Chapitre 9 ( partie 1)

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Je ne pus l'apercevoir distinctement, mais je n'hésitai pas une seule seconde. Je me levai précipitamment, les jambes tremblantes et me dirigeai vers elle. J'évitai les quelques fêtards qui tanguaient et riaient aux éclats sur ma route, et m'approchai d'elle, sans détacher mon regard accroché au sien.

Le tumulte de la fête diminua à mesure que je m'éloignai. Je rentrai dans un autre monde, et m'y noyait avec plaisir. Le mien et celui de Naïa, où le reste n'avait plus d'importance.

Elle affichait un sourire éclatant qui fit courir un frisson le long de mon corps. Son parfum m'enveloppa, titillant tout mes sens. Son regard émeraude alluma en moi un incendie que je ne désirais pas éteindre. Sa robe d'un bleu aussi obscur que la nuit, se fondait dans la pénombre, contrastant avec se peau blanche presque transparente. Peu importait ce qu'Alex ou Théa en pensait, je la voulais. Je la désirais si ardemment que c'en était presque douloureux, et je dû me faire violence pour ne pas me jeter sur elle comme un animal affamé.

Je voulais m'approcher de la lumière et me brûler les ailes. Je la voulais.

Je m'arrêtai à moins d'un mètre d'elle, elle était à la fois si proche et si loin. Je pouvais sentir la douce chaleur de son souffle me caresser les lèvres et je poussai un soupir de contentement.

— J'ai cru que tu ne viendrais pas.

Ma voix sonnait si désespérée et pitoyable que j'eus envie de me baffer. Son regard s'accrocha au mien avec une intensité qui me coupa le souffle.

— Je sais que tu m'attendais. Je voulais te voir.

Son aveu fit bondir mon cœur dans ma poitrine. Mes muscles se tendirent lorsqu'elle brisa les quelques centimètres qui nous séparait, et son odeur enivra tous mes sens.

— Je voulais tellement te voir.

Ma voix n'était plus qu'un souffle, mais elle était si près qu'elle m'entendit parfaitement. Plus rien d'autre n'existait à part elle. Elle était venue pour moi.

Elle jeta un œil derrière moi, observant le tumulte des ivrognes un peu plus loin.

— Tu ne veux pas qu'on aille les rejoindre ?

Je secouai la tête. Je voulais la garder uniquement pour moi. Je ne supporterai pas que les autres posent les yeux sur elle.

— Non. Reste avec moi.

Elle sourit en guise de réponse, puis se détourna et s'éloigna, ses pieds nus flottant sur le sable. Je lui emboîtai le pas et la suivit. Bientôt, seul le bruit sourd de la basse de la musique témoignait de la fête qui avait lieu, et nous fûmes seuls sur le bord de la plage. Ses cheveux volait doucement au rythme du vent, et elle laissa l'eau de la mer qui s'agitait derrière elle caresser ses pieds. Elle poussa un soupir d'aise, et je ne me lassai pas de l'observer.

— Je suis content que tu sois venue.

Elle croisa mon regard, jouant avec le sable humide sous ses pieds.

— Je ne voulais pas venir au départ. Rencontrer tes amis, tous ces gens, m'angoissait, mais je n'ai pas pu résister à l'envie de te voir, et entrer dans ton monde. C'était plus fort que moi.

Elle tendit la main vers moi, m'invitant à la rejoindre dans l'eau. Sans aucune hésitation, j'ôtais mes chaussures et mes chaussettes, et prit sa main dans la mienne. Comme je m'y attendais, elle était glacée mais me procura une chaleur incandescente dans tout le corps, et je savourais le contact de sa peau contre la mienne.

L'assaut des vagues m'encercla et frappa mes jambes avec une telle force que j'en tremblais, mais Naïa resserra sa prise sur ma main, et je me rapprochai davantage de la lumière.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant