Summer 1977

Chapitre 10 POV Remus

06 juillet 1977

L'heure du départ a sonné. J'avais imaginé que James serait un peu jaloux de laisser partir son frère mais il semble ravi. Le fait qu'il soit censé rejoindre Lily dans quelques jours participe grandement à sa bonne humeur. 

Fleamont charge les bagages dans le van en me rappelant de surveiller Sirius, de l'empêcher de faire n'importe quoi et de ne surtout pas le perdre. Pas de doute il connait bien son fils.

A mon tour, je fais mes recommandations à James.         

_ Sois toi même mais pas trop, intéresse toi à elle et pour l'amour de Merlin, cette fois je t'en supplie, trouve le moyen de ne pas tout gâcher. C'est ta dernière chance qu'elle te tombe dans les bras mec!    

_ Tu vas assurer Prongs, le rassure Sirius en lui entourant l'épaule. Ecoutez moi bien, Euphémia m'a donné son accord pour l'organisation d'une fête de dingue juste avant la rentrée, lorsque nous serons tous revenus de nos différents projets. Fleamont n'est pas encore au courant mais je ne doute pas qu'elle réussira à le convaincre pendant notre absence. ça va être la folie les gars!

Après une dernière étreinte je me dirige vers le van. J'entend James demander.  

_ Tu as pris ton miroir hein?  

_  Oui Papa James! Mais ce n'est pas pour ça qu'on doit y être collé! Moony est ma priorité et souviens toi que Lily est censée être la tienne.

Mon sourire se fait plus grand en m'installant au volant. Il vient s'assoir à mes côtés.  

_ C'est parti? demande t'il.   

_ C'est parti!

Nous n'avons pas fait 10 mètres que Sirius se tourne vers moi.

_ Pourquoi est ce que c'est toi qui conduit? 

_ Parce que tu ne sais pas le faire! 

_ Tu n'en sais rien! Peut être que si!

J'essaie difficilement de me concentrer sur la route. 

_ Je suis pratiquement certain qu'au chapitre sur les moyens de déplacements des moldus, il n'y a jamais eu de travaux pratiques. J'ai laissé une caution Pads alors hors de question que tu t'approches de ce volant.     

Il se renfrogne légèrement dans le fond de son siège.

_ Quelle est la première étape? me demande t'il.

_ Rallier Londres à Douvres pour prendre le ferry. Il y a environ 2h30 de route. 

_ Mais tu sais que nous aurions pu transplaner et y être en quelques minutes?

Je suis perplexe. Je n'arrive pas à savoir s'il est déçu ou simplement surpris. Il lève un sourcil en souriant et ajoute. 

_ Je comprend pourquoi les moldus sont si lents! Allons y pour 2h30, heureusement que tu es en si charmante compagnie.

_ Tu es toujours si sûr de toi Pads. Mais au fait, j'ai oublié de te dire d'enlever cette baguette de tes cheveux!  

_ Décide toi Moony! Je croyais que tu me trouvais magnifique comme ça? s'indigne t'il.

Je pouffe de rire.

_ Calme toi Narcisse, je n'ai jamais dit ça! Tu te souviens quand tu m'as dit que tu me suivrais les yeux fermés?    

_ Hum.. Oui, répond il soudainement angoissé.  

_ Et bien ce sera presque ça. Range ta baguette dans la boite à gants... Le petit tiroir là, juste devant toi! 

Une expression perplexe marquée sur le visage, il écarquille les yeux pensant visiblement que je blague. Je reprend.  

_ Tu ne peux pas te promener en monde moldu avec une baguette sur la tête. Pas de démonstration magique! Et comme je sais que tu ne pourras pas t'en empêcher, pas de baguette à portée de main!     

_ Tu ne peux pas me demander ça! Elle ne me quitte jamais. Moony, je ne sais rien faire sans magie, je ne peux pas me défendre sans elle.

Je pose une main sur son genou. 

_ Alors à mon tour de t'apprendre des choses, tu as de la chance je suis génial pour tout ce qui touche au monde moldu. Et pour ce qui est de te défendre, s'il le fallait vraiment tu serais étonné de ce dont je suis capable. Je te promet qu'absolument rien ne peux t'arriver avec moi. Tu es parfaitement en sécurité.     

En douceur il pose sa main par dessus la mienne.

_ Je n'ai jamais imaginé le contraire.

Il a tout de même essayé de négocier pendant ce qui m'a paru être une éternité et a fini, résigné et râleur, par placer sa baguette près de la mienne peu de temps avant d'arriver aux abords de Douvres où l'immense ferry est prêt pour l'embarquement. 

Conduire est une activité dont je ne suis pas familier et avoir un moulin à paroles tel que Sirius à mes côtés ne facilite pas vraiment la concentration.    

Le van monte sur le bateau. En six années, la seule fois où j'ai vu Sirius si silencieux qu'en ce moment, est lorsqu'il a passé un mois avec sa feuille de mandragore dans la bouche dans son processus d'apprentissage pour devenir Animagus.   

Le torse droit et le regard dans le vague, il semble lutter contre ses émotions. Il est si difficile à décrypter, son éducation de bon petit sorcier de Sang-Pur lui a appris à ne jamais rien laisser transparaitre, que ce soit positif ou négatif. 

_ ça va Pads? 

_ Oui! Oui bien sûr... Dis, tu n'as aucun doute sur cet espèce de bateau? Il est vraiment énorme et sûrement très lourd.       

Nom d'un hippogriffe, que cet air embarrassé le rend vulnérable et ... mignon?

_ Tu n'es jamais monté sur un bateau?

Peut être que je le connais mieux que je ne le pensais. Il lève les yeux au ciel.

_ Et pourquoi est ce que je l'aurais fait? Tu crois que Walburga est du genre à faire des promenades de ce genre? Aucune chance que cette invention de moldu l'intéresse. 

_ Il n'y a aucun risque, tu sais il y a une cinquantaine de traversée par jour. La voie maritime est l'un des moyens de transport les plus sécuritaires chez les moldus. Bien moins dangereux d'ailleurs que le transplanage dans lequel le risque de se désartibuler est vraiment important si on manque de concentration. 

Je me tais alors que je croise son petit sourire narquois. Chassez le naturel, il revient au galop. James me reproche toujours de me laisser entrainer dans mes explications.  

J'ai tout étudié pour que ce voyage soit parfait aux yeux de Sirius mais je me suis promis de ne pas l'abreuver de toute cette science inutile qui pourrait me faire passer pour présomptueux ou arrogant. Néanmoins il n'y a aucune trace de moqueries dans ses yeux, bien que je sois incapable d'identifier son ressenti. Il soupire doucement sans se départir de son sourire lumineux. 

_ A croire que ce séjour m'offrira de nombreuses premières fois avec toi Remus.