Chapitre 21 POV Sirius

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15 juillet 1977

Je suis réveillé depuis des heures, bien trop excité pour me replonger dans le sommeil mais ne pouvant me résoudre à réveiller Remus si tôt.

Ce matin nous quittons Paris, ce qui implique sa promesse de m'apprendre à conduire le van malgré ses appréhensions.

Je suis déjà à ma troisième tasse de café et Remus dort encore profondément. Je n'y tiens plus et m'approche du lit, une tasse de thé fumante à la main. J'effleure son épaule du bout des doigts. Il ouvre un oeil et attrape mon poignet pour regarder l'heure.

_ Tu es tombé du lit?

Il s'assoit et prend la tasse que je lui tend en m'observant attentivement.

_ Mais... tu es déjà prêt et... t'as fais les valises?

Il pose sa main sur mon front.

_ Je vais aller chercher un médicomage d'urgence!

_ Vraiment très drôle! En attendant dépêche toi de sortir de là. Ton pilote est prêt.

Il blêmit ayant visiblement oublié le serment fait il y a quelques jours. L'air résigné, il se lève et se prépare comme un animal que l'on conduit à l'abattoir. Je le met en garde.

_ Ne crois pas me faire pitié Remus! Allez dépêche toi!

Remus m'a convaincu de sortir lui même le van de la capitale afin de me laisser commencer sur des routes moins fréquentées. La mort dans l'âme, il s'arrête et me laisse la place de conducteur. Il retire un élastique de son poignet et me le tend.

_ Attache tes cheveux, je ne veux aucune distraction. Bien alors, la pédale de gauche pour passer les vitesses, toujours avec ton pied gauche. Et avec ton pied droit tu alternes la pédale du milieu pour le frein et la dernière pour l'accélérateur.

Cela me parait tout à fait simple.

_ J'ai compris.

J'appuie sur l'accélérateur et le van fait un bond en avant. Dans la panique, je lâche tout et le moteur cale brusquement. Remus a les deux mains accrochées à son siège et respire profondément.

_ Dans l'idée c'est ça mais je t'en prie Pads, un peu de douceur si tu ne veux pas que mon coeur lâche.

J'essaie de m'appliquer, bien décidé à lui prouver que j'en suis capable.

Finalement quelques minutes passent et Remus semble se détendre. J'évite de regarder dans sa direction, facilement déconcentré par son doigt caressant machinalement ses lèvres lorsqu'il est penché sur la carte.

Au fil des kilomètres, je prend plus d'assurance. Et si je suis forcé d'avouer que Remus est bien plus doué que moi pour lire la carte routière, il doit également admettre que partager la conduite est nettement moins fatiguant.

**********************

Dans l'après midi, nous arrivons à notre troisième étape, La Baule en Loire Atlantique. Une plage qui s'étend à perte de vue et surtout du sable!

Je supplie Remus d'installer la tente ici même, la côte est immense et je suis certain que nous n'attirerons pas l'attention. Il finit par céder mais exige une certaine distance de la population locale et des touristes.

Il monte la tente et finalement, je suis plus heureux que je ne le pensais de retourner à ce mode de vie. Je constate rapidement que les deux lits simples ont laissé leur place à un grand lit double. Et alors que je l'observe en levant un sourcil, il hausse négligemment les épaules.

_ De toute façon, ça finit toujours comme ça non?

Je n'ai pas oublié le report de gage de Moony, c'est donc lui qui se colle à la cuisine ce soir. J'avoue que regarder le soleil se coucher dans l'océan atlantique en compagnie de Remus est un spectacle stupéfiant.

_ Des exigences pour demain Monsieur Black? interroge Remus.

D'un geste rapide, il retire la cigarette coincée entre mes lèvres que je m'apprêtais à allumer.

_ ça suffit pour aujourd'hui, ajoute t'il. C'est à cause de ça que Padfoot n'arrive plus à suivre la cadence imposée par le loup.

Je lui tire la langue. Padfoot n'a absolument aucun problème d'endurance.

_ Demain je dirai plage et... plage. James sera vert de jalousie lorsque je reviendrais la peau halée par le soleil.

Remus sourit.

_ Le programme me va! Je ne dirai pas non à un peu de bronzage également.

Je regarde aux alentours, la plage est déserte à cette heure.

Je lance un léger clin d'oeil à Remus avant de me changer en Padfoot. J'en meurs d'envie depuis notre arrivée, courir à perdre haleine sur le sable et dans l'écume des vagues.

16 juillet 1977

Je crois que je préfère ces réveils dans la tente à ceux de l'hôtel même si leurs petits déjeuners me manquent un peu.

Une certaine routine s'installe. Le premier levé s'occupe d'apporter à l'autre thé ou café et nous pouvons discuter des heures sans que cela ne nous paraissent long.

Après une matinée peu productive, exclusivement destinée à parfaire notre bronzage de rêve, Remus propose d'explorer un peu la ville... à vélo. Ce voyage me destine à essayer tous les moyens de transport moldu, bien qu'avec James nous l'avons expérimenté quelques fois aux abords du Manoir Potter.

C'est tout à fait épuisé que nous avons regagné notre tente. Moony est beaucoup plus sportif qu'il n'y parait. Je n'y avais jamais fait attention précédemment et pourtant son corps est presque aussi musclé que le mien. Comment fait il alors que je passe des heures à voler avec James et qu'il reste plongé dans ses livres?

Lors de la traditionnelle discussion à la belle étoile, le miroir a double sens s'allume. Les visages souriants de Lily et James apparaissent.

_ Je te revaudrai ça Pads! Maman a frôler l'arrêt cardiaque en entendant la Beuglante, je pense que tu en entendras parler d'ailleurs mais merci, je t'aime aussi.

J'éclate de rire au moment où Remus demande à Lily si tout va bien.

_ Je vais bien mais tu me manques. James m'a prévenu de la grande fête de fin de vacances, je suis impatiente d'y être.

Je prend une expression offensée.

_ Alors Moony te manque et pas moi? Je vois... ne compte plus sur moi pour tresser tes cheveux et te faire les ongles Evans!

_ J'apprendrai à Potter! Et j'imagine que Remus saura se débrouiller avec ta tignasse, de toute façon personne d'autre n'a le droit d'y toucher.

Je ne l'avouerais pas à Moony mais James me manque. Leur présence n'est pas comparable.

Summer 1977Où les histoires vivent. Découvrez maintenant