Chapitre 17

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Je me figeai net dans mon élan, en proie en un sentiment d'effroi en apercevant la sœur de Naïa. Elle était simplement vêtue d'une longue robe blanche humide qui lui collait à la peau en épousant ses formes parfaites, transparente avec l'humidité de la mer qui laissait peu de place à l'imagination. Elle était aussi belle que ses sœurs, mais ce ne fut pas le même regard pétillant et chaleureux de Naïa qui l'accompagnait. Elle me lançait un regard noir, son corps entier crispé sous l'effet de la colère qu'elle ressentait, que je devinais sous ses poings tendus et ses muscles crispés. Je détournai les yeux de son corps, embarrassé par la vue qu'elle m'offrait.

Son expression farouche n'avait pas changé depuis la seule et unique fois où je l'avais vue, et je réprimais un frisson. J'allai passer un sale quart d'heure.

Elle arriva enfin à ma hauteur, me dévisagea d'un air de dégoût, ses poings posés sur ses hanches en une attitude de défi.

— Illian.

— Siriane.

Elle me dévisagea de haut en bas, d'un air si venimeux que je fus prêt à détaler comme un lapin. Mais je me retins, et fis de mon mieux pour la regarder en face, en évitant de poser mon regard sur ses courbes.

— Je ne suis pas intervenue jusqu'à maintenant, tant que votre relation ne se limitait qu'au flirt, lâcha t-elle enfin d'un ton acerbe. Je pensais bêtement que ça finirait par lui passer, que ce n'était qu'une passade, et qu'elle finirait par se se lasser de son jouet. Mais je dois me rendre à l'évidence. J'avais tord. Le problème est infiniment plus grave.

J'ouvris la bouche pour tenter de me défendre, mais elle ne m'en laissa pas le temps.

— Naïa a toujours été docile, continua t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Elle n'a jamais rechigné à la tâche qui nous incombe, elle ne s'est jamais rebeller contre notre Mère. Mais depuis qu'elle t'a rencontré, elle ère loin de la maison, refuse de participer à nos missions, tout en osant nous faire des reproches. Elle nous met en danger, tout ça à cause de toi ! Tu mériterais que je t'empoigne par les cheveux pour t'emmener au fond des eaux où notre Mère se fera un plaisir de s'occuper de ton cas !

Haletante après sa tirade, elle reprit son souffle, rouge de colère. Je réprimai un soupir de soulagement à ses paroles. Peut être Naïa n'avait-elle pas participé au meurtre d'Andrew et Glenn après tout. Mais à combien d'autres avait-elle participé encore ?

Je profitai de ce moment de répit pour répondre.

— Comment oses-tu venir chez moi pour me menacer après tout ce que vous avez fait ? Grognai-je, les dents serrées, en proie à une colère noire. Vos missions hein ? Ne me fais pas rire, tu veux sans doute parler des humains que vous massacrez gratuitement ! J'espère que tu as apprécié le goût de ma chair, la prochaine essaie de ne pas te louper.

La bouche de Siriane s'étira en sourire carnassier. Mon accusation hasardeuse avait fait mouche.

— Naïa m'en a empêché juste à temps, dommage pour moi. Depuis ce jour, ma relation avec elle en a été fortement affectée. J'essaie encore de comprendre son geste, mais plus je te regarde, moins je comprends ses choix, ajouta t-elle avec une moue de dégoût.

— Peut-être a t-elle compris que vous étiez juste des monstres assoiffés de sang.

Avant que je ne comprenne ce qui m'arrivait, un cri perçant et inhumain sortit de sa gorge et elle fonça sur moi. Elle était si rapide que je n'eus pas le temps de battre des paupières, et je me retrouvais plaqué dans le sable avec un bruit sourd, sa main sur ma gorge. Je frémis de peur. Ses yeux étaient devenus aussi noirs qu'un puits sans fond, allumé d'une lueur bestiale. Je tentai de me dégager en toussant et en m'ébrouant sous son corps, mais sa force surhumaine me maintint au sol.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant