C'est avec soulagement que ces deux hommes me posent devant la réception de l'hôtel.
Après les avoir remerciés, je rentre dans le hall.
Il est presque 21 heures et il y a beaucoup de monde qui circule entre la réception et le bar. Discrètement, je me dirige vers le couloir qui mène à la villa, espérant rejoindre enfin les bras de Sam. Je suis épuisée, percluse de douleur, la lèvre fendue et le bras gauche engourdi par ma blessure.
- Lady Licendre Manon ?
Je me stoppe et me retourne pour voir qui m'appelle. Ce sont deux policiers qui finissent de se diriger vers moi. Confuse, je confirme. Ils m'indiquent que je dois me rendre immédiatement au commissariat de police où je suis attendue. Je n'ai aucune envie de les suivre et, à vrai dire, je n'ai pas forcément confiance, après ce qui s'est passé avec Sam. Mais concrètement, je n'ai pas l'impression d'avoir le choix.
Je leur dis que je voudrais aller prendre des affaires dans ma chambre.
Ils m'assurent que mes amis m'attendent impatiemment dans leur locaux. Dans l'absolu, c'est logique qu'ils soient au commissariat, vu que Sam a dû signaler mon enlèvement.
C'est donc résignée que j'accepte de les suivre.
Ils me conduisent sur le parking de l'hôtel, et me font monter dans une vieille voiture banalisée. Je trouve étrange que ce ne soit pas une voiture de police. Mais dans un pays comme celui-ci, il est possible de tout voir.
Alors que nous passons devant la réception, j'aperçois Made, juste devant. Je lui fais un geste et demande aux policiers de s'arrêter une seconde. Mais celui-ci fait comme s'il ne m'avait pas compris et poursuit son chemin.
Je ne suis vraiment pas rassurée, je sais que Made travaille le soir à hôtel, mais de l'avoir vue, là, comme ça, sa réaction... me fait vraiment douter !
Je ne sais pas où se trouve le commissariat, vu que je n'ai pas accompagné Olivier pour la libération de Sam.
La nuit est tombée. Seule la lumière des phares éclaire la route. Après sept ou huit minutes de route, la voiture se gare devant un local commercial dans une zone assez isolée. Les policiers me font descendre et me guident le long de ce commerce. Il me font franchir une lourde porte en fer ouvrant sur une arrière-cour. Je vois plusieurs hommes, installés, avec des armes glissées dans leurs pantalons, en train de fumer des joints et boire des bières en rigolant. Plus de doute, je ne suis pas dans un commissariat. Je me retrouve dans un piège.
Je tente de faire demi-tour mais les deux policiers, ou plutôt, faux policiers, m'arrêtent et me menottent les mains. Autant utiliser leurs accessoires !
Un homme leur donne des instructions dans leur langue et je suis conduite dans une chambre de la maison derrière la boutique, puis attachée par une main aux barreaux du lit.
Je tente de protester, de me rebeller, mais je suis facilement maîtrisée. Ils sont plus forts que moi et les menottes, qui me maintiennent au lit, me cisaillent le poignet.
L'homme qui avait donné les instructions pour m'amener ici, sûrement le chef, vient me voir quelque minutes plus tard alors que je m'époumone à crier à l'aide. Il m'annonce que je lui appartient maintenant. Il me conseille de ne pas chercher à le contrarier une nouvelle fois, et de garder le silence. Que personne ne viendra à mon secours et que le confort de mon séjour sera fonction de mon comportement.
Je veux protester, mais il quitte la pièce sans m'écouter. Je crie de nouveau, mais je m'épuise inutilement et mes cordes vocales m'abandonnent avec le manque d'eau. Je suis en plein cauchemar. Je pensais avoir réussi à m'échapper, mais, très habilement, je me suis fait reprendre.
Je pleure de rage devant le ridicule de ma situation.
Après un moment, la porte s'ouvre sur une très jeune fille, qui porte une bassine d'eau et une serviette. Elle s'approche doucement de moi.
- Clean you ! (Lave-toi !) m'indique cette Indonésienne.
Elle porte une tenue trés déshabillée pour les standards locaux. Cette tenue est clairement conçue pour allumer les hommes, pour faire le tapin.
Je suis horrifiée de voir cette gamine de douze ans maximum porter ces vêtements dégradants. Je fais la connexion, Cyril m'a traitée de putain et que j'allais trouver ma juste place.
C'est donc ça, il m'a vendue comme prostituée. Je reste sous le choc de cette vérité.
Me voyant sans réaction, cette enfant veut m'aider à me nettoyer.
Je reprends rapidement mes esprits. Je la remercie et attrape le petit linge pour le tremper dans l'eau glacée. Je passe outre ce détail et me nettoie le visage, le buste et les bras. Sans désinfectant, ni savon et tout ce qu'il me faudrait pour soigner mon bras, je ne préfère pas ouvrir mon bandage.
Je finis rapidement de me rafraîchir et de m'essuyer avec la serviette. Même si j'ai la rage, j'apprécie de pouvoir me rafraîchir un minimum.
Je tente de parler à cette enfant, mais elle ne me dit rien à part son prénom Ketut, elle ne doit pas me comprendre. Impossible pour moi de savoir où je suis, ou toute autre information qui me serait utile.
Elle repart avec le bac d'eau. En sortant, j'aperçois un homme armé qui montre la garde, refermant la porte à double tour. Elle revient après un moment avec des vêtements et une brosse à cheveux.
Je démêle difficilement mes cheveux en bataille mais refuse de porter cette tenue, d'ailleurs j'avais déjà remis mes vêtements.
Elle laisse le linge et quitte la pièce. Après avoir tapé deux fois à la porte pour qu'on lui ouvre.
Je suis laissée là, seule dans cette pièce.
Après un moment, je m'allonge sur le lit et me couvre du drap dont je dispose.
Je reste à l'écoute de tous les bruits que je perçois. La fenêtre a été totalement calfeutrée et barricadée. Il m'est donc impossible d'apercevoir si la lumière du jour est revenue.
Seuls un matelas miteux, posé sur un cadre de lit en fer où je suis menottée, une table bureau et une chaise composent cette petite pièce, éclairée d'une faible lumière au plafond.
Je suis incapable de me défaire des menottes qui blessent mon poignet.
Après de très longues heures, où je n'ai que très partiellement sommeillé, la porte s'ouvre et Ketut m'apporte un bol de riz et une bouteille d'eau qu'elle pose au pied du lit.
Je la remercie avant qu'elle ne quitte la pièce à nouveau. Le garde armé est toujours là.
*****
Vous m'en voulez, car Manon est de nouveau dans une situation délicate.
Mais c'est bien le but d'une histoire, C'est de vous faire avoir des émotions : Rire, peur, joie, excitation, angoisse, découverte, inquiétude, ...
Si c'est le cas , c'est que j'ai bien fait mon travail d'auteur amateur 😉🥰🤣❤️. Faites-le moi savoir en récompensant mon travail avec vos votes.
Merci
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Surf Évasion [ Terminé ]
Chick-LitSuite du premier roman : Échappée vers la Passion Manon a enfin échappé aux griffes et intentions malveillantes de Cyril. Elle vit désormais avec Sam en sécurité chez lui. Mais elle reste dans l'angoisse car Cyril est libre de ses mouvements, en att...