Chapitre 6 (partie 1)

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Elle était aussi irrésistiblement belle que Naïa, ses longs cheveux noirs lui arrivant aux épaules, encadrait un visage parfait aux traits de poupée, avec les mêmes yeux verts brillants tels des émeraudes. Pourtant, je ne décelai aucune sympathie ni de chaleur dans son regard qui me toisait d'un air venimeux. La sensation de malaise s'intensifia.

— Que veux-tu ? Cracha t-elle d'un ton agressif.

Pas très sympa comme façon d'accueillir ses voisins.

— Je veux parler à Naïa.

— Elle n'est pas là, répondit-elle d'une voix grave si sexy. Mais je peux prendre un message.

— C'est assez urgent, tentai-je maladroitement.

Malgré sa beauté dévastatrice, cette femme me glaçait le sang. Il émanait d'elle une puissance et une autorité telle, que j'avais bien du mal à défier. Curieusement, j'étais autant attiré par elle que dégoûté. Son aura et son parfum d'eucalyptus m'enveloppait doucement, m'attirant dans un piège, et me brouillant les pensées.

Une autre silhouette apparut dans l'embrasure de la porte, l'autre sœur de Naïa je supposai. Elle était diamétralement opposée à sa sœur. Tout aussi belle que ses sœurs, elle faisait une tête de moins que la femme glaciale qui me faisait face, elle avait des cheveux blonds qui s'étirait en cascade jusqu'à sa taille, légèrement bouclé. Ses yeux étaient identiques, mais brillaient d'une lueur espiègle et chaleureux qui me fit me détendre instantanément. Son sourire, bordés de dents aussi blanches que le carrelage de ma salle de bain immaculée, était à tomber par terre. Elle était tout simplement magnifique.

— Laisse le Siriane, tu le met mal à l'aise.

Sa voix était fluette, et basse contrairement à sa sœur. Elle la repoussa d'un coup de coude, lui jetant un regard en coin, et me tendit sa main. Je la saisis. Elle était étrangement glaciale, mais pourtant une bouffée de chaleur submergea mon corps.

— Moi, c'est Théa. Entre, Naïa est là.

Malgré ma réticence, son sourire chaleureux me détendit, et je rentrais dans la maison.

Contrairement à ma dernière visite , les lieux avaient été aménagé. La couche de poussière avait disparu, ainsi que les vieux draps sales au dessus des meubles, qui avait été lustré et brillaient sous la lumière des bougies. Des fleurs étaient disposés un peu partout, rendant l'ambiance plus agréable que la dernière fois. Tout était vieillot, comme une carte postale des années cinquante. L'odeur de propre et des fleurs surpassait celle, puissante de la mer. On avait beaucoup moins l'impression que la baraque allait s'écrouler d'un moment à l'autre, malgré le grincement du bois.

Théa sautilla joyeusement et m'indiqua le canapé où je m'enfonçais confortablement.

— Je suis contente de te voir Illian, susurra t-elle de sa petite voix fluette, personne n'ose jamais monter jusqu'ici, du coup on a rarement de la visite. Une tasse de thé ?

Je hochai la tête en guise de réponse, et d'un bond, elle disparut dans la cuisine en faisant tournoyer sa jupe à volant. Siriane, qui n'avait pas décroché un mot, se tenait debout dans un coin de la pièce, silencieuse et droite comme un piquet, me dévisageant du regard. Je détournais les yeux, mal à l'aise d'être ainsi observé.

Heureusement, après ce qui me parut être une éternité, Théa revint avec un plateau, sur lequel trônait fièrement quatre tasses en porcelaine et une théière en argent.

— Naïa est là ? Demandai-je d'une petite voix.

Bon sang, jamais je n'avais été comme ça avec les femmes. De nature sociable, je n'ai eu aucun problème avec les gens en particulier avec les femmes. Je n'étais pas timide, je n'avais pas de soucis pour les aborder, discuter avec elles et même à les charmer. Mais ces femmes là étaient différentes. Comme si elles défiaient tout mon être, et me réduisait à l'état de petit pois. Elles étaient certaines magnifiques, mais tellement impressionnantes de par leur charme magnétique. Personne ne m'avait jamais fait cet effet, c'était nouveau pour moi, et ça me perturbait.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant