Chapitre 26 POV Remus

703 64 29
                                    




22 juillet 1977

Sans qu'il est besoin de parler, je sens que Sirius est soulagé d'avoir quitté Bordeaux.

Il parait toujours si sûr de lui et insouciant. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état de détresse, si vulnérable que pour une fois c'était à moi de le protéger.

Assis à mes côtés, il déchiffre la carte de mieux en mieux.

L'Académie Beauxbâtons, tout comme Poudlard est soumise à plusieurs protections. Elle est incartable et équipée d'un sortilège repousse moldu. Le directeur nous a exceptionnellement révélé la localisation exacte.

Dans la lettre reçue hier de Laurent, un petit mot de Marie attestait de son impatience de nous revoir. Je me demande quelle sera la réaction de Sirius si de nouveau elle flirte un peu.

A mi chemin Sirius prend la place du conducteur. J'observe les runes qui dépassent de sa chemise. Il a négligemment enlevé un bouton pour les laisser apparaitre.

Puis mes yeux se posent sur mon propre bras. Ce petit encrage symbolique fait sur un coup de tête qu'étonnement je ne regrette pas.

De l'extérieur, l'Académie Beauxbâtons n'a rien à voir avec Poudlard.

Alors que nous avons un vieux bâtiment en pierres grises dans la plus pure tradition des châteaux écossais, les français ont littéralement un palais. Les pierres d'un bleu limpide semblent se refléter dans le ciel.

Laurent, Nicolas, Cécile et Marie sont heureux de nous revoir et nous entraine rapidement à la rencontre de leur directeur. Il nous laisse le champ libre dans le château pour 3 jours et nous fait promettre de passer ses amitiés au Professeur Dumbledore.

25 juillet 1977

Les quatre français nous ont fait visiter l'Académie de fond en comble. Des salles de classe aux salles communes des trois maisons en passant par les extérieurs. Tout est si raffiné.

L'école possède des Abraxans, ces chevaux ailés qui font la taille d'un éléphant et ne boivent que du whisky pur feu. Hagrid serait impressionné de voir ça. Leur écurie est immense.

Au centre des magnifiques jardins à la française trône la fontaine de Flamel, nommée ainsi en l'honneur de Nicolas et Pernelle Flamel. Tous deux ont étudiés à Beauxbâtons et grâce à leur invention de la pierre philosophale, ils ont en partie financé la restauration de l'Académie. Marie a insisté pour me montrer personnellement certains lieux.

Sirius a été maussade ces trois derniers jours et je vois bien que l'insistance de Marie en est une des causes. La deuxième étant que ni l'un ni l'autre ne dormons correctement séparément altérant considérablement notre bonne humeur.

Pour la dernière soirée dans les Pyrénées, une petite fête s'improvise. La Bièraubeurre est consommée plus que de raison et c'est agréable de retrouver une ambiance de groupe.

Les discussions s'enflamment, Marie toujours assise au plus près de moi s'extasie sur l'encrage de mon avant bras.

_ Tu dois beaucoup les aimer pour vouloir les garder à vie sur ta peau, s'étonne Cécile.

_ Ils sont ma famille. Ces quatre là ont fait des choses pour moi que je n'aurais jamais pu imaginer. De véritables preuves d'amour.

Je croise le regard de Sirius qui sourit et m'adresse un clin d'oeil.

_ Quand on vous voit tous les deux c'est sûr, atteste Nicolas. Vous vous comportez comme un vieux couple, on a l'impression que vous avez toujours vécu ensemble.

_ C'est un peu le cas, répond Sirius. En six ans, nous avons pris nos habitudes.

Je hoche la tête pour confirmer ses dires.

_ C'est mignon, ajoute Marie. Mais pas sûre que vos petites amies apprécieront cette proximité.

_ Je ne crois pas que quelqu'un qui soit contre ça puisse être ajouté à ce groupe. Pour ma part, le choix serait rapidement fait, réplique sèchement Sirius avant de se lever. J'ai beaucoup trop bu et si je veux être en état pour reprendre la route, je dois aller me coucher. Bonne nuit à tous, on se voit demain avant notre départ.

Il s'enfuit littéralement et je ne tarde pas à m'excuser auprès de nos hôtes pour le rejoindre.

Dans le dortoir qui nous a été attribué, il se débarrasse rageusement de son T-shirt.

Je pose la main sur son épaule.

_ ça va Pads?

Il se retourne et passe nerveusement ses doigts dans ses cheveux.

_ Ouais! Désolé. Je sais que tu l'aimes bien et j'ai fait des efforts mais ... c'est une pétasse.

_ C'est pas vrai.

Il soupire.

_ Non, t'as raison c'est pas vrai. C'est juste que vraiment, elle m'insupporte. Je...

J'ai bien vu l'hostilité réciproque depuis le premier jour sans toutefois la comprendre.

_ J'ai l'impression qu'elle pourrait prendre ma place, finit il par murmurer.

_ Tu as trop bu Sirius. Si tu étais cohérent tu saurais qu'absolument personne n'est en capacité de prendre ta place.

Ses yeux brillent et avant d'avoir pu ajouter quoi que ce soit, il pose ses lèvres sur les miennes. Quelques secondes seulement avant de s'éloigner d'un air terrifié.

_ Désolé, excuse moi... J'ai vraiment trop bu... je voulais pas...

J'aurai voulu lui répondre, le rassurer. "Ce n'est pas grave Padfoot" ou "T'inquiètes Sirius, qu'est ce qu'un petit baiser entre potes!" mais absolument aucun son n'a pu sortir de ma bouche alors il s'est tourné et couché précipitamment.

Comme un robot, je me suis allongé à mon tour sans trouver le sommeil.

A quel point l'ai je blessé à flirter avec Marie? Pourquoi cette soudaine désinhibition?

Et surtout pourquoi ça me perturbe autant?

En vérité, Sirius embrasse chastement James à peu près à chaque fois qu'il est éméché sans que cela crée le moindre malaise. Pourtant avec moi, il était clairement gêné.

Une nouvelle fois, je ne peux rivaliser face à sa relation avec James.

Summer 1977Où les histoires vivent. Découvrez maintenant