaise idée. On est censées se faire discrète ici.

Une autre voix, plus aiguë et fluette que la première. Elle ne semble pas en colère, juste inquiète. Naïa lui répondit sèchement, un peu plus fort.

— Je ne pouvais pas le laisser dans cet état après ce qu'il lui est arrivé. Tu aurais vu dans quel état il était !

— Ce n'est pas notre rôle ! Il a déjà de la chance d'être en vie.

La dénommée Siriane n'avait pas l'air vraiment ravie que je sois envie. Sympa la frangine.

— Je le veux dehors au petit matin, que je ne le revois pas dans les parages !

— Tais-toi, tu vas le réveiller, chuchota la troisième voix.

Je me renfonçai un peu plus dans les couvertures. Siriane lui répondit sèchement dans un murmure inaudible, les seuls mots que je perçus furent « danger » et « mère ». Un mouvement suivi d'un grincement sinistre m'informa que Naïa et ses sœurs sortent de la cuisine. Je fermai les yeux, me faisant le plus petit et discret possible au fond de mon canapé. Je les sentis me contourner et monter à l'étage, une étrange odeur salée les suivit. Elles se sont baignées à cette heure de la nuit ? Sans se faire agresser par la chose de l'océan ?

Cette famille était bizarre, mais le message était clair. Je n'étais pas le bienvenu.