Chapitre 40 - Manon - Débriefing

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En début d'après-midi, Olivier et Made sont venus nous retrouver dans la chambre d'hôpital où Sam va devoir rester en observation cette nuit.

C'est bouleversé et soulagé qu'Olivier vient me prendre dans ses bras, tout en me disant l'ampleur de l'angoisse qu'il a vécue en s'inquiétant pour moi, se sentant coupable de m'avoir laissée seule.

Je l'assure que, maintenant, je vais bien et que, dans tous les cas, Cyril aurait trouvé un autre moment pour me soustraire. Que, depuis toutes ces années que j'ai passées auprès de Cyril, j'avais appris que jamais il n'aurait renoncé à son plan machiavélique. Tel un chien qui ronge son os jusqu'à l'avoir déchiqueté et réduit en miettes.

Oliver va ensuite prendre Sam dans ses bras en lui disant qu'il faut qu'il arrête de se retrouver à l'hôpital, même si c'est pour sauver, cette fois, une femme aussi merveilleuse que moi. Car à ce rythme, il ne saura plus comment le vendre à la presse : super héros ou super sportif ? Trop d'ambivalence.

Nous éclatons de rire à cette bêtise. Mais Sam grimace de douleur, à cause de son opération au ventre.

Made vient me prendre dans ses bras. Elle me demande comment je me sens et si elle peut faire quelque chose.

- Made, tu as déjà tant fait pour nous, bien plus que ce que nous pourrons jamais te rendre.

- Je n'ai pas fait beaucoup !

- Made, sans toi et ta famille, Sam serait en prison et moi, expédiée je ne sais où pour subir les pires sévices. Liam m'a expliqué, tout à l'heure, tout ce que tu as encore fait pour moi, pour contribuer à ma libération. C'est nous qui te sommes redevables.

- L'amitié ne s'est jamais constituée de dettes. Je l'ai fait parce que je le pouvais, uniquement.

Je la presse contre mon cœur pour lui exprimer, dans ce geste, toute ma reconnaissance. Puis, elle salue Sam avant de rejoindre Liam.

Alors que je m'assure de savoir si Sam est confortablement installé, on frappe à la porte. C'est le chef de la police, accompagné par le cousin de Made, son coéquipier et un autre agent, qui se présentent.  Ils sont venus pour prendre ma déposition sur ce qui s'est passé pour moi lors de mon enlèvement. Ils me demandent si je peux venir avec eux au commissariat. Je leur demande la permission de rester ici, car je ne me sens pas la force de me retrouver loin et seule sans Sam et mes amis.

Je vois le chef de la police m'assurer qu'il comprend et que, dans cette éventualité, il a demandé à son collègue de s'organiser pour prendre ma déposition ici. Le quatrième agent sort un ordinateur portable et l'installe sur la petite table de la chambre.

Je le remercie pour ce geste.

Après que tous le monde a trouvé une place, moi assise auprès de Sam sur le lit, en lui tenant la main pour me donner de la force, je commence mon récit : les deux hommes sur la plage, l'arme enfoncée dans mes côtes, la voiture, le sac sur le visage, cette route qui tourne, la cabane dans la rizière.

Je m'applique à être la plus précise possible. Vient le moment de l'entretien avec Cyril, sa froideur et sa jouissance à me faire peur, puis la présence de Clara.

À l'évocation de son nom, je sens une contraction dans la main de Sam, qui vient de réagir. Je réalise que oui, depuis ma libération, je n'ai informé personne de l'implication de Clara dans mon kidnapping.

Le chef de la police me pose des questions sur elle. Je confirme qu'elle était au courant de mon enlèvement. Qu'elle était là, dans cette rizière. Que lors de ma fuite, elle a menacé Cyril, en disant que s'il ne résolvait pas le problème immédiatement en me retrouvant et en me faisant disparaître, elle irait à la police pour dire qu'il l'avait manipulée en lui demandant de faire une fausse accusation sur Sam, sur cette soi-disant agression. Cette révélation crée un moment de flottement.

Surf Évasion [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant