Chapitre 1

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GABRIEL

GABRIEL

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« Tsaaa...nnn...kokuuu na tennn...shi no yooo niii, shooo...nennnu, yo shinnn...wa ni naaa...reee... »

J'ai cessé de compter le nombre de fois que le générique d'Evangelion a torturé mes tympans ce matin. Ce chef d'œuvre que je kiffe habituellement, est incontestablement incompatible avec la gueule de bois.

« Tsaaa...nnn...kokuuu na tennn...shi no yooo niii, shooo...nennnu, yo shinnn...wa ni naaa...reee... »

Avec une force herculéenne, je réussis à lever une paupière alors que l'autre solidement verrouillée est enfouie dans mon oreiller. Je jette un coup d'œil rapide sur l'écran à la lumière assassine. C'est Hugo. Je décroche et active le haut-parleur.

— Quoi ? grogné-je.

— Tu dors toujours ? questionne mon meilleur pote à l'autre bout du fil.

— Plus maintenant enfoiré. T'as vu l'heure ?

— Oui connard. Il est neuf heures et, c'est la sixième fois que je t'appelle. Debout !

Mon cerveau rincé par ma cuite de la veille se remet à occulter volontiers la voix du trouble-fête.

— Pense à toutes ces chairs fraiches qui n'attendent que nous.

Ma libido neutralise aussitôt ma fatigue.

— Ok... Je me lève. J'espère qu'on aura de belles surprises cette année. Ça me pèterait les couilles de me faire violence pour trois thons frigides qui se courent après.

Hugo me pète le crâne avec son rire à gorge déployée.

— J'avale un doliprane et je me prépare. Tu veux qu'on passe te chercher ?

— « On » ? Tu dois être encore plus torché qu'hier si tu penses qu'elle acceptera de s'afficher en public avec toi...surtout un jour comme celui-ci. Je t'y rejoins t'inquiète.

Je geins en guise de réponse. Ce qui semble contenter Hugo qui raccroche dans la foulée. Après plusieurs tentatives échouées, je parviens à extirper ma carcasse déshydratée du lit, pour nous trainer ma gueule de bois et moi jusqu'à la salle de bain. Deux comprimés de paracétamol, une douche et une courte séance d'essayage plus tard, je migre, à contrecœur, jusqu'en face du territoire ennemi.

— Qu'est-ce que tu veux ? assène ma sœur, derrière sa porte de chambre dès que mes doigts frôlent celle-ci.

Soit Léa a une ouïe surdéveloppée, soit c'est ma gueule de bois qui m'empêche d'être silencieux. Je penche pour la seconde option.

— Je peux entrer s'il te plait?

S'en suivent d'interminables secondes avant que la porte s'ouvre enfin sur la mine ultra fermée de cette emmerdeuse.

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant