Chapitre 24

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DÉLIA

Je n'ai pas avoué à Gabriel que je ressens la même chose que lui

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Je n'ai pas avoué à Gabriel que je ressens la même chose que lui. Parce que je ne sais pas si c'est de la pure connerie illusoire de mon cerveau ou si c'est une réalité palpable.

Problème numéro UN.

Comment être sûre que ce ne sont pas mes hormones qui me donnent cette impression, mais bel et bien Gabriel ? C'est insupportable quand l'ovulation transforme le corps en zombie assoiffé de sexe. C'est surement cela car je n'ai jamais été amoureuse.

Problème numéro DEUX.

Enfin...je ne crois pas avoir jamais été amoureuse...comme je le suis actuellement...enfin...je ne sais pas ; je ne sais plus. Disons que je n'ai jamais été autant attachée à un mec que je le suis actuellement avec Gabriel. Hollywood représente l'amour comme étant un sentiment magique et intense qui provoque des papillons dans le ventre des filles sans cervelles et des perturbations dans la tête des garçons sans cœur. Je ne crois pas avoir de papillons dans le ventre...en même temps, je déteste les chenilles ...et en même temps...bah...je ne suis pas à Hollywood. Je sais juste que je me sens légère et paisible lorsque Gabriel est là, à côté de moi. Je sais qu'il parvient toujours, par je ne sais quelle magie, à me déconnecter de mes angoisses. Je sais simplement qu'il m'empêche de surréfléchir comme je suis en train de le faire maintenant. Et, j'ai terriblement envie qu'il soit là.

Cela dit, malgré ce vilain défaut analytique, je ne comprends pas pourquoi je n'ai aucune formule pour résoudre cette basique équation à une inconnue : moi.

Réfléchis Délia !

Miss Summers, crois-tu que je devrais lui dire...ce que je ressens ?

Réfléchis Délia !

Non...impossible...je ne peux pas. En tout cas, pas tant que je n'aurai pas redéfinis mes étapes de vie. Il me faut un plan précis qui inclurait une deuxième inconnue -Gabriel- dans l'équation et qui ne vouerait pas mon avenir à un échec colossal. Une heure que je fixe nerveusement la page blanche de mon carnet intime et que je sirote mon deuxième verre de vin, en quête d'idées, de scénarios et de solutions. Une heure que je suis incapable d'y coucher mes nouvelles étapes de vie.

Problème numéro TROIS.

Tant que je n'aurai pas trouvé de solution tangible à ce merdier, il est hors de question que je dorme. Il me faut un troisième verre pour y voir plus clair...enfin pour discipliner mes pensées qui sont plus obsédées par les lèvres de Gabriel que par mon plan de vie. Tout comme ma lucidité, je suis en train de noyer dans l'alcool la Délia que Miss Summers appréciait tant. Cette Délia-là avait toujours plusieurs coups d'avance, elle savait exactement ce qu'elle voulait, et était directe. J'ai l'impression que cette Délia, s'évapore progressivement afin de rejoindre sa créatrice : Miss Summers. Je crois que je ne devrais pas finir ce dernier verre. Oh et puis zut !

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