Chapitre 11

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DÉLIA

— Délia

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— Délia...Délia !...Dé...Délia !

— Quoi ?

— Ce n'est pas ce que je te demande !

Assise en tailleur dans mon canapé, un verre de rouge à la main, je tente de maintenir en équilibre mon ordinateur portable qui repose sur mes jambes pliées. Le visage tartiné au masque à l'argile, Aja, dans la fenêtre Skype, fait le signe du temps-mort avec ses mains.

— Je ne te demande pas pourquoi c'est le mec idéal. Je veux simplement savoir si ce type te plait. Parce qu'on ne dirait pas. Ça fait six minutes que t'épilogues sur les raisons qui font d'Adam le mec parfait. Et très sincèrement, je me fiche de lui. C'est ton bonheur qui m'intéresse donc ton commentaire composé me saoule en fait.

C'est elle qui me saoule avec ses questions sans intérêt et on ne peut plus insistantes.

— Ouais...il est sympa.

— Treize.

— Comment ?

Ma meilleure amie gobe une olive verte puis s'absente brièvement de mon écran et y revient avec une bouilloire sifflante.

— Treize fois que tu me dis qu'il est sympa. À croire que « sympa » est son nom de baptême, raille-t-elle tandis qu'elle renverse l'eau frémissante à la vapeur envahissante dans une énorme tasse transparente où git deux sachets de thé.

— Tu parles de cet Adam comme s'il s'était agi d'un vieux pote moche et célibataire avec qui t'aimerais me caser.

Pfff ! Toujours dans l'exagération, elle.

— Il n'est pas moche. Il est même splendide. Attends, je t'envoie une pho...

— Splendide ? T'en fais pas un peu trop ? Et puis en quoi voir sa tête répond à la question : est-ce que Adam te plait ? Je ne sais pas ce que tu caches mais j'ai la flemme de te tirer les vers du nez alors. Eh tu sais quoi ? Laisse tomber. J'ai ma réponse, conclut-elle en péchant à nouveau une olive dans son bol.

Je pose mon verre.

La condescendance dans le ton de sa voix m'agace. Je suis consciente d'être une personne hautaine qui n'hésite pas à mépriser sans états d'âme les gens qui ne méritent pas ma compagnie. Au moins, j'ai le mérite de le dire clairement et d'exposer sans tricher mon état d'esprit aux personnes que je juge. Sauf qu'Aja, à l'inverse, se contente de commentaires courts sarcastiques et caustiques pour illustrer avec une condescendance irritante le fond de sa pensée. Elle fait partie de ces personnes qui jugent en silence tout en moquant sournoisement leurs interlocuteurs. Je trouve ce trait de caractère drôle quand elle applique sa médecine aux autres. Ça l'est nettement moins lorsqu'il s'agit de moi.

— Oui. Je l'aime bien, annoncé-je sèchement.

Elle hausse les épaules.

— Hmmm...C'est vrai que ton langage corporel transpire l'amour fou, ironise-t-elle visiblement blasée.

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant