Chapitre 26 ( partie 2)

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Son visage se fendit d'un sourire triste et désolé.

— Elle ne me l'a jamais confirmé. Pour elle et aux yeux de la loi, Noah est et restera le fils de mon frère. Mais il l'est sans aucun doute.

Je me levai brusquement, réveillant Alexa qui sursauta, les yeux hagards et vitreux. Je me mis à faire les cents pas dans le couloir devenu soudain bien trop étroit pour retenir ma colère.

— Je n'arrive pas à y croire ... Comment pourrais-je annoncer une telle chose à Noah ? A supposer bien sûr qu'il s'en sorte ....

— Tu n'est pas obligé de lui dire, répondit Aymeric avec une pointe d'amertume dans la voix. J'ai vécu toute ma vie dans l'ombre de mon frère, je peux très bien recommencer.

— Mais Noah ...

— Noah n'a qu'un seul père, déclara mon oncle d'une voix forte. Je ne te dis pas tout cela pour que tu chamboules tout autour de toi, mais pour que tu comprennes ! Certaines vérités n'ont pas besoin d'être révélées si c'est pour qu'elles fassent souffrir. Mieux vaut le mensonge pour préserver ceux que l'on aime, tu devrais le savoir.

Il me jeta un coup d'œil accusateur, par dessous ses sourcils arqués. Je ne relevai pas et me mordit l'intérieur de la joue pour ne pas répondre. Alexa se redressa, l'air de ne pas comprendre et cligna des paupières.

— Que se passe t-il ? Il est arrivé quelque chose à Noah ? Croassa t-elle d'une voix pâteuse, soudain inquiète.

Je ravalai ma colère et tentai de répondre d'une voix calme pour ne pas l'affoler.

— Noah n'est pas encore sorti de la salle d'opération. Tu peux aller vérifier si tout va bien du côté de ma grand-mère ? Je dois régler quelques détails avec mon oncle.

Le regard d'Alexa passa d'Aymeric à moi d'un air soucieux. Puis elle soupira et disparut dans le couloir, nous laissant seuls.

— Tu veux continuer notre discussion comme l'adulte que tu es censé être ou continuer à te comporter comme un gamin ?

Je poussai un grognement mécontent.

— Comment veux tu que j'oublie un tel détail ?

Aymeric passa la main dans ses cheveux d'un air épuisé.

— Ça ne te concerne pas Illian. C'est à moi et moi seul de décider si je dois en parler à Noah. Pour l'instant ce n'est pas le bon moment. Je préfère le préserver, pour son bien.

Après un instant d'hésitation, je hochai la tête. Il avait raison, le moment était mal choisi pour lui révéler ses véritables origines. Il devait utiliser toute son énergie pour se battre et guérir. Mais ce n'était pas fini, je n'avais pas l'intention de lâcher le morceau. Même si la vérité pouvait être douloureuse, certaines devaient être révélée.

— Très bien, soupirai-je en m'adossant au mur face à lui. Je ne dirai rien pour le moment, mais tu n'est pas tiré d'affaire pour autant.

Son visage se fendit d'un sourire.

— Je sais. Tu peut être très têtu Illian, comme ta mère.

— Je n'ai pas besoin que tu déclare à nouveau ton amour pour ma mère, répliquai-je d'une voix cinglante. Viens en aux faits et termine ton histoire.

Il rit doucement et continua d'une voix calme.

— Ton père se doutait de quelque chose, mais il n'a rien dit ou contesté. Il a continué comme de rien n'était, à me laisser vivre sous son toit, à travailler pour lui. Par culpabilité ou je ne sais quoi. On en a jamais parlé. Un événement tragique nous a rapidement distrait de cette malheureuse situation. Tu est tombé malade Illian. Très malade.

Le secret de NaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant