Chapitre 24 - Sam - Nuit en prison

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⚠️ Attention ce chapitre contient des scènes de violence. ⚠️

Je me retrouve dans cette cellule, entouré de ces sept types qui me fixent avec intérêt. Tu m'étonnes, un blanc en tenue de plage, dans une cellule en Indonésie, entouré de locaux, ça fait tache.

Mon instinct est en alerte, je vais devoir passer la nuit ici, dans ce lieu miteux et crasseux, entouré d'hommes sûrement peu recommandables, s'il sont là.

Je vise un endroit pour m'asseoir, le temps que gros lard me retire les menottes. J'ai le choix de me mettre dans un coin ou au centre du banc incrusté dans le mur. Une personne craintive serait allée directement dans le coin, au calme, mais j'ai choisi l'autre option. Ce sont mes réflexes de boxeur qui ressortent, ne pas se retrouver bloqué dans un coin, on est plus vulnérable car pas de possibilité de se dégager.

Je ne prononce pas un mot et c'est confiant et déterminé que je prends place. Jouer l'indifférence de la situation est sûrement ma meilleure option. Je sens tous les regards braqués sur moi. Mon esprit commence à se jouer la mélodie de Rocky « l'Oeil du Tigre », comme si je pénétrais sur un ring.

Évidemment c'est la chanson que met toujours Olivier pour mes entrées lors de mes combats de boxe. Je souris discrètement à cette idée.

L'un des hommes, le plus massif, plein de graisse, de près de 130 kilos s'approche de moi et m'interpelle dans sa langue. Je ne connais que les mots de base en Balinais : bonjour, merci, au revoir, et donc, impossible de le comprendre. Je lève les paumes de main, fais non de la tête et réponds :

- Sorry, I don't understand, only English ! (Désolé, je ne comprends pas, anglais seulement !)

Ce type se marre et invective les autres.

Après un signe de tête, gros bide et deux autres convergent vers moi.

- Why here ? (Pourquoi ici ?), m'interroge-t-il dans un anglais très basique.

Donc je lui réponds très simplement.

- Error ! (Erreur !)

Gros bide, face à moi, se met à rigoler et la graisse de son ventre tressaute mollement devant mes yeux.

- Me too ! (moi aussi !), me répond-il en coupant net son rire et me fixant méchamment, version « tu me prends pour un con ».

L'homme à sa gauche est un petit gabarit nerveux, il se fait craquer les phalanges de ses mains et celui de droite est tout en muscles, taillé en V avec un regard noir.

J'évalue la situation, si ça dérape, ce qui semble être la prochaine étape, je dois savoir comment réagir. Mon seul objectif : ne pas me faire coincer et maîtriser.

Je vois le nerveux armer son poing, qui se dirige vers mon visage. Je l'esquive et il se fracasse la main sur le mur crépi derrière moi. Le trapu en a profité pour me cogner au visage en plein au-dessus de mon oeil gauche. Je suis assommé par la puissance de son droit, il m'a dézingué la tête, qui se met à pulser. Il n'a pas de la guimauve dans les bras. Il m'attrape par le col de mon T-shirt pour m'immobiliser au mur et va me frapper une nouvelle fois. Je lui décroche une droite fracassante par-dessus, dans son nez pour lui casser. Avec le nez en sang et les yeux en pleurs, je le neutralise le temps de m'occuper du nerveux qui revient à la charge. J'intercepte son nouveau coup de poing, porté de sa main valide, et je crochète son bras. Gros bide tente de me frapper également mais trop lentement, je lui donne un coup de pied dans les parties, le coupant net dans son élan, pour tomber à genoux en se tenant les couilles.

Le nerveux, alors que je maintiens toujours son bras coincé, me donne un coup de genou dans les côtes, que j'encaisse sans broncher. Mais moi en retour, je lui donne un coup de pied sur le haut du genou de sa jambe d'appui, ce qui le fait rouler à terre. Il se maintient le genou qui doit avoir une grosse entorse. Nez brisé tente de me donner un coup de pied, que je bloque et maintient avant de le repousser face à moi, ce qui le fait reculer en déséquilibre et tomber lourdement sur le cul. Les quatre autres hommes de la cellule se sont levés, hésitant à prendre part au combat. Mais ils ne semblent pas très motivés pour entrer dans la danse, avec mes trois assaillants au sol.

Surf Évasion [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant