Après une année de terminale riche en émotions, Délia décide de changer de continent pour poursuivre ses études universitaires. Un peu trop sûre d'elle et un poil hautaine, elle compte mener cette nouvelle vie comme elle l'entend, dans les règles de...
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Cela va faire plus d'une heure que je traine sous le bâtiment de Délia. De peur qu'elle ait finalement besoin d'une présence réconfortante après sa douche, sans que je sois disponible dans la foulée. Alors, la boule au bide, je patiente, espérant nerveusement que son appel fasse trembler mon téléphone. J'hésite surtout à partir car je crains que ces journaleux de malheur débarquent chez elle à l'improviste. S'il le faut je passerai la nuit ici, dans ma caisse afin de veiller sur elle. Ça crève les yeux qu'elle n'est pas sereine, malgré le faux air impassible qu'elle s'est démenée à laisser transparaitre tout le long de la journée. Même Thib l'a remarqué. Encore pensif, je sursaute lorsque mon téléphone sonne. Ce n'est pas elle.
— Salut Léa, soupiré-je nonchalamment.
— Salut, tu es avec Délia ?
— Pas exactement, pourquoi ?
— Ah ok. Ben hier, elle avait insisté pour que je la Skype ce soir afin qu'on discute des plans de la demeure des Colins pour la fête. J'essaie de la joindre depuis une demi-heure, sans réponse. Je tombe directement sur son répondeur quand j'appelle. Elle ne répond pas à mes messages. Je sais qu'elle n'est pas au top de sa forme à cause de l'article donc je ne veux vraiment pas insister mais comme je lui ai promis de la relancer...
— Elle est pourtant chez elle. Je suis en bas de son immeuble.
— Écoute c'est pas grave. Peut-être qu'elle n'a juste plus la tête au projet ce soir. Je la recontacterai demain.
C'est étrange.
— Bouge pas, je vérifie tout ça et je te tiens informée, répliqué-je en mettant Léa en attente.
Toutes mes tentatives d'appel se soldent par un échec. Au sixième démarrage du message d'accueil de son répondeur, je sors de ma caisse pour mieux observer sa fenêtre. Malgré les volets baissés, je décèle de la lumière à l'appartement du deuxième. Passant outre son désir de s'isoler ce soir, je cours jusqu'à son interphone et y presse le cercle métallique adjacent à son nom. Rien.
— Elle ne répond même pas à l'interphone. Bon, je vais monter pour en avoir le cœur net, reprends-je quand je réactive l'appel avec ma sœur.
— Peut-être qu'elle dort.
— Elle a promis de m'appeler avant de dormir. Et puis, la stridente sonnerie de l'interphone l'aurait réveillée.
— Gabe...
— Je...je ne fais pas une crise d'accord ? rassuré-je. Je veux juste être sûr qu'elle va bien. Je te rappelle, abrégé-je en raccrochant avant de saisir les quatre chiffres du code de déverrouillage du bâtiment.
J'enjambe les marches par trois et sprinte jusqu'au dernier rempart, sa porte. Je sonne à nouveau, sans succès. Je tape à la porte et abaisse la poignée à plusieurs reprises. Je crains le pire.