Chapitre 33 (partie 2)

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Je me tournai vers mon oncle, toujours agenouillé sur le sol, tremblant comme une feuille malgré son état de choc. Naïa lui tapotait gentiment le dos, rassurante.

— Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, marmonna t-il d'une voix faible. J'ai vraiment cru que j'allais y passer.

Je claquai doucement ma paume contre le haut de son crâne, les dents serrées.

— Je claquai doucement ma paume sur le haut de son front, les dents serrées.

— Qu'est-ce qui t'a pris de t'être offert comme ça sur un plateau d'argent ? Le réprimandai-je. Tu veux mourir ou quoi ?

Il secoua la tête en riant doucement.

—  Je n'ai pas réfléchi, j'ai seulement pensé à vous protéger toi et Noah. Je me suis dit que ma mort suffirait à les apaiser.

Naïa passa son bras sous celui d'Aymeric et l'aida à se relever. Il chancela quelques instants avant que je ne me poste de l'autre côté.

— Je ne pense pas que cela aurait suffi à les calmer, répondit Naïa d'une voix douce. Ta mort n'aurait rien changé.

Elle poussa un profond soupir alors que nous entrions dans la maison silencieuse.

—  Je ne sais plus quoi faire avec elles, avoua t-elle. J'aimerais tellement qu'elles aillent de l'avant, qu'elles puissent rire à nouveau sans culpabiliser d'être encore en vie.

—  Seul le temps peut réparer les blessures, lançai-je, en me concentrant sur mes pieds pour ne pas tomber sous le poids de mon oncle. Combler l'absence d'un être aimé n'est pas chose facile, mais ce n'est pas insurmontable.

Ils n'eurent pas le temps de répondre que Noah apparut, les joues rouges, essoufflé d'avoir roulé avec son fauteuil. Un air profondément inquiet sur le visage, il fondit sur nous.

— Mon dieu vous allez bien ? J'ai tout vu à travers les rideaux, je ne savais pas quoi faire pour vous aider, je suis si inutile ... Heureusement que tu es arrivée Naïa sinon ...

Il n'osa terminer sa phrase et fondit en sanglot, enfoncé dans son fauteuil. Aymeric tendit le bras et ébouriffa ses cheveux.

— T'inquiète pas gamin. Plus de peur que de mal.

Noah renifla en hochant la tête. Aymeric nous regarda tour à tour, dubitatif, les yeux vitreux.

—  Maintenant que j'y pense ... Tout le monde dans cette pièce est au courant pour le secret de Naïa si je comprends bien. C'est bien que l'on aie plus rien à se cacher.

—  Presque, intervint-je en le scrutant d'un air entendu.

Il ne releva pas et m'ignora, un air gêné sur le visage. Heureusement Noah ne s'aperçut de rien. Naïa et moi traînâmes Aymeric jusqu'à sa chambre pour le coucher. Il était tellement épuisé qu'il s'endormit aussitôt. Noah ne tarda pas à l'imiter et une heure plus tard, je me retrouvais enfin seul avec Naïa dans le salon plongé dans le noir.

Je m'affalai dans les coussins moelleux du canapé en soupirant, la tête en arrière, les yeux rivés sur les poutres du plafond.

—  Quelle soirée éprouvante, grommelai-je d'une vois éteinte.

Je sentis le canapé s'abaisser alors qu'elle s'installait à mes côtés. Je nichais ma tête au creux de son cou, et inspirai son odeur saline et florale qui remplit mon corps de chaleur. J'avais l'impression de me liquéfier sur place. Je me sentais enfin chez moi et en sécurité.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant