Chapitre 25 - Sam - Confrontation avec Clara

370 70 28
                                    

Le lendemain matin, un nouvel agent vient m'apporter un bol de riz et un verre d'eau trouble. Puis il m'indique que la confrontation aura lieu en début d'après-midi.

J'ai beaucoup d'interrogations mais je ne suis pas en position de pouvoir demander quoi que ce soit. J'espère seulement qu'Olivier sera présent.

Je suis sérieusement dans une situation impensable. Être menotté ici, au sol, comme un chien, me fait réaliser que, si je suis reconnu coupable, je serai jeté en prison dans l'un des pays les pires au monde.

J'ai donc tout le temps de pouvoir rembobiner les deux ans que j'ai partagés avec Clara. Que peut-elle réellement me reprocher ? Au cours de notre relation, j'ai toujours pris soin d'elle, offert tout ce qui lui faisait plaisir. Elle m'accompagnait lors de mes compétitions de surf ou de boxe thaï, à sa demande. Elle aimait ça et se fondait dans cet univers avec habilité.

Tout semblait bien fonctionner entre nous, c'est pour cela que je trouvais évident de lui demander de devenir ma femme, ça me semblait être la suite logique de notre relation. C'est bien pour cela que je n'ai pas compris pourquoi après m'avoir dit « Oui ! », elle m'a trompé et surtout dans ces conditions !

Alors que je pensais que « s'engager » voulait dire « être là dans les moments difficiles », elle, elle est partie se faire sauter par le type qui m'a pété la clavicule sciemment, pour mettre fin au combat, alors que je le gagnais aux points...

Je suis interrompu dans mes réflexions par la visite d'un homme qui se présente comme médecin.

L'agent de police me détache et me permet de m'asseoir sur la chaise le temps que le doc regarde mes plaies au visage.

Il désinfecte mon arcade et confirme mon nez cassé. Il me fait une manipulation pour le remettre en place et mes yeux se remettent à pleurer sous la douleur intense que ça réveille. Évidemment, il ne me propose pas d'antalgiques, mais dans tous les cas, dans le doute, je les aurais refusés.

Après m'avoir appliqué un pansement, sans un mot de plus, le médecin repart et je suis à nouveau menotté au sol.

Je m'installe en position de méditation, enseignée dans la religion bouddhiste et laisse mon esprit partir vers des pensées apaisantes, loin de mon corps et de ses douleurs.

Le visage de Manon s'impose naturellement, nos moments simples de complicité et de partage. Ces souvenirs permettent d'agir comme un baume apaisant sur mes douleurs.

Cette réaction inconsciente confirme que c'est elle et uniquement elle, la femme que je veux. Avec elle que je veux construire un avenir...

Je divague, quel avenir si je suis jeté en prison ici, en Indonésie ?

Un nouveau bol de riz m'indique qu'il doit être midi environ.

C'est finalement Gros Lard qui, plus tard, vient me chercher pour m'emmener dans une grande pièce.

À mon entrée, je vois tous les regards converger vers moi.

À la table principale, le chef de la veille. Je le regarde avec respect, il s'est levé et m'indique une chaise à côté d'Olivier.

Je remercie le chef, d'un hochement de tête, puis me tourne vers Olivier. Vu sa tête décomposée, je comprends qu'il s'inquiète de l'état de mon visage et mon T-shirt ensanglanté n'arrange rien. Il en reste muet de stupeur.

Je lui murmure que je vais bien. Puis je vois une bouteille d'eau dans ses mains.

- Je peux ? je lui demande en lui montrant.

- Oui, bien sûr, c'est pour toi ! Me répond-t-il confus.

Je regarde le chef pour m'assurer que je peux boire. C'est ridicule, je sais, mais j'ai l'impression qu'il est important que je lui montre du respect.

Et je prend la bouteille, que je vide d'un trait, assoiffé depuis la veille.

Je m'oblige à ne pas regarder vers Clara, qui est assise à bonne distance.

J'ai noté également que Made était dans un coin, à côté d'un homme en uniforme de police.

Je la regarde et les salue d'un hochement de tête.

Manon n'est pas là, ainsi que Liam, et finalement je préfère. Oui, j'aurais aimé puiser de la force dans son regard turquoise, mais ma figure l'aurait finalement trop inquiétée, alors que je n'aurais pas pu prendre du temps pour la rassurer.

Pour le moment, je dois rassembler toute mon énergie pour cette confrontation avec Clara.

C'est elle qui commence, en anglais. Elle explique cette fausse agression. Je reste neutre et observe les réactions du chef. Je me concentre et je relève ses hésitations, il y a une gêne perceptible dans ses explications. Et elle parle comme si elle récitait une histoire, sans émotion.

À mon tour, le chef me donne la parole, et je m'applique à redire ce que j'ai déjà indiqué la veille.

Un agent de police dans un coin de la salle reprend, à nouveau, la déposition sur l'ordinateur.

À la fin de mon témoignage, le chef prend un moment à nous sonder profondément. Olivier va pour prendre la parole mais je le stoppe d'un « non » ferme et je regarde à nouveau le chef, avec respect et excuses.

Enfin le chef prend la parole et pose une série de questions rapides à Clara. Il est facile de noter qu'elle se perd dans ses réponses ou explications mensongères. Et j'espère que le chef arrive à relever ces petites erreurs. Il faut prendre en compte la barrière de la langue. Nous conversons en anglais depuis le début.

C'est à mon tour. Malgré mon mal de tête et mes douleurs, je me prête à ce jeux de questions-réponses. Sans jamais faire d'erreur, enfin je l'espère !

Puis, il approfondit les questions sur notre relation passée. Je réponds simplement et honnêtement à chaque question. Clara, beaucoup moins à l'aise, pour justifier comment elle m'a quitté et trahi. Elle donne une réponse où finalement elle implique l'approbation d'Olivier : « Tu te souviens, Olivier ! »

Le chef comprend qu'il peut avoir un troisième avis sur le sujet, et décide de l'interroger également. Olivier confirme l'ensemble de mes réponses et donne même des détails sordides, que j'ignorais et qu'il m'avait épargnés à l'époque.

Ça doit bien faire plus d'une heure et demi que cette confrontation dure. Je veux y croire favorablement, mais rien n'est moins sûr... Surtout au moment où simplement la situation lui échapper, elle clame que soi-disant : je la frappée  à l'époque de notre relation !

Il y a un moment de flottement... J'ai beau certifier le contraire, comment contrer cette fausse accusations ?

Il est difficile de dire que je ne fais jamais preuve de violence, alors que le chef de la police a pu constater que j'ai cassé la gueule aux sept nains de la cellule, cette nuit, et j'ai été plus qu'efficace. Il a bien compris que je faisais de la boxe thaï en professionnel. Comment contré cette nouvelle accusations ?

Je sens ma chance m'échapper !

Le chef me fait reconduire à mon tuyau. Je bous intérieurement et c'est pire de voir la gueule ravie de Gros Lard qui se délecte de me rattacher au sol.
Flexion, extension : grâce à moi, il fait son sport pour la semaine.

Je n'ai pas eu le temps de parler avec Olivier avant d'être ramené ici. J'aurais aimé lui demander de prendre soin de Manon et que moi, j'accepterais de subir la prison si je suis sûr de la savoir en sécurité.

*****

Je suis curieuse de vos réactions ?

C'est que ça se complique encore...

Je sais, je vous laisse encore dans l'angoisse de savoir si Sam va resté en prison où s'il a une chance de sortir !?!?!

Où va-t-il falloir organiser un plan d'évasion ?!
✓Spécial dédicace !😉👍🤣
Je vous adore les filles ! 🥰❤️😍 et vous me permets de mieux orienter mes idées pour la suite.😉

Merci +++

Surf Évasion [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant