Chapitre 32

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GABRIEL

Mauve dort

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Mauve dort. Profondément. Son sommeil semble paisible.

Dormir paisiblement, j'aurais aimé pouvoir en faire autant. Mais, il m'est impossible de trouver le sommeil. Comme à chaque fois après le sexe, la dernière chose dont j'ai envie est de dormir. Pas seulement parce que je suis terrorisé à l'idée de ce qu'il pourrait se passer, mais surtout parce que je ne ressens plus aucune attirance envers les prémâchés. Mais lorsque je vois Délia, son parfait nez, ses lèvres sensuelles et légèrement entrouvertes, son corps magnifique encore dénudé, j'ai tout sauf envie de me casser.

Pourtant, je me laisse glisser du lit, ramasse mes fringues et sors discrètement de la chambre puis referme la porte dans mon dos. Il est presque vingt-deux heures. Une fois rhabillé, je m'installe dans le canapé du séjour et envoie un SMS à Léa pour m'excuser de l'avoir piteusement plantée quelques heures plus tôt et m'assurer au passage qu'elle est bien rentrée. Ma sœur m'envoie un simple pouce en l'air en guise de réponse. Court mais efficace, même si elle aurait pu faire plus rassurant. Enfin... ce n'est pas comme si j'étais en position d'exiger plus. Je l'ai plantée alors que nous étions censés passer la soirée ensemble. Je suis vraiment nul dans ce rôle de grand-frère. Sur le moment, je n'avais ni le choix, ni la patience de réagir autrement.

Voir Délia passer un bon moment en compagnie de Hugo, était extrêmement rageant. Déjà que c'est affreusement compliqué pour moi de réagir de façon rationnelle en sa présence, un deuxième facteur aussi catastrophique que mon meilleur pote, était la goutte de trop. Car, je sais que tôt ou tard, tout le monde finit par succomber au charme de Délia. Tout le monde, sans exception. Aussi exigeante soit-elle, aussi douloureusement franche parfois, et terriblement hautaine, il semble humainement impossible de résister au charme naturel que cette nana dégage. Parce que, d'une manière ou d'une autre, Délia finit toujours par pousser son interlocuteur dans des retranchements introspectifs qui mènent à une réflexion salvatrice. Le pire c'est que comme un électrochoc, elle a le don de cibler où ça fait mal mais surtout où ça touche le plus, émotionnellement. C'en est déstabilisant, presqu'ensorcelant. Mais en parallèle, Délia est aussi un sucre, bien que sensible. La seconde où on la perce à jour, il est presqu'impossible de ne pas tomber sous son charme. Et Hugo n'a pas intérêt à franchir cette limite. Putain. Je crois que je préférais, quand il ne la supportait pas.

Comment diable vais-je faire pour l'éloigner de tous les nuisibles potentiels susceptibles de me la voler ? Fais chier !

Je n'ai pas envie de penser à ça pour le moment. Je n'ai pas envie de penser à la possibilité de la perdre dès que le premier connard qui remplira sa checklist insensée du mec parfait franchira le seuil de sa vie. Putain...la concurrence est vraiment partout. Cette fille me rend fou...et parano.

Je m'efforce de penser au moment intime que nous venons de partager. Je me remémore son souffle chaud et haletant, les vibrations de son corps en transe et assoiffé du mien, les gémissements euphoriques et supplicateur qui s'échappaient de ses lèvres, l'exquise chaleur de son intimité...Dieu qu'elle est parfaite !

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