Chapitre 13 POV Sirius

727 70 3
                                    

Assis hors de la tente pour fumer une cigarette, je tourne la tête quand Remus s'installe à côté de moi.

_ Tu sais que ça pourrait te tuer? me reproche t'il.    

Je souffle la fumée en haussant les épaules.  

_ ça ou autre chose... quelle importance?

Il désapprouve évidemment. Je change rapidement de sujet.    

_ On ira se baigner demain? Enfin si ces foutus cailloux me laissent atteindre la mer.

Il baisse la tête, soudain gêné sans que je ne comprenne ce qui le tracasse.

_ Sirius... Tu as déjà vu à quoi je ressemble torse nu... Mes cicatrices sont vraiment... Non, tout le monde me regardera mais tu iras toi! Les cabots aiment l'eau non?    

Sa dernière phrase a été dite de façon à être provocatrice mais je ne relève pas. Après des années à le soigner chaque mois et des semaines à l'observer plus que de raison, je connais chacune de ses cicatrices. J'y accorde tellement peu d'importance que j'oublie toujours à quel point  l'image qu'il a de lui même est désastreuse.  

Il y a longtemps qu'il me fait assez confiance pour me partager ses doutes et son mal être quand égoïstement, je ne me confie qu'à James en affichant aux autres un aplomb à toute épreuve.

_ Et si tu n'étais pas seul face aux regards? Tu en ferais abstraction? 

Il hausse un sourcil d'un air interrogateur. Je soupire et enlève mon T-shirt lui dévoilant mon dos strié de blessures un peu différentes des siennes. Je ne veux pas voir sa réaction. Quelques secondes passent en silence avant que je ne sente ses doigts effleurer ma peau. Je ferme les yeux quand les frissons s'y déposent en suivant son parcours.  

Soudain je sens ses bras m'enserrer et son torse se coller à mon dos, tandis que son menton se pose sur mon épaule. Je n'ose pas bouger par peur de gâcher ce moment. Il tourne le visage pour me chuchoter quelques mots à l'oreille.

_ Merci de te sentir assez en sécurité avec moi pour partager ça.

Son souffle chaud dans ma nuque s'éloigne déjà alors c'est presque à regret je me rhabille.

_ Ta mère? demande t'il.  

Je secoue la tête dans un rire nerveux. 

_  Walburga n'est plus ma mère. Ce titre revient à celle qui a atténué ces cicatrices et séché les larmes. Euphémia est une mère.

_ Et tu es son fils. Sans aucun doute, si je ne connaissais pas ton histoire, je jurerais que James et toi êtes frères. Pour être honnête, je suis même étonné qu'il ne se soit pas encore manifesté pour savoir si tu vas bien. 

Je baisse la tête en tentant vainement de dissimuler mon sourire. Remus prend un air résigné. 

_ Evidemment qu'il l'a fait, se moque t'il. J'aurais dû me douter que la montagne de recommandations qu'il m'a faite ne suffirait pas à calmer ses inquiétudes. Il est bien pire qu'Euphémia qui m'a accordé toute sa confiance, elle! 

Alors comme ça James lui a parlé de moi avant le départ. Je ne peux pas dire que ça m'étonne, il a toujours été une mère poule pour les Maraudeurs et c'est devenu bien pire avec moi depuis la nuit où je me suis enfui du manoir. Machinalement je rallume une cigarette.

_ Il est tard Pads, dit il. Viens te coucher. 

_ Ouais dans une minute.  

Il pénètre sous la tente pendant que je laisse mes pensées vagabonder. C'est la fraicheur qui m'a ramené sur Terre et quand à mon tour, j'ai rejoins mon lit, Remus dormait paisiblement.

08 juillet 1977

Une douce lueur baigne l'intérieur de la tente, c'est donc qu'il fait jour. Je ne peux pas croire que j'ai dormi toute la nuit sans réveil inopiné. Je n'ai aucune envie d'ouvrir les yeux pour sortir de ce précieux cocon. Un bruissement attise ma curiosité.

Sur son lit, Moony est en pleine lecture. Il tourne délicatement les pages évitant de faire du bruit mais doit se sentir observé puisqu'il tourne la tête vers moi en souriant. 

_ Bonjour marmotte! 

Je grogne en m'étirant, mon odorat repère tout de suite une fragrance familière. 

_ Le café est prêt! précise t'il. 

_ Tu aurais dû me réveiller.

Au fond de moi, je suis content qu'il ne l'ait pas fait.

A Poudlard, il n'est pas question de grasse matinée. En semaine, c'est généralement Peter qui me réveille et veille à ce que je me lève pour ne pas arriver en retard en cours quant aux Week-ends, James est un lève tôt.  Il file très souvent au terrain de Quidditch et aime avoir de la compagnie, la mienne de préférence.   

_ Nous sommes en vacances, c'est le moment d'en profiter et puis, je sais que tu aimes te coucher tard mais que tu n'es pas du matin. Nous avons tout notre temps, rien ne presse.          

Je me lève pour prendre une tasse, lui en prépare une de thé en même temps et retourne m'asseoir sur son lit.       

_ Tu as emmené tes livres en vacances?  

_ Evidemment! Je ne vais nulle part sans. Même si je sais qu'avec toi dans les parages, je ne leur accorderai pas beaucoup de temps.      

Il a dit ça en souriant, sans aucune trace de reproche. Je ne peux pas le contredire. J'hésite un peu puis finis par lui demander. 

_ Alors est ce que tu viens te baigner avec moi ou est ce que tu vas faire ton loup mouillé?

Il lève les yeux au ciel lorsque j'éclate de rire.

_ Oh Moony elle était drôle celle là. Ton loup mouillé! Comme l'expression... parce que dans  tous les cas tu seras un loup mouillé...   

Remus excédé me balance son oreiller en pleine tête. 

_ J'avais compris sale cabot! 

_ Râleur! Je suis sûr que James et Peter l'aurait adoré. Il faut vraiment que je trouve un moyen de la ressortir plus tard. 

_ Tais toi Black! Prépare toi, je vais te montrer que les loups sont supérieurs aux chiens.

Summer 1977Où les histoires vivent. Découvrez maintenant