Chapitre 25 (partie 1)

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Sa voix enjouée et mielleuse résonnait à mon oreille comme une menace prête à éclore, m'arrachant un frisson de dégoût. Je tentai de me calmer, afin de ne pas lui donner la satisfaction de lui montrer ma peur.

Alexa sembla deviner qui était à l'autre bout du fil car elle se rapprocha soudain, les sourcils froncés et rongés par l'inquiétude, serrant doucement mon bras.

— Où est-tu Shane ? Qu'as-tu fait à mon frère ? Si jamais tu touches à un seul de ses cheveux, je jure devant Dieu que ...

Il éclata de rire.

— Du calme Illian, pas la peine de te mettre dans un état pareil. Je ne ferais rien à ton frangin, sauf si tu me donnes ce que je veux.

— Shane, je n'ai...

— Rejoins moi à Land's End. Et je te conseille vivement de venir sans la petite Sirène.

Puis il raccrocha, sans me laisser le temps de répondre.

— C'est donc bien lui... murmura Alexa d'une petite voix. Une partie de moi espérait que tu aie tord.

— Pourtant je ne me suis pas trompé, grognai-je.

Je me détournai et me dirigeai vers la porte. Alexa me suivit, la respiration saccadée.

— Attends Illian, tu ne vas pas y aller tout seul ?

La main sur la poignée de la porte, je me tournai vers elle, debout les mains sur les hanches, les traits tirés par la peur.

— Je dois y aller seul, et je t'interdis de m'accompagner ! Ajoutai-je d'une voix forte avant qu'elle ne se mette à protester.

Elle poussa un profond soupir, résignée.

— Je ne m'attendais pas à ce que tu me laisses participer de toute façon, même si j'ai des comptes à régler avec Shane moi aussi, rétorqua t-elle d'une voix tranchante. Je voulais simplement te dire de ne pas y aller les mains vides.

Elle se détourna pour se diriger dans la cuisine, puis revint, un petit paquet emballé dans un vieux torchon dans les mains. Un couteau.

— Je ne peux pas faire ça, bégayai-je, refusant de prendre l'objet qu'elle me tendait.

Elle leva les yeux au ciel.

— C'est juste pour te défendre au cas où ça tournerait mal.

Je me résignai à m'en saisir. C'était un petit couteau de pêcheur qui avait à peine la taille de ma main. Je le glissai dans la poche arrière de mon jean.

Alexa me serra dans ses bras, tremblante.

— Reviens moi avec Noah, je t'en prie.

— J'y compte bien.

Puis je la laissai et disparut dans le couloir. Je dévalai les escaliers quatre à quatre pour foncer à toute vitesse à ma voiture.

Une heure plus tard, je me garai sur le parking public. La nuit était maintenant tombée, et seul le bruit agitée des vagues brisait le silence du crépuscule. Quelques badauds et touristes traînaient encore dans le coin, insouciants, leurs rires résonnait au loin comme un écho.

Je les dépassai en courant, m'aventurant sur le sentier touristique. Heureusement, il était tard et la foule de visiteurs s'était considérablement diminué. Je me dépêchai de dépasser les boutiques de souvenirs et m'engageai sur le Coastal Path, le sentier qui mène aux falaises.

J'adorai cet endroit jadis, où nous allions avec mes parents et Noah. Tout au bout de la pointe des Cornouailles, la beauté des paysages de Land'sEnd était à couper le souffle. Si le sentier touristique offrait des points de vue panoramiques et agréables, ailleurs tout n'est que falaises abruptes, criques de plages de sable blanc et fin, landes sauvages bordés par le vent et les vagues houleuses.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant