Summer 1977

Chapitre 6 POV Remus

12 juin 1977

James était d'une pâleur extrême lorsque nous l'avons quitté devant les vestiaires.

L'année dernière, pour sa première saison en tant que capitaine, ils avaient loupé la victoire de peu. Cette année, il a tout mis en oeuvre pour ramener la coupe aux Gryffondor. 

Je ne m'intéresse pas au Quidditch et contrairement à beaucoup de mes camarades, je ne vois aucune raison d'assister aux entrainements dans le froid. Pourtant il était inenvisageable que je sois absent pour le grand match, simplement pour encourager James et ma maison. Nous montons rejoindre Lily tout en haut des gradins.

L'ambiance est vraiment particulière. Les Gryffondor et Serdaigle encouragent bien sûr leurs équipes respectives mais les Poufsouffle ont des difficultés à choisir leur camp. Quant aux Serpentard, ils tueraient plutôt que d'être du côté de leurs éternels ennemis.

J'ai toujours un peu de difficulté à suivre les actions, heureusement que Peter me fait les commentaires au moment propice. Au bout d'une trentaine de minutes, l'attrapeur de Gryffondor s'empare du vif d'or mettant fin au match et livrant la victoire. Toute la maison Gryffondor se rue sur la pelouse pour acclamer les joueurs. Sirius s'élance dans les bras de son meilleur ami en criant "Bien joué James!"  

L'arrivée du professeur McGonagall n'a pas suffit à dissiper l'euphorie présente sur le terrain. Sirius s'approche d'elle tout sourire.

_ Mais voici notre professeur préférée, la Coupe vous revient de droit Minerva! En échange, nous avons bien mérité une petite fête non?  

Je déteste cette habitude que James et lui ont pris d'être si familier avec elle, ce qui ne l'empêche pas de retenir un sourire.   

_ La flatterie ne vous mènera à rien Monsieur Black. Etant donné que l'année touche à sa fin, il me semble qu'un peu de frivolité pourrait être acceptée. Cependant, je ne tolèrerais aucun débordements, j'espère que c'est clair?     

Elle pose une main douce sur l'épaule de James avant de tourner les talons.

_ Je suis fière de vous Potter!

_ Bien! déclare Peter. C'est parti, rendez vous dans la salle commune d'ici une heure.

Il se dirige en courant vers le château. Peter est un incroyable organisateur de fêtes, il gère toutes celles des Gryffondor mais aussi des Poufsouffle régulièrement.

La salle commune rouge et or est métamorphosée, Peter s'est surpassé. Une grande piste de danse a été aménagée et il a demandé aux elfes travaillant en cuisine un festin digne de nos vainqueurs. Il a également dû rendre une petite visite à Rosmerta, la tenancière de l'auberge des Trois Balais à Pré-Au-Lard, la Bièraubeurre coule à flots.    

Aux alentours de 23h, Peter a dégainé le Whisky Pur Feu au grand désespoir de Lily.

_ Fais quelque chose, me dit elle sur un ton de reproche. Tu es préfet!  

_ Ils sont hors de mon contrôle! 

_ Débrouillez vous au moins pour que ceux qui sont mineurs n'y aient pas accès. 

Avec autorité, elle intime aux 1ères et 2èmes années d'aller se coucher en grognant qu'elle n'est pas baby-sitter. Je garde un oeil sur mes 3 camarades qui semblent avoir la main légère. James relâche la pression mais ne tient pas très bien l'alcool. Il le regrettera amèrement demain matin. 

Un slow débute, il se dirige vers Lily en l'invitant à danser mais visiblement éméché, il trébuche et renverse le contenu de son verre sur la jeune fille. 

_ Je préfèrerais encore danser avec le calmar géant espèce d'idiot!  

Oh Prongs, pourquoi est ce que tu gâches toujours toutes tes chances avec elle?

Du regard je cherche Sirius, il n'y a que lui qui peut convaincre James de se calmer. Je le repère enfin au milieu de la piste dans un slow langoureux avec Marlène. Il lui murmure quelque chose à l'oreille et elle éclate de rire. Je détourne le regard, gêné. 

Ces deux là sont sortis ensemble plusieurs fois, Sirius n'a jamais caché son faible pour la belle blonde en revanche, ils avaient décidé de mettre un terme à leur relation une bonne fois pour toute. Peter s'approche de moi en titubant. Je lui souffle en désignant le couple. 

_ Il est retombé dans les bras de Marlène?

Il les fixe légèrement avant de secouer la tête.

_ ça m'étonnerait. Je crois qu'ils ont tous les deux des vues sur quelqu'un d'autre. 

_ Qui ça?   

Je me sens pathétique. Heureusement que Peter ne se rappellera de rien demain matin. Il se penche vers moi sur le ton de la confidence.   

_ Je crois qu'il t'aime bien. Je crois qu'il t'aime plus que James ou moi.

Je me mord la lèvre presque à sang.

_ Tu as trop forcé sur la Bièraubeurre Pete. Tu devrais aller te coucher.

Il acquiesce. Je l'aide à monter les marches du dortoir et le couche.

Assis sur mon lit, j'hésite à redescendre. Pourquoi est ce qu'il a dit ça? Est ce qu'il a entendu quelque chose ou bien c'est l'alcool qui parle?    

Sirius est beau comme un Dieu, il vient d'une famille richissime et a toutes les filles à ses pieds. Ce serait vraiment ridicule qu'il s'intéresse à quelqu'un comme moi, qui vient d'une famille vivant comme des moldus et qui devient un monstre qui a, par ailleurs, essayé de le tuer plusieurs fois. Et vu sa proximité avec Marlène, il ne fait aucun doute que les grandes blondes ont sa préférence. Je suis un imbécile d'oser imaginer qu'un homme comme Sirius Black puisse un jour s'intéresser à moi. Je n'ai rien à lui offrir.   

La tête basse, je m'apprête à me coucher déprimé quand Sirius et James arrivent en courant, se battant pour la salle de bain à celui qui sera malade avant l'autre. 

Je soupire et les suit. D'une main, je tiens les cheveux de Sirius occupé à vomir ses tripes et de l'autre je passe un linge froid sur le visage de James. Comme je l'ai fait avec Peter, je les couche et les borde avant de me glisser à mon tour au fond de mon lit.

Comme prévu, le réveil fût compliqué et très tardif. Le professeur McGonagall n'a pu retenir une moue désapprobatrice lorsqu'ils sont entrés dans la Grande Salle avec une phénoménale gueule de bois. Aucun ne semble avoir de souvenirs de la veille, tant mieux! Cela évitera les conversations gênantes, je suppose que j'avais également trop bu pour que mes pensées divaguent à ce point.