C'est quoi cette connerie d'accusation d'agression ? Je n'ai jamais touché Clara.
Je suis les policiers, hors de question qu'ils me mettent les menottes devant toute cette foule. Je bous intérieurement mais je reste impassible pour tous ceux qui m'entourent.
Avant de monter dans la voiture, garée sur le parking de l'hôtel, je vois à nouveau le policier ventripotent qui se tourne vers moi pour me mettre les bracelets. C'était l'accord, donc je présente mes poignets. Olivier tente de protester mais en vain. Ce gros lard se délecte de pouvoir enfin assouvir son petit plaisir. Son petit sourire en coin ne m'indique rien de bon, puis il me fait monter à l'arrière de leur voiture, au centre, Olivier à ma gauche et le plus grand des trois à ma droite. Leur chef prend le volant, et le gros lard la place du passager.
Sur la route, Olivier tente d'ouvrir la discussion mais le chef le coupe en disant que nous parlerons au commissariat. Son ton impose le silence.
Après dix minutes, on se gare dans une petite cour à un croisement de la route principale. Je suis conduit dans le bâtiment, qui, de l'extérieur, ressemble à une maison ordinaire, puis je suis emmené dans le deuxième bureau du couloir. Il y a deux petites tables, avec quelques chaises pour nous asseoir. Les trois policiers passent derrière, le grand maigre à l'ordinateur, le chef et l'autre restent debout, sûrement dans le but de m'intimider.
Olivier demande à me faire enlever les menottes. Gros lard nous regarde avec satisfaction après que son chef vient de nous dire non de la tête.
- Je peux savoir pourquoi je suis là, menotté ? je demande calmement.
Il est impératif que je ne montre aucun signe de mon énervement face à cette situation invraisemblable.
- Nous vous l'avons dit : agression physique avec tentative de viol de Mademoiselle Clara Murier.
Je reste soufflé par cette précision : tentative de viol. Olivier me regarde, interloqué. Je lui réponds immédiatement.
- Je ne l'ai pas touchée et encore moins tenté de la violer. Je ne suis pas ce genre de type. Tu le sais pertinemment, Olivier !
Je le fixe avec intensité pour voir s'il me croit.
- Évidemment, moi, je te connais et je te crois Sam ! m'assure Olivier.
- Donnez-nous votre version de cette agression ! demande le chef en anglais.
- Il n'y a jamais eu d'agression, Monsieur ! Je ne les pas touché. J'insiste sur chaque mot en fixant le chef dans les yeux.
Elle a débarqué au moment des photos officielles. Elle est venue se coller à moi en franchissant la ligne réservée, et impossible de m'en défaire. Une fois les photos prises, je lui ai demandé de venir à l'écart pour discuter de ce qu'elle venait de faire, mais surtout de lui rappeler qu'elle m'avait quitté et que, aujourd'hui, je ne voulais plus jamais avoir affaire à elle. Elle a tenté de me faire revenir sur ma décision. Je lui ai indiqué que j'avais rencontré une femme, qui partage ma vie aujourd'hui, que j'aime et que je n'avais plus aucun sentiment pour elle.- Et ensuite ?
- Ensuite je l'ai laissée et suis retourné à la soirée.
- Mademoiselle Murier assure que vous l'avez emmenée sur la plage, que vous avez voulu l'embrasser, qu'elle vous a repoussé, que vous vous êtes énervé, que vous l'avez giflée violemment, qu'elle est tombée à terre, que vous vous êtes allongé sur elle, que vous l'avez touchée et tenté de la violer.
Je suis sidéré par ce que vient de raconter le chef, et je réalise à quel point je suis dans la merde, car nous étions seuls sur cette plage. C'est ma parole contre la sienne, donc pour eux, je vais forcément avoir tort. Je regarde Olivier, qui lui aussi accuse le coup et doit également prendre la mesure de la gravité de cette histoire.
- Avez-vous des preuves, des marques, de ces dires ? demande Olivier.
- Oui, affirme le chef.
- Lesquelles ? demandons simultanément Olivier et moi.
Le policier, trop ravi de notre réaction, tourne la tête de gauche à droite pour nous signifier que non, il ne dira rien là-dessus.
Le chef commence à me poser toute une série de questions dans le but de me mettre en défaut. Je m'applique à répondre le plus clairement et calmement possible. Cet échange éprouvant dure plus de deux heures, et il est rendu plus difficile encore par le risque que mes mots soient mal compris avec la barrière de la langue. Car nous échangeons en anglais depuis le début ; les inexactitudes de traduction ou compréhension sont possibles.
Durant cette longue discussion, j'ai précisé que je ne savais pas que Clara était présente à Bali. Que la dernière fois que je l'avais vue et que je lui avais parlé, cela remontait à près de dix mois en Thaïlande, au moment où elle a mis fin à notre relation suite à sa trahison.
Je confirme que je lui ai demandé de m'accompagner sur la plage pour avoir une explication loin de la presse.
Je précise le déroulé de notre entretien en informant les agents qu'elle m'a sauté au cou pour m'embrasser, que je l'ai gentiment repoussée en lui indiquant que nous deux, c'etait fini, et que j'avais une nouvelle femme dans ma vie. Que j'avais tourné la page. Que je ne voulais plus la revoir, ni entendre parler d'elle, vu son comportement qui a entraîné la fin de notre histoire, suite au fait qu'elle m'avait trompée. Je confirme qu'elle m'a fait une crise en me suppliant de la reprendre, qu'elle avait fait une erreur, qu'elle était toujours amoureuse de moi et qu'elle voulait encore que l'on se marie comme c'était prévu. J'ai tenté de la calmer dans son délire, de lui faire comprendre qu'il en était absolument hors de question. Elle a continué un moment à me supplier de revenir sur ma position. J'ai dû faire preuve de patience pour lui faire comprendre ma décision et lui demander de ne plus m'approcher, que je ne voulais plus la revoir, définitivement. Une fois qu'elle m'avait semblé calmée et qu'elle m'avait promis de respecter ma demande, j'étais reparti à la soirée en la laissant sur la plage.Je les regarde, pour voir s'il y a une chance pour que ces policiers puissent me croire.
Le chef m'indique qu'il va reconvoquer Clara pour une confrontation, mais qu'en attendant j'allais être placé en détention.
Olivier tente de protester, de demander que je sois libré en attendant cette entretien. Mais sa requête est balayée, sans discussion possible, par le chef.
Avant d'être emmené, je demande à Olivier de rassurer Manon et de tout faire pour me faire sortir au plus vite. Après avoir obtenu son assentiment, je suis donc conduit par Laurel et Hardy dans le fond de leurs locaux, où sont installées deux grandes cellules. D'un côté, trois femmes, en tenue légère et provocante, probablement des prostituées. En face, une plus grande cellule avec septs hommes, des locaux. Rien dans leur façon de me regarder ne me rassure. Il faut dire, je suis en short de bain et tee-shirt. J'ai tout du touriste pigeon prêt à être dépouillé.
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Sam va devoir passer une nuit en cellule. Elle risque d'être longue !!!
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Surf Évasion [ Terminé ]
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