Chapitre 37

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DELIA

Après le dimanche pathétique et improductif que j'ai passé, je trépigne de joie à l'idée de retourner à la fac afin de retrouver un semblant de rythme et un minimum de discipline dans ma routine

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Après le dimanche pathétique et improductif que j'ai passé, je trépigne de joie à l'idée de retourner à la fac afin de retrouver un semblant de rythme et un minimum de discipline dans ma routine. Tandis que je passe en revue mon ébauche du planning de la fête de Léa, Gabriel, au volant, m'explique le programme de notre vol en parapente prévu pour avril prochain. L'écoutant à peine, j'annote mon carnet et vérifie la liste des tâches que Léa et moi avions passé listé la veille. Un subit coup de frein me fait involontairement rayer ma page. S'ensuit l'assourdissant coup de klaxon de Gabriel qui m'arrache de mes pensées.

— C'est quoi ce délire ? marmonne-t-il subitement en baissant la vitre de son côté.

Devant la voiture, sont plantés trois individus armés de micros et de caméras. Et le trio ne semble pas vouloir bouger d'un iota pour laisser Gabriel réaliser sa manœuvre dans le parking du campus. Les trois accourent vers ma portière et tapotent à ma vitre. Dans le groupe, je reconnais aisément l'insultant journaliste qui m'a coursée la semaine dernière.

— Que voulez-vous ? demande Gabriel, méfiant, depuis sa fenêtre ouverte.

Face à mon indifférence, le visage familier abandonne ses compères et contourne promptement le véhicule.

— Simon Fournier, journaliste freelance ! Nous sommes là pour interviewer Mademoiselle Alloum ! Accordez-nous quelques minutes mademoiselle ! hurle-t-il en introduisant de force son micro dans l'habitacle. 

Ignorant complètement Gabriel, il étire le bras et bouge le tube à la bonnette bleue sous mon nez. Des étudiants attirés par la curiosité, commencent à s'amasser autour de la voiture.

— Mais ça ne va pas la tête de nous agresser de la sorte ? Virez-moi ce satané micro de ma caisse avant que je vous brise le bras !

Surpris, le type s'exécute aussitôt.

— Mademoise... tente-t-il tout en tapotant en vitesse sur son téléphone avant de nous en présenter l'écran.

— Elle n'a rien à vous dire ! Fichez le camps bordel !

Gardant un calme qui se veut olympien, je replonge le nez dans mon carnet, occultant la foule, Gabriel et les journalistes.

— Mademoiselle Alloum, que pensez-vous de cet article publié ce matin même ? Il est titré « scandale au gala Humbert, une migrante expulsée ». Je vous offre l'opportunité de partager votre version et de sauver la face Mademoiselle !

Sans un mot, je range mes affaires dans mon sac.

— J'y vais, sinon je risque d'être en retard en cours, finis-je par souffler à Gabriel, en troquant mon carnet contre mon BlackBerry et mes écouteurs.

— Ne sors pas Délia, ordonne-t-il en verrouillant les portes de la Wrangler.

Il repousse l'envahissante main de Fournier et remonte ensuite sa vitre avant de sortir son téléphone pour chercher en ligne l'article en question.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 30 ⏰

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