Chapitre 14

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DÉLIA

Je me décale abruptement des lèvres de Gabriel

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Je me décale abruptement des lèvres de Gabriel. Pendant un bref instant, je me retrouve si troublée par l'absurdité de la situation que je ne sais plus quoi faire. Je finis par fermer les yeux devant la mine défaite de notre voyeur qui je pense, semble aussi perdu que moi. Prenant une longue et profonde inspiration, j'ordonne à mon cerveau de se mettre enfin en route afin de reprendre le peu de contrôle qu'il peut se permettre sur le reste de mon corps indiscipliné. Ensuite, je souffle lentement avant de rouvrir les yeux. Ceci en espérant désespérément me réveiller dans mon lit. Malheureusement, ceci n'est pas un rêve. Je suis toujours à la bibliothèque.

— Ne t'avise plus jamais de refaire ça ! fulminé-je à l'attention du parasite en me levant.

Mes mains tremblantes de colère fourrent avec une virulence à peine dissimulée mes affaires de cours dans mon Lancaster.

— Je te ramène ? propose Gabriel, en me regardant faire, d'un air amusé. Comme si de rien n'était.

Je l'ignore et me dirige vers le témoin de ma bêtise, qui semble attendre patiemment une explication sur la scène à laquelle il vient d'assister.

— Suis-moi. Je ne veux pas parler ici, dis-je sur mon passage avant de presser le pas vers la sortie en pestant contre moi-même.

Comment ai-je pu me laisser enrôler dans une situation pareille. Je me pensais plus intelligente que ça. Je suis plus intelligente que ça bordel ! Mes étapes de vie m'érigent au-dessus de ce genre de situation. Je suis censée être au contrôle de mes émotions !

— Je ne compr...commence Thibault dès qu'on foule le parvis de la bibliothèque des sciences.

Moi non plus.

— Il n'y a rien à comprendre. Et j'apprécierais que ce que tu viens de voir reste entre nous.

Il ajuste sur son petit nez retroussé, l'accessoire de mode que sont ses lunettes transparentes oversize à la monture rose gold, pour m'inspecter de plus belle. Les petits plis qui se forment dans les coins externes de ses yeux en amande trahissent le procès lourdement inquisiteur qu'il me fait, dans sa tête.

— Que tu trompes le prince charmant soit ; mais que tu le trompes avec...

Le dégout qui se lit sur son visage avant qu'il termine sa phrase me fout encore plus les nerfs. Pour qui se prend-il pour me juger ainsi ? Il m'énerve surtout parce que je sais qu'il a raison. Serait-ce donc ce sentiment d'humiliation et de frustration que ressent ma meilleure amie lorsque je lui fais la morale sur ses choix de vie ?

— Gabe ? Genre Gabriel-couche-toi-là Holtz ? T'es sérieuse meuf ? termine-t-il à mon plus grand désespoir.

— Je ne trompe personne, articulé-je difficilement, le souffle court.

La mauvaise foi dont je fais preuve me déçoit davantage.

— Meuf, ta langue était littéralement dans sa bouche. Si ça ce n'est pas tromper...je ne sais pas ce que c'est...et puis, ce n'est pas comme si vous le faisiez en cachette. Vous vous bouffiez la bouche comme des vampires assoiffés de sang en pleine dégustation...et dans un lieu public de surcroit...il n'y a rien qui va dans l'effroyable scène à laquelle je viens d'assister. J'en tremble encore !

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