Chapitre 16

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DÉLIA

Il est bientôt dix-huit heures et je ne suis toujours pas décidée sur laquelle des deux robes de créateur, livrées par l'assistante de Adam il y a quelques heures, m'habillera ce soir

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Il est bientôt dix-huit heures et je ne suis toujours pas décidée sur laquelle des deux robes de créateur, livrées par l'assistante de Adam il y a quelques heures, m'habillera ce soir. D'autant plus qu'elles sont aussi belles l'une que l'autre. C'est le genre de dilemme superficiel que j'adore avoir. Comme le dirait miss Summers, on a réussi sa vie si ne pas savoir quoi se mettre sur le dos est notre seule préoccupation. Je finis par abandonner la petite robe noire scintillante de la maison CHANEL au profit de la longue robe DIOR au textile soyeux ; délicatement rosée et faussement transparente, subtilement ornée d'interminables cristaux de zircon. Chaque robe est bien entendu arrivée avec ses propres accessoires. Ainsi, des escarpins Yves Saint-Laurent noires à talons aiguilles, une pochette de la même couleur et marque, ainsi qu'un bandeau charleston dont les cristaux blancs font échos à ceux de la robe, et une paire de longs gants noirs satinés accessoirisent ma divine robe. Maintenant que le plus dur est fait, c'est-à-dire le choix de la tenue, je me force à ignorer la première robe pour ne pas ranimer mon dilemme du début et file à la salle de bain afin de me maquiller.

Et, c'est quand je suis en plein milieu de mon smokey eye que Adam décide de m'appeler.

— Il n'est pas encore dix-huit heures trente, dis-je de but en blanc après avoir décroché et activé le haut-parleur.

— Il est dix-huit vingt-sept Délia.

— Et tu me ralentis dans ma préparation.

— Tu es habillée au moins ?

— Les sous-vêtements, ça compte ?

Il pousse un soupir.

— Non ça ne compte pas mais maintenant, je ne peux m'empêcher d'avoir en tête...une image de toi en lingerie.

— Et encore, je n'ai pas de soutien-gorge. La robe que j'ai choisie requiert une nudité totale du haut du corps.

Vu jusqu'où descend le décolleté et l'échancrure de son dos-nu, je n'ai pas d'autres choix que de me passer de soutif ce soir. C'est l'une des rares fois où je suis reconnaissante d'avoir mon ridicule bonnet B qui refuse de prendre du volume malgré tous les exercices réguliers et les soins tonifiants que je me tue à appliquer sur celui-ci.

— Je savais que j'aurais dû me charger personnellement de la livraison des robes...Je le regrette.

J'esquisse un sourire.

— Oui et tu as raison de t'en vouloir. Tu as raté l'occasion de me voir les essayer puis les retirer.

— Seigneur...

— Cesse de fantasmer sur moi et concentre-toi sur la route Adam. Je serai trop belle dans ma robe pour finir aux urgences si tu as le malheur de faire un accident.

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