Chapitre 22

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GABRIEL

— À quoi tu joues exactement là ?

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— À quoi tu joues exactement là ?

Hugo me suit jusqu'à l'entrée des vestiaires, attendant une réponse, tandis que je déverrouille mon casier. Mon père m'a déjà cassé les pieds ce matin, et j'avais trop les nerfs de rater tous mes paniers. Je ne suis absolument pas d'humeur à une énième prise de tête. Et ce n'est pas faute de lui avoir dit, mais il n'a visiblement que faire de mes états d'âme.

— Je me casse j'ai dit ! m'énervé-je, récupérant mes affaires de ville.

Je me distance ensuite du pot-de-colle et vais me poser sur un banc. Mais il me suit.

— On avait prévu d'aller boire un coup chez Antoine. Tu étais d'accord pour nous y rejoindre.

— T'es bouché ou quoi ? Je te dis que j'ai changé d'avis. Me casse pas les couilles ! fulminé-je en troquant mes baskets de salle contre des chaussures de ville.

Ce que je ne lui dis pas est la réelle raison qui m'a fait changer d'avis.

Délia.

Je n'arrive pas à me l'expliquer mais depuis ce matin, j'ai une envie viscérale de la voir. J'ai besoin de l'entendre, de la humer, de la toucher. Mais entre la catastrophique réunion de famille improvisée et l'affligeante partie de basket que j'ai faite, je n'ai pas pu l'appeler. Et j'ai l'atroce sentiment que tant que je ne la verrai pas, le reste de mon samedi sera infernal. D'autant plus que le docteur Bamba est en déplacement ce weekend. C'est la raison pour laquelle la dernière chose dont j'ai envie est de passer la journée avec entouré d'étudiants et de chairs fraiches dressées par mes potes dans le but de me faire oublier Mauve. Car « boire un coup chez Antoine » signifie « participer à une fête faussement improvisée dans la résidence secondaire de son oncle où il y aura très probablement de l'alcool...beaucoup d'alcool, de clopes, de beuh, de nanas à moitié nue et de stripteaseuses ». Il n'y a qu'un taré comme Antoine pour faire prester des stripteaseuses chez lui à onze heures du matin. Et je n'ai pas envie de m'associer à cette sauterie. Pas aujourd'hui. Pas sans Délia. Non, en fait, je n'ai pas envie que l'image épurée de Délia soit entachée parce que j'ai eu le malheur de l'emmener « boire un coup chez Antoine ». Et puis, je ne supporterai pas que les charognards présents à cette sauterie la désirent ou pire : qu'ils pensent qu'elle est comme toutes les autres nanas en chaleur.

— C'est quoi l'excuse cette fois-ci ? Hein ? Sa Majesté et Madame-je-sais-tout Pull M...

— Délia ! coupé-je. Elle s'appelle Délia ! répété-je, hors de moi.

— Elle t'a accaparé toute la semaine merde ! C'est le weekend et elle n'est pas fichue de te laisser respirer ? C'est quoi le projet avec elle ? Parce que je ne comprends plus rien. Tu l'as déjà sautée non ? Alors c'est quoi le deal ?

Si seulement !

— Maintenant que Pu...Délia n'est qu'une prémâ... continue Hugo qui prend mon silence pour une confirmation de son hypothèse alors que moi, je boue intérieurement.

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant