Chapitre 16 POV Remus

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Après avoir laissé une trace de notre passage, il est temps de rentrer. Non sans avoir distraitement réprimandé Sirius pour avoir emmené quelques galets en souvenir. C'est strictement interdit mais il n'a jamais vraiment fait cas d'aucun règlement.

Je sens le loup se réveiller doucement, non content de débarquer une nuit par mois, il me rend irritable les quelques jours précédents. James dit toujours que c'est mon syndrome prémenstruel et il n'a pas tout à fait tort.

Sirius a décidé de décaler mon gage de préparation de repas après la lune. A force de vivre avec moi, il a appris à interpréter chaque signe de fatigue et d'irritation.

Nous avons décidé de partir pour notre deuxième étape demain matin. Sirius est impatient de découvrir la capitale de la France et puis, à Paris, nous pourrons visiter le Faubourg Mystique équivalent du Chemin de Traverse à Londres.

Après le repas, Sirius fait tourner un disque, me laissant plonger dans un livre. Il n'y a pas grand chose d'autre qui m'apaise. Il vient s'assoir à mes côtés et m'oblige à poser la tête sur ses genoux. L'une de ses mains vient jouer dans mes cheveux tandis que l'autre est négligemment posée sur mon torse.

Quand j'ouvre les yeux il fait nuit et je suis dans mon lit. A mes côtés, Sirius laisse échapper de faibles gémissements visiblement en proie à un nouveau cauchemar.

D'un bond il s'assoit dans son lit, le souffle court et les yeux hagards. D'un geste lent, je soulève la couverture comme j'ai maintes fois vu James le faire pour lui, comme il l'a fait pour moi la nuit dernière. Sans un mot, il essuie discrètement sa joue du revers de la main et vient se coller à moi.

Il a tellement de traumatismes enfouis. Je pose mes lèvres sur son front. Voilà exactement ce que je voulais, pouvoir être présent pour lui de la même manière que James.

10 juillet 1977

Une pression sur mon épaule me sort de ma léthargie.

_ Tu voulais qu'on parte tôt, s'excuse Sirius. Alors même si ça m'embêtait de te réveiller...

Je frotte mes yeux pour en retirer les dernières traces de sommeil.

_ Tu as bien fait!

Il ne cesse de me jeter des coups d'oeils inquiets. Je l'ignore et commence à préparer le van pendant qu'il replie la tente d'un coup de baguette. Je m'assois au volant et sans que je lui demande, il sort la carte routière.

_ Tu as marqué environ 2h30, me rappelle t'il.

Je hoche la tête et sens son regard qui me brûle littéralement.

_ Sirius! Arrête de me regarder comme si j'étais une bombe prête à exploser!

_ Tu sais très bien que ce n'est pas le problème. La pleine lune est dans deux jours, tu devrais commencer à te reposer. Laisse moi le volant! ça ne doit pas être si compliqué.

Je soupire, par Merlin ce qu'il est tenace!

_ Tu ne lâcheras pas n'est ce pas?

_ Aucune chance, répond il en ricanant.

_ D'accord alors écoute, je fais la route jusqu'à Paris. Et lors de la prochaine étape, tu conduiras. Je vais t'apprendre.

Il sourit d'un air satisfait, content d'avoir gagné cette manche. D'un côté, je sais qu'il a raison. Les prochaines fois, il y a aura beaucoup plus de route et c'est vraiment fatiguant. Mais d'un autre côté, je connais Sirius et j'ai vraiment très peur de ne jamais revoir la caution que j'ai laissé pour ce van.

Impossible d'installer une tente dans Paris, c'est donc dans le Faubourg Mystique que nous avons réservé une chambre. Sirius est content de passer quelques jours en monde sorcier.

Un vrai Sang-Pur dans toute sa splendeur. Abandonnant le van, nous nous engouffrons dans le passage reliant le monde moldu à celui des sorciers.

Cette rue est totalement différente du chemin de Traverse. C'est beaucoup plus lumineux et moderne. Rien à voir!

Arrivés devant l'hôtel, le réceptionniste a un bref moment d'hésitation devant les noms figurant sur la réservation. Il se reprend rapidement et incline légèrement la tête pour nous saluer.

_ Monsieur Black, Monsieur Lupin, je vous souhaite la bienvenue en France. Je suis à votre disposition pour rendre votre séjour agréable, n'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Avec empressement, il attrape nos bagages et nous entraine en direction de la chambre. Une chambre avec un lit double, puisque de toute façon, cela finit toujours ainsi.

_ Bonne installation Messieurs. Monsieur Black, toutes mes amitiés à votre charmante mère, souffla t'il en s'inclinant presque devant lui.

A mes côtés, je sens le corps de Sirius se tendre subrepticement une demi seconde. La tête haute et un léger sourire aux lèvres, il réplique en douceur.

_ Je n'y manquerais pas.

Tandis que l'employé s'éloigne, Sirius laisse échapper un soupir de soulagement et s'assoit sur le bout du lit.

_ Apparemment la nouvelle de ma disgrâce en tant qu'héritier Black n'a pas encore traversé la Manche.

Il a l'air contrarié. Je sais qu'il déteste sa mère et que les cicatrices qui ornent son dos y sont pour quelque chose mais il n'a jamais rien dit. Pas à moi.

_ Tu veux en parler?

_ Les Black ont une maison de famille en Gironde. Nous sommes passés quelques fois au Faubourg Mystique, avant mon entrée à Poudlard mais je n'ai jamais eu l'autorisation de me rendre en monde moldu. Père y venait pour affaires et parfois Mère nous emmenait mais ...

_ Nous?

Un éclair de panique traverse ses prunelles grises.

_ Ouais avec mes cousines, tous les héritiers Black.. Tu sais Andy, Narcissa enfin voilà

Il ne dit pas tout mais je reconnais qu'il peut remercier cette éducation de Sang-Pur, il a à peine rougit et s'est repris à une vitesse impressionnante. Hors de question de le brusquer, comme pour tout, je finirais par tout apprendre concernant Sirius Black.

Summer 1977Où les histoires vivent. Découvrez maintenant