Chapitre 4 (partie 1)

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Je me réveillai à l'aube, la lumière du soleil levant me caressant doucement. La fraîcheur du petit matin m'arracha un frisson. L'esprit embrumé par ma nuit agitée, je souvins de mon escape de la falaise jusqu'au cottage et la rencontre avec la jolie Naïa. Je me redressai lentement, le corps endolori par le supplice du canapé, et entrepris de jeter un œil vitreux. Quelqu'un s'affairait dans la cuisine. J'espérais que ce n'était pas l'une des mystérieuses et antipathiques sœurs de Naïa, qui vu la conversation de cette nuit, ne m'aurait pas réservé un bon accueil.

Heureusement pour moi, Naïa sortit de la cuisine, un plateau à la main, et m'adressa le plus charmant des sourires. Je lui rendis son sourire, m'asseya sur le canapé. Elle s'assit à mes côtés, et déposa le plateau sur la petite table basse en bois, où mon ventre cria famine à la vue des délicieux muffins aux pépites de chocolats et du café bouillant.

— Bonjour Illian, dit-elle en souriant. J'espère que tu as bien dormi. Je ne savais pas trop ce que je devais te préparer pour déjeuner, donc je suis passée à la pâtisserie. J'espère que ça te plaira.

Elle avait l'air vraiment soucieuse que je n'apprécie pas son attention. Elle était vraiment trop mignonne.

— Non, c'est parfait. Merci beaucoup.

Je mordis dans un muffin avec avidité. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point j 'étais affamé. J'en avais déjà avalé trois, que je me rendis compte que Naïa n'avait pas touché à l'assiette et m'observait, un petit sourire en coin.

— Tu ne manges pas ? Demandai-je, la bouche pleine.

Grand-mère m'aurait tapé sur les doigts si elle me voyait si impoli. Je lui tendis un muffin, qu'elle regarda en haussant un sourcil interrogateur.

— Je te les laisse, tu as l'air affamé, rigola t-elle de son rire chantant. Et puis je ne suis pas sûre d'aimer.

— Tu n'as jamais mangé de muffin ?

Comment peut-elle n'avoir jamais goûté ? Tout le monde aime les muffins ! Je lui en tendis un, le plus petit. Elle fronça les sourcils d'un air perplexe, mais saisi le gâteau pour en croquer un bout. Au sourire qui illumina son regard, j'en déduisis qu'elle apprécie.

— Là d'où tu viens il n'y as pas de muffins ?

— Pas vraiment non. Mais je dois bien avouer que c'est délicieux.

Elle mordit à nouveau dedans à pleines dents.

— D'où vient tu ? Un endroit sans muffin je ne connais pas.

— Un petit village en Norvège, à Sørvågen.

— Tu viens de Norvège ? Demandai-je, surpris par sa réponse.

Je l'aurais imaginée vivre partout sauf dans les pays du Nord. Je n'ai décelé aucun accent dans sa voix, et elle parle parfaitement notre langue. Mais ça lui va bien.

— Disons que j'ai beaucoup voyagé, mais la constante a toujours été la Norvège. C'est là bas que je me suis sentie le plus chez moi.

Un air de nostalgie passa sur ses traits et assombri son visage. Mais elle se ravisa aussitôt, et plaqua à nouveau son sourire d'usage. Elle ne me disait pas tout je le sentais. Mais après tout on venait juste de se rencontrer. Elle ne va déballer toute sa vie à un inconnu. Même si ses réponses évasives attisent ma curiosité, je dois me retenir. J'aurais bien le temps de poser mes questions plus tard.

Je finis mon petit déjeuner, et elle me posa des questions sur la ville, ses habitants. Elle voudrait beaucoup visiter le village, manifestant de l'enthousiasme. Elle va vite déchanter, on s'ennuie rapidement ici.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant