Après une année de terminale riche en émotions, Délia décide de changer de continent pour poursuivre ses études universitaires. Un peu trop sûre d'elle et un poil hautaine, elle compte mener cette nouvelle vie comme elle l'entend, dans les règles de...
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Les rires et les bruits jaillissant dans le couloir m'indiquent que la bande a enfin fini de travailler. Attendant impatiemment ce moment depuis plus d'une heure, je me lève comme un gamin surexcité, puis sors de ma chambre l'air de rien et me dirige vers le séjour. Je descends les escaliers en même temps que Thibault.
— A plus Gabe ! dit ce fouineur en me tirant la langue.
— Au revoir Gabriel, chuchote Jade sur nos pas.
— Salut, réponds-je froidement.
Je ne sais pas ce que je lui trouvais à cette nana. A part rougir, balancer ses cheveux dans tous les sens et cligner des yeux, Jade ne sait rien faire d'autre. Même pas la conversation. Elle est d'autant plus insignifiante à côté de la mystérieuse Pull Mauve.
— Au revoir tout le monde ! dit Paloma.
— Palomita, t'es sûre pour les horaires de passage du huit ? demande mon obsession du moment, la dernière à descendre, les cils vissés sur son Blackberry.
— Claro !
— Je peux vous déposer si vous voulez, proposé-je.
J'ai besoin d'approfondir la discussion que nous avons entamé. J'ai besoin de lui parler. Encore.
— Ce serait super top ! s'excite Jade.
— C'est vendredi soir, t'as nulle part où aller ou quoi ? me demande cette fauteuse de trouble de Léa.
— Non, je n'ai absolument rien de prévu ce soir. Et en bon grand-frère qui propose de ramener tes amis en voiture, je m'attendais à un peu plus d'enthousiasme de ta part sœurette.
Elle souffle d'agacement.
— Quel mec parfait tu fais Gabe ! Délia, tu devrais venir plus souvent ici dis donc ! se moque Thibault.
Je vais me le faire ce petit fauteur de trouble.
— Puisque tu insistes et que mes jambes de déesse sont trop fatiguées pour marcher, j'accepte ce faux élan de générosité Gabounounet chéri. Je m'installe sur le siège avant.
Même s'il est toujours dans l'excès, c'est le genre d'enthousiasme dont j'ai besoin. Prends-en de la graine Léa !
— Vendu ! Paloma et Délia, qu'en dites-vous ?
Paloma acquiesce vigoureusement.
— Ok. Merci Gabriel. Palomita, utilise ta bouche pour t'exprimer s'il te plait. Tu me donnes le tournis à gesticuler comme un asticot ! remarque Délia sur un ton maternel qui m'amuse.
— Merci Gabriel, souffle Paloma.
— Avec plaisir !
J'ignore alors la rabat-joie de Léa et attrape les clés de ma Wrangler garée derrière la maison.
